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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Georgette, ce prénom certes désuet mais intriguant, nous accompagne tout au long du premier très beau roman de Dea Liane, une comédienne qui a récemment enchanté les soirées parisiennes avec un spectacle autour de la diva syrienne Asmahan.

Georgette racontée en vingt six séquences tournées en caméra, où la jeunesse de Dea s'anime sous nos yeux.

Georgette, c'est à la fois une seconde mère pour Dea, mais également la “bonne” de la famille qui l'a accompagnée durant ses treize premières années en Syrie, au Liban et en France.

"Elle était une domestique et toi tu étais une enfant de la bourgeoisie" «la fille» de la famille de Dea Liane.

Elle hante ses souvenirs d'enfance et marque chaque étape de l'évolution de la jeune fille.

Lorsque Dea a 13 ans, Georgette part fonder sa propre famille. Treize années passées ensemble. Des étapes importantes, des moments précieux qui prennent fin. Un coup de massue pour la jeune fille.

Comment dès lors comprendre ce départ brutal et accepter cette absence assourdissante ?Est- ce que la relation entre Gerogette et ses parents n'est pas une forme d'exploitation? Peut-on aimer quelqu'un quand un rapport financier est en jeu ?

Avec grâce et pudeur, Dea Liane tente de répondre à ces questions . Elle rend par la même occasion un lumineux hommage pour sa "super héroïne" qu'elle n'a jamais oublié malgré les années et pour qui elle ressent une profonde affection qui s'est affinée avec la patine du temps . Avec sa plume délicate et déchirante Dea Liane égrène les souvenirs du quotidien (biberons, jeux de cartes, seaux de plage...) dans lequel Georgette occupe parfois la place centrale, parfois une simple silhouette mais toujours présente et rassurante .

Georgette, c'est aussi ses mains fortes, de tendres souvenirs partagés, une femme qui s'est toujours effacée au profit des autres. mais aussi et surtout la langue maternelle de Dea : l'arabe.

Un magnifique premier roman!! Et un texte qu'on peut lire en le comparant avec le film Ama Gloria à l'affiche actuellement du cinéma et qui traite d'un sujet très proche.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un récit tout en tendresse de la petite Dea sur sa Georgette. Georgette sa mère, mais surtout Georgette la bonne. Car tel était son vrai statut : la bonne, la fille. Un lien fort l'unissait à Dea qui ignorait ces questions et vivait intensément ses sentiments, comme tout enfant. Je lis beaucoup d'amour dans ce récit. Mais aussi des regrets, une prise de conscience de la condition des bonnes au Liban, un regard adulte qui se veut plus lucide.
C'est vraiment une belle plume, de la justesse, des émotions. Une jolie surprise que ce court premier roman.
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Georgette est le premier roman de Dea Liane, une autrice et comédienne d'origine syro-libanaise. J'utilise le terme roman car c'est ainsi qu'est décrit ce livre sur la quatrième de couverture. Cependant, Georgette relève selon moi de l'autofiction. L'autrice relate la relation particulière qu'elle a eu avec celle qui était la bonne de sa famille, même si « le mot était imprononçable ». Georgette a été pour elle une seconde mère, de sa naissance jusqu'à ses 13 ans, mais ne reste d'elle que des fragments dans sa mémoire et des moments volés dans les films de la famille.
L'ouvrage est composé de chapitres très courts, alternant entre le présent de l'écriture, écrit à la première personne du singulier, et les analepses à la 3e personne, décrivant des séquences de films de famille. Ces chapitres rythment le récit de la narratrice, comme si nous regardions avec elle ces extraits de films qui font remonter chez elle des souvenirs épars, en vrac, au fur et à mesure de son visionnage.
Dea Liane écrit pour rendre hommage à Georgette, relater les années qu'elles ont vécues ensemble. Elle dénonce également la condition des « filles », des domestiques qu'elle a pu connaître, Georgette, bien sûr, mais aussi de nombreuses autres employées par des amis ou de la famille. Chez la narratrice, la relation si affectueuse qu'elle a eu avec Georgette entraîne néanmoins une grande ambivalence.
De plus, malgré la grande proximité entre la narratrice et Georgette pendant treize ans, elle se rend compte qu'elle n'a pas tant de souvenirs de Georgette et s'interroge sur « comment on disparaît d'une vie ». On sent toute la mélancolie, la difficulté de se retrouver dans la description d'une visite de Georgette à la famille, quelque temps après son départ, où leur relation s'est délitée.
En conclusion, c'est un roman qui m'a surprise. J'ai été émue bien plus que je ne le pensais par le récit de la vie de Dea Liane avec Georgette, mais surtout par sa vie sans elle. J'ai aussi pu découvrir un point de vue particulier sur la domesticité en Syrie et au Liban.
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📖Toujours dans le cadre du prix du roman francophone de ma médiathèque, j'ai terminé la semaine dernière Georgette, de Dea Liane.
Ce n'est pas du tout mon style de lecture mais c'était un de mes objectifs en participant à ce prix : sortir de ma zone de confort.
💬L'autrice raconte des scènes de son enfance dans une famille syro-libanaise avec ses parents, son frère et Georgette.
💬J'ai beaucoup aimé découvrir ce quotidien avec Georgette, cette présence toujours à la limite du champ de vision mais attentive, aimante et pourtant, de "seconde zone". Une seconde mère ? une "bonne" ? On sent l'ambivalence dans le récit, l'amour pour Georgette mais aussi le malaise de se dire qu'elle était payée pour s'occuper d'elle. Les aimait-elle vraiment ?
💬Le style de l'autrice est efficace, comme si elle nous décrivait les scènes à l'oreille. Des scènes courtes, des courts métrages, comme sa mère aimait les tourner.
😍Un beau récit, bien écrit, qui nous plonge dans la vie des personnages avec finesse et tendresse.
👉Je lirai avec plaisir les prochains romans de Dea Liane.
Lien : http://abrrracadabra.canalbl..
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Dea Liane nous livre ici un récit entre tendresse et lucidité entièrement dédié à l'employée de maison de ses parents qui fût pour elle comme une seconde mère.
Dans ce premier roman, l'auteure se plonge dans les souvenirs et les archives familiales pour y chercher les traces de celle qui, pendant quinze ans s'est occupé de son éducation aux côtés de sa mère. Georgette, reléguée au statut de « fille », domestique ainsi nommée dans les familles de la bourgeoisie syro-libanaise dont la narratrice est issue, deviendra la figure tutélaire de Dea et de son frère. Elle veillera sur les rituels qui rythment leur vie du lever au coucher. Elle sera sa seconde mère, une présence indispensable bien qu'elle reste reléguée au rang de domestique et dort sur un matelas à même le sol de la buanderie. Là est toute la contradiction poignante qui imprègne l'essence même de ce récit.
Les courts chapitres, en vingt-six séquences, sur le modèle d'un film amateur, alimentent les archives familiales dans lesquelles Dea Liane puise ses souvenirs. C'est avec lucidité qu'elle se rend compte que celle qui lui fût essentielle se trouve très souvent hors cadre ou par petits bouts dans les angles des photos. Elle se rend alors compte qu'elle ne sait rien de Georgette, qu'elle ne s'est jamais intéressé qu'à l'amour qu'elle lui donnait et à la présence rassurante qu'elle constituait dans sa vie. On sent bien que ce constat à l'âge adulte de l'ingratitude de l'enfant qu'elle fût la perturbe au plus haut point et l'attriste.
Avec ce premier roman, nous avons ici l'évocation puissante et émouvante d'une histoire familiale au féminin marquée par l'exil et le déracinement.

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Roman autobiographique ou l'auteur raconte en 26 petits chapitres , son enfance jusqu'à 13 ans accompagnée par Georgette, la bonne de la famille , qui représente bien plus que cela. Elle réalise, adulte, qu'elle était une seconde mère . A l'aide des nombreux films familiaux , elle remonte le temps et se remémore Georgette même si celle-ci est toujours restée en retrait et discrète. Elle évoque une enfance ballottée entre le Liban, la Syrie et la France dans une famille bourgeoise .
Georgette, arrivée à la naissance de l'auteur, a toujours fait partie de la famille, a considéré les enfants comme les siens mais sans avoir de place reconnue .
C'est aussi par la langue arabe que Georgette reste dans le coeur de l'auteur.
Elle témoigne aussi du statut de ces bonnes ( appelées aussi filles au Liban ), de leur vie familiale sacrifiée, de leur abnégation, de leurs sentiments refoulés envers les enfants dont elles s'occupent.
L'auteur souhaite rendre hommage à Georgette avec beaucoup de tendresse et pudeur . Son écriture est juste , tendre et émouvante.
Très beau roman.
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Lu Georgette de Dea Line. Un récit triste, nostalgique. Dea Liane évoque sa nounou, Georgette, sa deuxième maman, qui l'a élevée de sa naissance à ses 13 ans. Elle porte un regard adulte sur ce lien, difficile à définir mais tellement puissant. L'incompréhension et la douleur de son départ. On entend dans ce récit sa honte et son malaise d'avoir une employée, une de ses filles qui 'sont là, entières, indispensables, irremplaçables. Uniques. " Elle témoigne du 'racisme souriant, ce calme mépris' qui entoure ses filles. Ses souvenirs avec elle sont tachés de culpabilité. L'auteure rend un hommage émouvant à sa Georgette même si elle n'a pas su, pas pu lui dire qu'elle l'aimait. Court récit sincère et touchant
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