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Critique de lalahat


California girls, ce sont ces très jeunes filles, pour certaines mineures, qui forment une sorte de groupie autour de leur gourou, Charles Manson. On les appelle "les sorcières de Manson". Il y a Sadie, Katie, Linda et quelques autres. Elles sont allumées, déjantées, crasseuses et défoncées. le roman de Simon Liberati soulève beaucoup de poussière. L'ambiance est western avec du sexe, de la drogue et beaucoup de violence et de croix gammées. L'hymne de rigueur est le Helter Skelter du “white album” des Beatles. En 69 se dessinent déjà les prémices de la vague Heavy Metal.

Dans les environs de Los Angeles, une communauté hippie s'est constituée autour de Charlie. On les appelle The Garbage People. Ils sont installés au Spahn Ranch. On y dîne sans viande et sans alcool de nourriture récupérée dans les poubelles. Il n'y a ni eau ni électricité. Les armes circulent. Charles Manson incite ses adeptes au combat contre les "cochons" et à la guerre raciale. Il a un différend avec le producteur de musique Terry Melcher. Il organise une virée dans sa villa pour lui régler son compte. Seulement, il ignore que sa cible a déménagé. C'est la femme de Polanski, Sharon Tate, qui subit l'assaut sauvage.

Le massacre est décrit avec force détails. Il y en aura d'autres. On est un peu dans le registre de la fameuse et sinistre épopée d'Orange Mécanique, mais version hippie 69. La bande son diffère complètement. En littérature, comme au cinéma, la violence peut être soit suggérée, soit montrée de façon directe. Simon Liberati choisit la deuxième option. Il reconstitue la scène de crime très précisément. Il en fait un véritable tableau à la fois caravagesque et psychédélique.

L'auteur dissèque l'organisation de la communauté de Charles Manson et expose la façon dont il manipule des sujets très jeunes, en rupture avec leur famille, sous l'emprise de drogues. Ils sont totalement désinhibés et n'ont aucun sentiment de culpabilité. Seule, Linda ressent un certain malaise et éprouve le désir de fuir.

Sous un titre ensoleillé fort trompeur, California girls est une terrible descente aux enfers. Simon Liberati ne semble pas mettre de complaisance dans son écriture. Il reconstitue les faits avec précision. Son texte, puissant et cru, exprime toute l'horreur des actes perpétrés. La fin du roman, avec son retour à l'insouciance, inscrit les crimes commis dans une dimension pratiquement anecdotique. Réduits à de simples faits divers, leurs traces s'effacent à l'aide de quelques produits ménagers.
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