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Critique de YvesParis


Les ouvrages de vulgarisation sur « l'Afrique » sont légion. On a rendu compte ici du petit livre d'Hélène d'Almeida-Topor (L'Afrique, le cavalier bleu, 2006) ; on aurait pu parler de celui de Philippe Hugon (Géopolitique de l'Afrique, Armand Colin, 2006) ou de tous ceux qui ont fait florès lorsque « l'Afrique » était au programme du CAPES et de l'agrégation. Cette approche globalisante est toujours gênante pour qui connaît la diversité du continent africain : parle-t-on de « l'Afrique » comme on parle de « l'Asie », de « l'Amérique » (l'usage du pluriel – les Amériques – n'est pas inintéressant), de « l'Europe » ? Il faut toutefois mettre au crédit des auteurs de parer cette critique en insistant précisément sur l'hétérogénéité du continent africain : le manuel de Roland Pourtier (Bréal, 2000) est intitulé « Afriques noires », celui de François Bart (Sedes, 2003) est sous-titré « Continent pluriel ».

Les journalistes Philippe Leymarie et Thierry Perret évitent eux aussi cet écueil en posant en introduction une question stimulante : « Et si l'Afrique n'existait pas ? ». Dans le dictionnaire qu'ils publient, dans la collection Pluriel de Hachette Littératures, dans un format « grand poche » très maniable et à un prix modique, ces deux journalistes de RFI proposent cent notices thématiques. L'inconvénient est que la majorité est captée par les 54 Etats africains (le Sahara-Occidental a lui aussi sa notice) décrits trop brièvement pour qui les connaît, trop exhaustivement pour qui s'en désintéresse. L'originalité se niche dès lors dans la sélection des 46 notices restantes. « Etats-Unis », « France », « Europe » sont des choix malins auxquels auraient pu s'ajouter « Chine » ou « Japon » tant l'Asie joue désormais un rôle important sur le continent. « Francophonie » appelait en miroir « Commonwealth » voire « Lusophonie » qui manquent. La galerie des grands noms africains est un peu poussiéreuse : beaucoup de morts (Houphouët-Boigny, Nyerere, Sankara, Senghor) ou de retraités (Annan, Mandela et bientôt Konare), peu de personnalités en exercice (Mbeki qui l'était encore à la date de publication de ce dictionnaire), trop d'absents (on pense à Kaddafi, à Bongo, à Wade ou, dans un autre registre, à Cheikh Anta Diop, à Wangari Maathai ou à Wole Soyinka).

Le bon connaisseur de l'Afrique n'apprendra pas grand'chose à la lecture de ce dictionnaire. Mais il pourra conseiller à ses élèves, à ses amis ce travail solide, à jour, bien documenté et remarquablement édité (cartes en couleurs, éphémérides, annexes fournies, index …).
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