C'est le problème, quand on laisse entrer la lumière : dès qu'on vous la reprend, l'obscurité paraît encore plus terrible.
Bien que certains hommes aiment justement les choses fragiles. Pour le seul plaisir plaisir de les briser.
Nous nous faisons du mal parce que c'est notre moyen d'exprimer notre colère. Quand notre liberté de choix nous est confisquée, un feu s'embrase à l'intérieur de nous. Parfois, j'ai l'impression que nous pourrions consumer le monde entier sous les flammes de notre amour, de notre rage et de tous les sentiments qui mènent de l'un à l'autre.
- Le paradis, c'est une cabane en haut des arbres. C'est un garçon aux mains froides et au cœur chaud.
Je reste allongée par terre tandis que les filles repartent vers l'intérieur du camp. Les regards qu'elles me jettent en disent long. C'était l'ultime preuve dont elles avaient besoin pour me laisser tomber.
Je sais pourtant ce que j'ai vu. Ce que j'ai ressenti.
Elles appellent cela de la magie.
Moi, j'appelle cela de la folie.
Une chose est sûre.
La grâce n'existe pas, ici.
Comme le dit mon père, ce sont les petites décisions que l’on prend quand personne ne nous voit qui font de nous ce que nous sommes. Et qui voulons-nous être ?
Parfois, j’ai l’impression que nous pourrions consumer le monde entier sous les flammes de notre amour, de notre rage et de tous les sentiments qui mènent de l’un à l’autre.
Plus mon année de grâce approche, plus le feu est ardent.
Nous sommes le sexe faible, soi-disant. Comme on nous le martèle chaque dimanche à l'église, tout est la faute d'Ève, qui n'a pas su se purifier de sa magie. Mais je ne comprendrai jamais pourquoi les filles n'ont pas leur mot à dire.
- Je suis la fille de mon père, me dis-je à vois basse pour me redonner du courage.
Je crois en la médecine. Je crois aux faits. A la vérité. Je ne me laisserai pas gagner par la superstition. Il faut peut-être croire aux fantômes pour qu'ils vous fassent du mal. Je dois me raccrocher à ma raison, car je sens que mes nerfs sont sur le point de me lâcher.