Ce n'est pas le genre d'affaire sur laquelle on rêve de se pencher : 16 ans à peine, scalpée à coups de ciseaux, elle gisait près du canal en position foetale. le dernier repli sur soi dont son corps peut témoigner. le commissaire Véronique de Smet n'a pourtant pas le choix, quelqu'un doit s'y coller.
Sur le divan d'Elise Louvage, Benjamin Morel confesse devoir se débarrasser de ses vieux démons. Son dossier médical est long comme le bras. Jusqu'où la psy devra-t-elle s'impliquer pour lui venir en aide ?
Ça a l'air assez simple comme ça : un meurtre, une flic, un détraqué… Mais ça n'est pas simple du tout ! Parce qu'un deuxième meurtre ne tarde pas à suivre. Un serial killer, à Lille ? C'est ce qu'indique le modus operandi. Peut-on se fier aux apparences? Elles sont parfois plus que trompeuses. de Smet n'est pas la flic bien dans ses pompes qu'on pourrait croire. Si elle ne se donne pas le droit à l'erreur dans sa vie professionnelle, sa vie privée est plus chaotique. Élise, elle, a fort à faire avec ses propres démons, qui n'ont rien à envier à ceux de ses patients. La ville est sous la neige, et vous risquez de ne pas voir où mettez les pieds.
D'une voix à l'autre, ce roman se construit doucement, sans jamais trop en dire.
Amélie de Lima a pris la liberté de mettre un peu de son Nord natal dans la bouche de ses personnages, et ça fait du bien. On fouille les esprits jusqu'à avoir l'impression qu'ils ne pourront rien nous cacher, encore moins nous tromper. Dès le départ s'instaure une espèce de proximité presque gênante où chacun lève le voile sur son côté sombre au cours de moments d'introspection et de dialogues si réalistes qu'ils en sont troublants. Personne n'est épargné, encore moins le lecteur, car faute de piste réellement exploitable, l'enquête se veut de plus en plus éprouvante pour tous ceux qui y sont mêlés.
Le dénouement surprend et convainc, vous tournez quelques pages en arrière, un indice qui vous aurait échappé ? L'auteur les a semés à sa guise, pour vous emmener exactement là où elle le voulait… ce qui semble être sa marque de fabrique (je vous conseille
Voix nocturnes paru en février).
le Silence des aveux est un premier roman « avec les maladresses d'un premier roman », mais qui révèle le potentiel d'une plume noire, sèche, rentre-dedans. L'authenticité au service de l'horreur humaine. Efficace.