AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La philosophie médiévale (4)

Chapitre premier. La littérature philosophique du Moyen Âge

Le Moyen Âge occidental n’a que tardivement pris connaissance de l’intégralité de l’œuvre d’Aristote ; il a pratiquement tout ignoré de Platon.
Le grand texte platonicien médiéval est le fragment du Timée (17a-53c), traduit et commenté au IVe siècle après J.-C. par le chrétien et néoplatonicien Calcidius. Les traductions du Ménon et du Phédon par l’Italien Henri Aristippe (vers 1156) n’ont eu qu’une influence marginale. La traduction latine du commentaire de Proclus sur le Parménide par Guillaume de Moerbeke ne semble pas avoir été utilisée avant Berthold de Moosburg (vers 1350), puis, surtout, Nicolas de Cues (vers 1460).
La réception d’Aristote se fait en trois étapes. Jusque vers les années 1150-1160, les médiévaux ne connaissent qu’une infime partie de son œuvre logique ; les Catégories et le De interpretatione, complétés par l’Isagoge de Porphyre, ce qu’on appelle la logica vetus – les monographies logiques de Boèce suppléant les parties manquantes de l’Organon. C’est seulement vers la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle que l’ensemble de l’œuvre d’Aristote est en circulation : le reste de l’Organon, tout d’abord, dans les traductions de Boèce (Premiers Analytiques, Topiques, Réfutations sophistiques) et de Jacques de Venise (Seconds Analytiques, vers 1125-1150) – ce qu’on appelle la logica nova –, puis les libri naturales, c’est-à-dire, principalement, la Physica, le De anima, le De caelo et la Metaphysica.
La multiplicité des traductions pèse lourdement sur l’intelligibilité d’œuvres qui finissent par coexister en différentes versions plus ou moins complètes, presque toujours discordantes, en tout cas assez éloignées de l’Aristote restitué par la philologie moderne.
Commenter  J’apprécie          120
L'influence de l'œuvre d'al-Ghazali ou Algazel est le résultat d'un hasard de transmission. En effet, l'œuvre « philosophique » d'al-Ghazali est une pure œuvre de théologien, dont l'original arabe comprenaient deux parties : un exposé des doctrines des « philosophes », où il présentait essentiellement la pensée philosophique d'Avicenne, et une réfutation des thèses philosophiques incompatibles avec les enseignements du Coran. De ces deux parties absolument indissociables, seule la partie récitative a été traduite en latin par Gundissalvi. Al-Ghazali a ainsi été lu comme un philosophe, proposant une synthèse personnelle et maîtrisée des grands thèmes de la pensée avicennienne [...], alors que son intention était tout opposée.
Commenter  J’apprécie          70
Nombre de problèmes " métaphysiques " ont été traités par les médiévaux avant toute diffusion effective de la Métaphysique aristotélicienne : réciproquement, la question de la possibilité de la métaphysique ~ celle de son accessibilité à un esprit fini, celle~ enfin, de la définition du projet métaphysique à partir de la visée d'un objet spécifique ont partie liée à la réception et à l'interprétation de trois textes fondateurs : la Philosophia prima d'Avicenne, la Métaphysique d'Aristote, le Grand Commentaire d'Averroès sur la Métaphysique. Le problème de la délimitation de l'essence de la métaphysique comme telle, entendue comme " théiologie "(Heidegger), c'est-à-dire comme l'entre-implication originaire d'une ontologie et d'une théologie appelant la formulation d'un concept général de l'être en termes d'univocité ou d'analogie, suppose la mise en jeu de l'intégralité du corpus métaphysique gréco-arabe. L'histoire de la métaphysique médiévale se distribue donc au moins en deux phases : l'une
" gréco-latine " , l'autre " aristotélicienne " ou plus exactement " péripatéticienne ". A la fin du XIIIe et au XIVe siècle apparaît un courant néoplatonisant qui subordonne la métaphysique à l'hénologie.
Commenter  J’apprécie          00
L'œuvre philosophique d'Ibn Sïna ou Avicenne (980-1037), sans doute, l'une des plus grandes sources de la pensée médiévale latine, a pénétré en Occident avant même que l'œuvre d'Aristote n'y soit connue en totalité; c'est donc elle qui, la première, a initié l'Occident à la philosophie. Abstraction faite du Canon de médecine, le principal texte d'Avicenne lu au Moyen Âge est son encyclopédie philosophique : le Shifa.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (44) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    445 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}