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J'avoue, je ne suis pas fan de poésie. Je m'explique cela par le fait d'avoir dû en lire et en étudier en trop grande quantité, et toujours de manière imposée, durant mes études de Lettres. Ai- je tord ? Toujours est- il que la collection « Iconopop » gérée par Cécile Coulon, une auteure que j'apprécie, m'a attirée plus d'une fois grâce à ses couvertures bariolées. Et quand j'ai vu que le chanteur du groupe de métal allemand « Rammstein », Till Lindemann, venait d'y faire publier un recueil de ses poèmes traduits en français, je me suis précipitée sur ce livre, ma foi, fort joliment réalisé. J'aime ce que fait le groupe ; aimerais- je ce qu'écrit le chanteur ?

« Comment peux- tu rêver
que je te dise
ce que j'ose à peine penser »
On découvre au coeur de ces pages une certaine sensibilité ; l'amour y ayant une place essentielle. Mais attention, nous sommes dans l'univers du métal et la maxime « sex, drug and rock'n'roll » semble être d'usage – attention à l'image ! Point de déclarations romantiques ou passionnelles, mais des propos souvent crus, et parfois à la limite de la vulgarité. Les illustrations de Matthias Matthies sont d'ailleurs dans la même veine…

« Quand les roses fleurissent au jardin
par les roses nous sommes tous captivés
or la violette soupire un si doux parfum
que l'on ne saurait les distinguer »
La nature est également au coeur de ce recueil, comme un puits d'inspiration sans fond, un retour à l'origine, à la Mère Nature que l'on peut remercier ou haïr, en fonction de son propre parcours de vie. La femme est au centre de la plupart des poèmes de Till Lindemann, comme elle l'est dans les chansons du groupe, avec un rapport – inévitable ? – à la violence.

Au final, une expérience de lecture en demi- teinte. Certains poèmes sont émouvants, tandis que d'autres m'ont paru vains : pas de rythme, ni de rime ; la faute à la traduction ? Emma Wolff exprime ses difficultés à traduire les nuances des pensées du chanteur dans une postface éclairante. Ceci dit, cette expérience littéraire m'a donné l'envie de découvrir d'autres titres de la collection. Et vous ; êtes- vous tentés ?
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« Lors des nuits silencieuses un homme pleure car il se souvient »

Est-ce que je suis fan de Rammstein ? Pas particulièrement. Même si je reconnais que c'est un ***ain de groupe qui déchire Samèrelipopette et qu'à l'intro de certains de leurs morceaux, je tape inconsciemment la cadence de mes petits petons. Parce qu'il faut reconnaitre la redoutable efficacité du groupe ! Je m'étais déjà intéressée aux écrits du leader pour me forger mon propre avis quant à certaines polémiques autour du groupe. J'avais aimé lire ses mots, ses allégories et bien que l'Allemand ne soit pas une langue qui m'émeut, avais été touchée par sa poésie. Je m'étais donc fait mon avis, avait opté pour : Rammstein est un ***ain de groupe-qui fait du bien-qui fait bien son job-point-on passe à autre chose-je n'ai pas d'album dans ma discothèque-je le vis bien.
Et voilà que l'Iconopop publie un recueil de poésie d'un certain Till Lindemann.
Est-ce que j'aime la collection Iconopop des éditions Iconoclastes ? Oui, assurément. Déjà responsables du texte vibrant d'Akhenaton ou du merveilleux Mathias Malzieu-Daria Nelson, j'aime leurs petits ouvrages pertinents et délectables.
Est-ce que j'aime la Poésie ? définitivement, profondément oui !
Est-ce que je sais qui est Till ? Pas du tout, mais le bandeau jaune canari « chanteur de Rammstein » bien voyant m'a aidé à me faire une petite idée.
Est-ce que j'ai aimé Nuits Silencieuses du poète Till Lindemann
Oui, indiscutablement.

Parce que l'auteur est mélancolique à souhait, d'une tendresse crue et d'une violente douceur. Parce qu'il a des obsessions qui se marient si bien avec la poésie. L'amour, la mort, le sexe, la vie, la fugacité, la douleur et une certaine colère qui gronde, qui ronronne, qui se love dans nombre de ses mots.

Seulement

Que perd-on
en un clin d'oeil ?
Un battement de cils ?
Pour beaucoup du temps
Pour quelques-uns conscience
Pour certains la vie
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La poésie troublante, brutale, sensuelle et paradoxale, du chanteur et parolier de Rammstein

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/11/07/note-de-lecture-nuits-silencieuses-till-lindemann/

Till Lindemann est certainement connu d'abord et avant tout comme le principal chanteur et parolier du groupe allemand de metal rock industriel Rammstein, dont les tonalités à la fois profondément hypnotiques et résolument caverneuses (en plus d'un intense travail pyrotechnique) lui doivent énormément. Avec ce recueil de poèmes publié en 2013 en Allemagne, et traduit en français en 2021 par Emma Wolff dans la belle collection L'iconopop des éditions L'iconoclaste, c'est une facette littéraire étonnamment différente – même si une forme de cohérence intime et stratégique se dégagera nettement in fine – de celle de l'écrivain des chansons « du hast », « Mein Herz brennt », « Mein Teil », « Keine Lust » ou « Ohne Dich », entre bien d'autres, qui nous est joliment dévoilée, dans une certaine brutalité pleine d'audaces et de paradoxes.

Déclarations d'amour aux tracés ambigus, rêveries charnelles, mélancolies érotiques, odes vraiment ou faussement désenchantées, nuits d'angoisses portuaires, cauchemars glissant vers l'abîme pornographique, fougues primales, passions cérébrales et combattantes : la poésie dévoilée ici par Till Lindemann, sous couvert d'une certaine unité thématique (la plupart des incarnations possibles des rapports – ou absences de rapports – entre sexe et amour seront abordées, directement ou indirectement), parcourt une impressionnante variété de registres, de quelques vers jetés en apparence comme un refrain de chanson à des quatrains plus solidement charpentés, d'incantations lorgnant du côté de quelque sorcellerie amoureuse à des compositions dûment vertébrées et cartographiables. La simplicité et la brutalité, la tendresse bourrue et la sophistication secrète ne se laissent ni approcher d'emblée ni résumer facilement : les obsessions qui hantent ces 123 pages (hors illustrations) sont ici étagées le long de lignes de force travaillées, creusées, rongées par le sperme, la cyprine, le sang et la sueur.

Magnifiés par les nombreux dessins de Matthias Matthies, qui ont été repris dans l'édition française, et qui tirent les textes eux-mêmes, doucement mais fermement, vers davantage de rêverie érotique explicite aux contours parfois fort acérés, les poèmes de « Nuits silencieuses » proposent plusieurs paradoxes à l'intérieur des paradoxes, et cela parfois en très peu de mots, comme si les songes nécrophiles aiguisés d'une Gabrielle Wittkop avaient été brutalement réenchantés par un souffle intérieur pourtant venu d'ailleurs, comme si Jean Genet et Rainer Werner Fassbinder avaient vu fusionner leurs arts respectifs le temps d'une incursion liquide sur des frontières plus ignorées, comme si le feu d'artifices n'était plus désormais une figure pyrotechnique mais bien le symbole profond d'un mysticisme athée profondément logé au point de jonction de la chair et de l'esprit. La poésie de Till Lindemann, d'une manière radicalement distincte de la puissance de feu de Rammstein, trouble et dérange, susurre et accompagne, propose et dispose – de nous et de nos ressentis en matière de contact des corps et des coeurs.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« Nuits silencieuses » est aux antipodes de la poésie académique, sans respect des convenances, et franchement venant de Till Lindemann c'est le contraire qui eut été surprenant.
Pour ceux qui ne connaitrait pas Till Lindemann, il est le chanteur iconique du groupe Rammstein, groupe allemand de métal.
Je le découvre ici poète et ses textes sont un cocktail de beauté et de laideur, d'énergie et de désillusion, d'humour et de provocation, de tendresse et de violence.
On y ressent une profonde mélancolie teintée de dérision. C'est bien souvent cru, totalement décomplexé et très percutant.
On retrouve l'aplomb des chansons de Rammstein mais aussi une inquiétude, une fragilité et une gravité.
J'ai été insensible à certains textes et fascinée par d'autres. Un ressenti aussi paradoxal que l'auteur.

Traduit par Emma Wolff
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Recueil de poésie de Till Lindemann, le chanteur emblématique du groupe de metal industriel allemand Rammstein.
Illustré par Matthias Matthies et traduit de l'allemand par Emma Wolff.

Ses textes courts sont empreints de mélancolie, d'humour noir, parfois de vulgarité et évoquent le temps qui passe, la nature, la proche frontière entre amour et mort.

On y retrouve le talent de parolier de Till Lindemann.
J'ai en mémoire notamment la chanson "Stein um stein", petite balade à première vue mais avec des paroles qui vont crescendo dans l'horreur.
Ce recueil est dans la même veine que les textes dont seul Till a le secret.

Petit regret que le texte ne soit pas écrit en version bilingue allemand/français.
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Récemment, Cécile Coulon et Alexandre Bord ont lancé une collection chez L'Iconoclaste et je dois dire qu'elle m'a rendue bien curieuse. L'Iconopop, avec ses livres en petit format, ultracolorés, étonne surtout par ses auteurs très éclectiques et que l'on n'attend pas forcément dans une collection de… poésie. Comme par exemple Till Lindemann. Mais en même temps, pourquoi le chanteur iconique de Rammstein, ce groupe de métal allemand qui cartonne toujours – il faut le noter, car le groupe s'est créé en 1994 tout de même, ça ne me rajeunit pas tout ça – qui écrit les paroles de toutes les chansons du groupe, hein, oui, pourquoi ne pourrait-il pas écrire aussi de la poésie.

Et si vous connaissez les thèmes abordés par le groupe, vous ne serez pas surpris que l'on retrouve dans les poèmes de Till Lindemann, la mort, le sexe, la solitude, la mort, le sexe, et tout cela illustré par Mathias Matthies, qui s'est lâché sur les dessins pornographiques (je ne trouve pas d'autres mots pour décrire ses illustrations).

Si certains des poèmes de Till Lindemann ne m'ont pas touchée, d'autres oui. Surtout les plus courts.

« Allume la lumière
que je puisse
te voir? »

Cette collection L'Iconopop permet aux auteurs d'être totalement libres sur le fond et la forme. N'attendez pas des alexandrins, des rimes riches ou même parfois des rimes, on est plutôt dans la prose ou le vers libre, moderne. C'est plutôt une réussite, même si d'un recueil à un autre, c'est assez inégal – encore que la poésie, cela touche ou pas selon les personnes ou leur sensibilité.
« Il n'y a pas de place
il n'y a pas d'espace
il n'y a pas non plus de séjour
pou toi pour moi pour toujours. »
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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📖 Mon ressenti 📖
C'est un recueil que je n'aurais pas acheté à première vue mais comme je suis quand même ouverte d'esprit et que j'ai aussi commencé la collection Iconopop, je me suis dit pourquoi pas!!! Et mon chéri me l'a offert
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Je n'ai pas spécialement apprécié ce livre car l'auteur est mélancolique dans son écriture empreinte de noirceur, sombre, maussade avec des dessins d'un humour grinçant.
Donc je ne peux pas qualifier son écriture de poétique, elle ne m'a rien apporté de positif ; j'ai plutôt trouvé cela disgracieux.
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