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Critique de Ziliz


Thadée et Zachée, fils de bourgeois sur la côte basque - papa pharmacien à Biarritz.
Surfeurs depuis dix ans, ils sont jeunes et beaux (corps et visages de rêve, si on aime les costauds version 'Boucle d'Or'). Et sûrs d'eux.
L'aîné fait un break d'une année à la Réunion avant de retenter des concours d'écoles d'ingé- prestigieuses (Centrale, Polytechnique).
Le second l'y rejoint le temps des vacances de Noël. Lui s'oriente vers la médecine ; il réussira (peut-être) où les parents ont échoué.

Leur mère, qu'ils appellent Mi- (Mylène), les idolâtre : « Peu m'importe d'être terne et ordinaire : j'ai enfanté des titans quand tant d'autres se contentent de pondre des gniards. »
Elle en est insupportable, d'autant qu'en bonne bourgeoise à la fois satisfaite et frustrée, elle est blindée de suffisance, de condescendance et de certitudes à la con.
Ce culte voué à ses fils lui ferait presque oublier son mari Jérôme et leur fille de 10 ans, Ysé, gamine futée, mûre, artiste et libre.
Leur père a plus été coach que papa : « Il ne nous laissait pas une seconde de répit : c'était sans cesse des livres à lire, des exercices à faire, des distances à parcourir à pied ou à vélo, et des records familiaux à faire tomber. (...) A croire qu'il élevait des animaux de compétition. »
Famille de rêve...

Beaucoup de sentiments contrastés à cette lecture (je ne parlerai pas d'émotions, je n'ai été touchée que par trois personnages).
Malaise intense dès le troisième chapitre. Un petit aperçu de la perversité qui suivra et ira crescendo.
Le voyeurisme maternel m'a dégoûtée et mise en colère - cette femme est tarée, au secours !
Et seules les voix de Zachée et Cindy m'ont offert un peu de répit, en milieu d'intrigue.
La fin, interminable, est malsaine et complètement grotesque. C'est sans doute ce que O. de Lamberterie appelle du 'Stephen King à la française'. Cette 'journaliste' (?) a toujours eu un sens de la formule éblouissant, et une honnêteté sans failles quand il s'agit de servir la soupe à des amis auteurs ou éditeurs...

Un des fous-dangereux de l'histoire m'aurait presque rendue agressive, j'avais envie d'arracher les pages, en avançant (lentement) vers le dénouement.
Et en plus, on voit venir pas mal de trucs, mais l'auteur a peut-être choisi de nous laisser quelques longueurs d'avance sur les protagonistes.

De Rebecca Lighieri, j'avais apprécié 'Il est des hommes qui se perdront toujours'.
En relisant mon billet, je vois que les thématiques et le ton sont proches.
Sur les (post)adolescences difficiles, chaotiques, je préfère les romans de Silvia Avallone et Marion Brunet, plus subtils et moins voyeuristes (insistance gênante & répétitive ici sur la façon dont une jeune femme peut être 'bonne').
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