VACANCES
Les larmes dans l’eau on ne les voit pas
on ne sent pas leur saveur lorsqu’on se noie
elles se mêlent à d’autres larmes
lorsqu’on glisse vers les abysses
SI BELLE
Pose ton visage
sur une feuille de papier
voici un poème
qui prend vie
FÊTE DES PÈRES
Jour après jour et heure après heure
ton sang s’écoule dans mes veines
à chaque minute et à chaque seconde
dilué dans la peur et les larmes glacées
Tu dérives en solitaire
Seul par-dessus les hautes mers
Et tu cries des mots dans le vent
Que jamais je ne comprends
Où es-tu
Mon visage porte tes yeux
je te connais
ne te connais pas
ton sang vagabonde en moi
Je te connais
ne te connais plus
Tu dérives en solitaire
Seul au-dessus des grands fonds
dans mes rêves la nuit tu apparais
tu ne me fais plus mal
Où es-tu
ROSES
Derrière chaque fleur splendide
bien cachée
jubile une épine infecte
Quand les roses fleurissent au jardin
par les roses nous sommes tous captivés
or la violette soupire un si doux parfum
que l'on ne saurait les distinguer
SUEUR
Depuis ma naissance ils sont avec moi
Ces étangs gisant sous mes pores
Et cette faune qui dedans se noie
Chaque jour j’empeste encore et encore
Je transpire sans jamais m’arrêter
Cheveux et vêtements constamment trempés
On trouve des îlots et même des nasses
Lorsque ma peau ouvre ses sas
Quand le soleil est au plus haut
Mon corps déverse alors ses flots
En cascade et avec ardeur
Sur la terre dégouline
Ma sueur
Quand je m’imagine dans l’avenir
Que je sois debout ou couché
Eh bien oui je transpire
Même si je suis gelé
C’est difficile à croire je l’admets
Mais je transpire même par les yeux
Je raconte que ce sont des larmes
Je me sens si intensément honteux
Je ne porte pas du noir par chagrin
Les femmes ne font que croiser mon chemin
Je serai toujours un outsider
Et même mort je transpirerai encore
ANNIVERSAIRE
Pour ta fête
je t’offre des ailes
maintenant grimpe en haut de la maison
et saute
je soufflerai les bougies
QUI EST-CE
Qui est celui qui parle en moi
ce n’est malheureusement pas toi
dans sa bouche les mots s’enchaînent
oh mon Dieu je me parle à moi-même
SEULEMENT
Que perd-on
en un clin d’œil ?
Un battement de cils ?
Pour beaucoup du temps
Pour quelques-uns conscience
Pour certains la vie
CAMPING
Aussi blessant que des clous dans les yeux
le bonheur d’autrui me rend malheureux
deux corps en sueur s’unissent
seul on se sent abandonné
alors on commence à pleurer