Je ne connais pas le premier roman («
une brève histoire du tracteur en Ukraine ») de cette auteure, je me promets de le lire car j'ai beaucoup apprécié son humour et son style.
Le talent de la traductrice Sabin Porte m'a bluffée. L'auteure joue avec les accents de chaque personnage, et avec les déformations des mots de la mère de Georgina qui souffre d'une légère surdité, c'est très drôle en français (petit exemple son père qui doit être opéré de la prostate et risque d'être « imputent »), je me demande comment c'était en anglais.
Le fil conducteur, c'est peut être la rupture de Georgina et de son mari Rip, à moins que ce soit la colle ! Ou le chat Wonder-boy qui tue les oiseaux et qui saute sur toutes les chattes du quartier !!
Peu importe ce roman survole beaucoup des problèmes de notre monde, la solitude et la déchéance des personnes très âgées, les malaises de la jeunesse, les conflits sociaux de la Grande Bretagne, les conflits du monde actuel, ceux du XX° siècle aussi.
Tout cela dans une sombre histoire de maison et d'héritage, dont on a très envie de connaître la fin. On ne peut pas la raconter, ce serait dommage pour le suspens, on peut quand même dire que c'est bien imaginé !
L'amitié entre Georgina, hantée par sa séparation douloureuse et sa voisine très âgée, Madame Shapiro, permet de découvrir le monde de l'hôpital pour les personnes âgées et les problèmes de la dépendance quand des intérêts financiers sont en jeu. Ce n'est pas très réjouissant.
À travers madame Shapiro qui est juive et qui a 82 ans, on suit le parcours tragique des juifs européen et la belle exception danoise.
Comme sa vieille et trop belle maison a besoin de réparations, nous ferons la connaissance d' Ali l'ex ingénieur palestinien reconverti en plombier, et d e la tragédie des palestiniens chassés de leurs maisons en 1947 pour permettre la création d'Israël . (C'est la deuxième fois cette année qu'un livre réunit le destin des juifs et des palestiniens « la maison au citronnier »).
Le récit est loin d'être linéaire et Georgina, est aussi la fille de parents ouvriers qui ont connu les terribles grèves de mineurs.
Mère d'un ado tenté par des gourous religieux qui sévissent sur le net
Amante d'un Mark qui l'attache du velcro aux montants de son lit, et qui oublie de la détacher alors que son fils rentre du lycée…
Tout cela prend peu à peu sa place dans le roman, qui du coup est un touffu, un peu trop peut-être, la colle a beau être le fil conducteur on s'y perd un peu.
Lien :
http://luocine.over-blog.com/