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Il est de ces romans où le personnage principal n'est pas un personnage, mais quelque chose. Dans le cas de « Laisse-moi entrer », il s'agit à mon sens d'un sentiment : la solitude. La solitude ainsi que toutes ses causes et conséquences, aussi variées qu'il y aura de personnage à traiter et de lecteur à vivre l'histoire.

« Comment procède-t-on, en fait ? Pour que quelqu'un vous apprécie ? »

Chez les adultes, causes et conséquences se mêlent aux épreuves de la vie teintés du caractère personnel, dans un sens ou dans l'autre, la solitude brille. Que ce soit le poids sur les épaules des mères célibataires qui essayent tant bien que mal de comprendre ce qui se passe dans la tête de leur enfant et de vivre ; la désillusion de l'alcoolique quant à la fiabilité de ses amis et vis-à-vis de sa propre situation ; la violence du beau-père qui tente de se contrôler à travers l'exercice de ses fonctions et sa foi ou la perte d'esprit du pédophile qui commet des horreurs au nom de l'amour. Tous ces traits de caractère sont bien développés et apportent une épaisseur bienvenue au récit.

Une épaisseur, un background par-dessus lequel brille l'essence même du récit : la solitude de l'enfance. Oui, ce sont les épreuves de l'enfance qui font l'or de ce roman. Deux d'entre eux tiennent les premiers rôles : Oskar et Eli. le premier, harcelé et violenté à l'école qui trouve refuge dans un imaginaire fantasmé à partir des coupures de presse relatant les faits d'armes de tueurs en séries. La/le deuxième a 200 fois 12 ans, ni enfant, ni adulte, ni garçon, ni fille, ni vivant, ni mort : seul(e) par définition. Et bien sûr, n'oublions pas les enfants-seconds-rôles dont les ''motivations'' sont aussi détaillées.

Toutes ces solitudes chantent, se complètent et forment un morceau d'une beauté déchirante. Je ne vois pas comme il est possible de rester indifférent en passant au travers de ces histoires. Horreur, soulagement, tristesse, colère, exaspération, émotion, voilà quelques exemples qui m'ont teinté en voyant tout ce petit monde essayer de se débattre face à cette solitude mortifère... pour mieux la renforcer ! La violence qu'ils affrontent est multiple et présente à tellement de niveaux que celle ''naturelle'' du vampire en devient presque acceptable. C'est un joli tour de force de l'auteur que de présenter une histoire de vampire en rendant sa créature presque annexe tout en la laissant dans la lumière des projecteurs.

« Je... me nourris de sang. Mais je ne suis pas... ça. »

Nous sommes en effet ici sur quelque chose de connu et pourtant radicalement différent. Nous sommes là sur un excellent livre.
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J'imagine que tout, ou presque , a été dit et écrit sur les vampires. Je n'ai pas lu beaucoup de romans les concernant alors ce Laisse moi entrer revêt une saveur particulière. Celle de la nouveauté, le découverte d'un univers sombre, violent et hyper sexualisé.
Et pas du tout en fait. Ici pas de tuerie de masse ni d'orgie. Juste deux adolescents qui apprennent à se connaître et à se comprendre malgré leurs différences et les circonstances.
L'auteur nous offre l'occasion d'explorer la vie d'un vampire dont la vie (possiblement) éternelle s'est arrêtée à l'âge de 12 ans. Quelles sont ses attentes, comment vit-il le fait d'être prisonnier d'un corps jeune malgré un esprit et des expériences de vie vieilles de plus de 100 ans. Les violences, psychologiques plus que physiques, sont omniprésentes et sont principalement le fait de mortels. Ce besoin irrépressible de s'affirmer en tant qu'homme à travers la violence, l'épreuve de force.
De même que la violence, la sexualité est bien plus souvent suggérée qu'actée et revêt le même côté malaisant que dans Lolita. L'amour interdit et malsain, l'emprise d'un homme sur un être victime de sa nature même, de ce qu'il est.
Une belle découverte donc même si je le trouve un peu long par moments.
Bonne lecture.
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Histoire de vampire originale. Belle histoire d'amitié.
L'histoire oscille entre horreur et émotion sur fond de harcèlement.
J'ai bien accroché à l'histoire dans la première moitié, je me suis un peu perdu ensuite.
Il y a beaucoup de personnages, des histoires en parallèle.
Ça m'a paru un peu long.
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Banlieue de Stockholm, début des années 80. Une cité grise figée dans le froid d'un hiver précoce ; des familles qui se décomposent (ou tentent maladroitement de se recomposer) sur fond d'aides sociales, de petits boulots et d'alcool pour tuer le temps ; les règlements de compte entre collégiens, le harcèlement, la colle que les plus grands inhalent dans les caves d'immeubles... Dès les premières pages du roman, nous sommes prêts, tout comme Oskar, élève de 5e, à laisser la rêverie, les songes et les visions venir secouer ce quotidien poisseux, cet ennui que seule la cruauté tempère, et à accueillir Eli, l'enfant de la nuit qui va bouleverser la vie du jeune garçon. « Listen to them, the children of the night... »
Sans rien dévoiler de l'histoire plus que la présentation de l'éditeur ne le fait déjà, on reprendra les mots du Daily Express rapportés en 4e de couverture : « Un niveau de violence rare désamorcé par une tendresse inouïe ». En effet, John Ajvide Lindqvist investit le genre fantastique (et plus particulièrement le récit de vampires) afin d'en explorer les potentialités les plus sombres, celles qui secouent, troublent, voire malmènent le lecteur, le font s'interroger sur les possibilités et les limites de la fiction.
Laisse-moi entrer est un récit d'apprentissage à un âge, celui d'Oskar, 12 ans, où les perceptions du monde évoluent très vite. Et c'est ce qui fait toute la beauté de ce récit qui, pour reprendre l'expression de Michel Viegnes dans l'anthologie le Fantastique (GF), pourrait se lire comme une « révolte contre le désenchantement du monde ». Ainsi, dès la rencontre des premières pages entre Oskar et Eli, une question nous taraude : le jeune garçon va-t-il trouver grâce à cette rencontre une ouverture, une ligne de fuite qui lui permette de s'extraire de sa réalité fermée, de ce quotidien d'une infinie tristesse ? Il faudra tout le temps de la lecture pour que chacun trouve une réponse, lecture où les ralentis de la narration appellent à la contemplation, moments de flottements où nos perceptions se brouillent et les durées se distendent.

(Je recommande l'adaptation de 2008 au cinéma, Morse - Let the right one in, par Tomas Alfredson.)
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Un livre sur les vampires.!!???Ok, en général j aime ça....
Une écriture plus dan sle style thriller, policier !! OK, ça change et vu que j aime ce style, je me dis, pourquoi pas...
Mais mon enthousiasme C est vite arrêté en fait !!
Un personnage principal, trop étrange.. Je n ai pas réussi à aimé Oskar, n arrivait pas à lui donner l age dont l auteur parlait.
J ai réussi à aller au bout mais j ai trouvé le final très décevant aussi.
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Lorsqu'on est le pré-ado houspillé de son école, isolé, victime des harceleurs, l'arrivée d'une étrange voisine peut être l'occasion de changer un peu la donne. Même beaucoup si son assurance et sa confiance en soi sont contagieuses. Mais à quel prix? L'auteur mêle ici deux thèmes souvent abordés mais dans une perspective originale où la morale devient malléable. J'ai aimé les intuitions pénétrantes du jeune garçon, la détermination implacable de sa voisine, la chaleureuse compagnie d'alcooliques mêlés par hasard à l'histoire et détesté copieusement les harceleurs d'une lâcheté dégueulasse. Certaines scènes sont atroces et dignes des meilleurs ouvrages de terreur; heureusement elles ne sont pas nombreuses mais vraiment impressionnantes. Ce roman est efficace dans toutes ses dimensions, les personnages fouillés à souhait et le rythme soutenu. Cependant pas recommandé pour âmes sensibles . . .
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Avant de donner mon avis sur cette lecture, je tiens à dire que j'avais vu le film avant qui s'intitule "Morse". A l'époque, je ne savais pas que c'était l'adaptation de ce roman.
Aux premières pages, j'ai eu un petit peu de mal à entrer dans l'histoire : il faut dire que l'auteur nous plonge de suite dans une ambiance sinistre mais, on s'attache vite à Oskar et arrivé vers la centième page alors, l'intrigue devient de plus en plus intéressante.
On suit également plusieurs personnages en parallèle qui se connaissent entre eux ou bien se sont déjà aperçu sans se prêter attention mais, ces meurtres vont en quelque sorte les réunir d'une certaine manière. Tous aussi mènent une vie banale et assez déprimante ce qui en soit, colle bien au décor de la banlieue de Stockholm dont l'auteur nous dépeint si bien son atmosphère. D'ailleurs, celui-ci n'hésite pas non plus à nous décrire quelques scènes assez horrifiques qui font froid dans le dos... il ne faut pas se les représenter.
Pour conclure, "Laisse-moi entrer" est un roman unique par son intrigue qui en plus n'est pas qu'une histoire de vampire car, il aborde également le harcèlement scolaire qui ici touche Oskar et cela m'a beaucoup touché aussi dans ce livre. Bref, il me reste donc à revoir le film que je possède en DVD !
Lien : https://les-breves-de-celine..
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Une référence pour les amateurs de #vampires dont le mythe ici est exploité avec brio. Nous sommes bien loin de la candeur affectée des Vampires Diaries et plongeons au contraire dans un univers saisissant de réalisme. D'une rare beauté et ce, malgré la laideur décrite tout au long de ce récit qui ne nous épargne rien, comme si l'auteur avait voulu concentrer toute la misère du monde pour la régurgiter sur le papier. Nous effleurons des sujets sensibles tels que la prostitution d'enfants pratiquant des fellations dans les toilettes publiques, et la persécution scolaire, la violence physique et les humiliations que subit Oskar au quotidien. Les descriptions sont parfois assez crues et intimes. Par exemple, lorsque l'incontinence urinaire d'Oskar est évoquée : "Il enfonça sa main dans son caleçon et en sortit rapidement la boule à pisse, un morceau de mousse à peu près de la taille d'une clémentine qu'il avait découpé dans un vieux matelas et dans laquelle il avait évidé un trou pour y fourrer sa quéquette. Il la renifla."

Les autres personnages ne sont pas moins écorchés par la vie. Des paumés complètement fauchés ayant pour seuls compagnons de voyage l'alcoolisme et la solitude. Certains d'entre eux connaitront un destin funeste pour avoir croisé la route d'une simple petite fille. Celle-là même dont je ne parlerai pas afin de ne pas spoiler l'histoire, mais que j'ai apprécié découvrir au fil des pages et des révélations.

En résumé, je salue la faculté avec laquelle l'auteur nous happe dans sa folie pour ne nous délivrer qu'au chapitre final. Nous gratifiant au passage de quelques noms de bleds à coucher dehors, genre Björnsongatan, Norrtälje, Xäxjö...
Et oui, bienvenue en Suède
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J'ai fait une jolie découverte avec Laisse-moi entrer. Enfin, joli n'est peut-être pas l'épithète le plus adéquat puisque ce roman est dans la veine fantastique vampirique. Pourtant le récit écrit par le Suédois John Ajvide Lindquist m'a plus tenue par son histoire d'amitié hors norme et par les champs de solitude humaine des grandes villes. Ici, Stockholm et ses banlieues, mais l'on peut transposer le récit dans maints autres endroits.

Commençons par les présentations: d'un côté Oskar, douze ans, solitaire et renfermé, qui vit seul avec sa mère et se trouve en butte aux brimades de ses "camarades" de classe et à un sentiment de honte constant; de l'autre Eli, étrange fille silencieuse, peu avenante au premier abord et vêtue d'un fin pull rose alors que l'hiver scandinave s'est installé implacablement sur le pays. Tout sépare ces deux êtres. Mais par la grâce d'un Rubik's cube, il y a parfois moyen de s'entendre...

L'auteur développe les relations entre ces deux esseulés. Il dépeint également les portraits d'autres personnages plus ou moins attachants, adultes ceux-là. Et certains franchement révulsants. Lindquist signe un roman vampiro-social, si je puis dire. Et c'est ce que j'ai apprécié dans ce livre. le ton est empreint de mélancolie et de solitude. La part horrifique tend à passer au second plan. J'ai trouvé cette approche intéressante en ouvrant une voie différente à une histoire qui n'est pas une énième histoire de vampires. J'ai aimé sa façon de dépeindre les sentiments et émotions de ses personnages. Ça m'a noué la gorge à certains passages.

Bonne pioche chez Milady donc. J'espère que l'auteur a d'autres bonnes surprises dans sa manche.
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J'avoue que cette lecture m'a laissé un drôle de sentiment, que j'ai du mal à définir. Je ne saurai pas non plus dire de quel genre il appartient ; il est tout à la fois un polar, relève du fantastique et de la chronique sociale.
Le côté fantastique m'a accroché très vite car il arrive tout en douceur et s'impose très vite, sans pour autant prendre le pas sur les autres aspects du récit. Ce dernier est tout à la fois poignant, beau et triste et même parfois un peu écoeurant (). Il y a même des petites touches d'humour de second degré qui est d'ailleurs aussi glacé que l'environnement. le côté polar est très bien maitrisé, même si je ne l'ai pas trouvé transcendant je dois dire. La chronique sociale est sans concession, froide et noire comme les ténèbres de cet ange maudit qui atterrit là dessus.
De ce bourbier, arrive à éclore une relation poignante entre deux jeunes adolescent qui réunissent leurs solitudes et leurs originalités. Ils sont aux antipodes l'un de l'autre mais ils ont su tout de même se trouver.
Je retiens surtout le personnage tragique d'Eli qui aurait demandé d'être approfondi, surtout dans son histoire. La malédiction de sa beauté, de ce qu'il a subit, son extrême solitude et ce qu'il est obligé d'accepter pour se protéger .. m'ont soulevé le coeur. Pour moi cette histoire se serait suffit à elle-même mais je suppose que du coup cela aurait été une oeuvre tout autre.
Focalisée sur Eli, le reste m'a parfois un peu ennuyée et j'avoue que j'ai sauté quelques passages que je trouvai trop longs et sans intérêt par rapport à l'histoire d'Eli.
Au final, je pense que le talent de l'auteur, sa maitrise des genre et de son univers est bien là, sans conteste, mais il n'a pas sut m'emmener avec lui au travers de la découverte de son univers. Je reste très mitigée.
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