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3.92/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Oskarshamn , le 28/03/1958
Biographie :

Håkan Lindquist est un écrivain suédois né à Oskarshamn en 1958, résidant à Stockholm depuis 1977.

Il a travaillé auprès des enfants, puis dans une librairie et un magasin de disques.

Lindquist débuta sa carrière d'écrivain en 1993 avec Min Bror och hans Bror (publié en France sous le titre Mon Frère et son frère, éd. Gaïa, 2002), le récit d'un adolescent, Jonas, tentant de retracer la vie sentimentale de son frère Paul disparu avant sa naissance. Cette œuvre a été traduite en plusieurs langues, et l'édition française a obtenu le « Prix Littéraire de la Bordelaise de Lunetterie ».

Le troisième roman de l'écrivain, De collectionner les timbres, est également publié en France (éditions Gaïa, 2004).

Lindquist collabore également avec articles et critiques à diverses publications scandinaves, et a publié un certain nombre de nouvelles en Suède, France, Finlande, Islande, Hongrie et aux États-Unis.

Il est aussi l'auteur du livret de l'opéra William (musique du compositeur B. Tommy Andersson), qui évoque la relation sentimentale (supposée) entre William Shakespeare et Christopher Marlowe. William a été représenté pour la première fois au château de Vadstena, en juillet 2006.

Blog officiel de l'auteur : http://hakanlindquist.blogspot.com/
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Après leur bain, ils firent une longue promenade. Il neigeait et la neige craquait sous leurs pieds.

« Pourquoi voulais-tu savoir si j'avais eu quelqu'un d'autre avant toi? demanda Petr.

– Tout ça est tellement insolite, commença Paul. Tu es si 'entreprenant '. Tu fais des choses que je n'avais même pas imaginées. Je ne... Je ne savais même pas ce qu'on pouvait faire. C'est comme si... Comme si tu avais tout à m'apprendre, d'une certaine manière. Et je me disais que tu avais peut-être eu quelqu'un pour t'instruire. Tu n'as qu'un an de plus que moi. Même pas, au fait. Où as-tu appris tout ça? »

Petr marchait en silence. Enfin il répondit.

« Je ne sais pas si je suis expérimenté, dit-il. Mais j'aime bien jouer. J'aime inventer des choses. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que ce soit moi le 'pédagogue'. Est-ce que ça ne pourrait pas tout aussi bien être toi, Paul? »

Paul s'arrêta et dévisagea son ami.

« Moi? Mais je ne sais rien. Je n'aurais jamais eu l'idée de faire... ce que tu as fais dans la baignoire. Pour tout t'avouer, je n'avais jamais embrassé personne avant de te rencontrer.

– Tu sais, dit Petr, parfois les choses se produisent sans qu'on sache trop pourquoi. On n'a pas toujours besoin d'être instruit d’une expérience nouvelle pour la faire sienne. Certaines choses viennent toutes seules. Et je ne crois pas... Attends! Ne bouge pas! » Il enleva son gant et effleura la joue de Paul. « Regarde! Tu avais un cil sur la joue. »

Paul sourit.

Petr déboutonna le haut de sa veste et glissa sa main sous son pull.

« Qu'est-ce que tu fais?

– J'ai fait un vœu.

– Qu'est-ce que tu veux dire?

– Eh bien, si on trouve un cil sur la joue de quelqu'un, on doit le placer sous le vêtement qui se trouve le plus près du corps. Et on doit faire un vœu. »

Paul rit et secoua la tête.

« Je n'ai rien entendu de pareil. C'est une de tes inventions? »
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« Eh oui, Jonas, commença Daniel. On croit avoir oublié, et puis tout à coup les vieux souvenirs vous tombent dessus à l'improviste. On croit être à l'abri. On croit... que ce qui s'est passé autrefois n'a plus d'importance. Mais c'est faux. C'est tellement faux. Car tôt ou tard, ça remonte à a surface. On se souvient. Et du coup le passé n'est plus du tout quelque chose d'éloigné, quelque chose de révolu. »

Il se tut. Son visage était parfaitement immobile; ses yeux regardaient par la fenêtre - au travers de la pièce - sans avoir l'air d'être posés sur quoi que ce soit. Comme Paul sur la photographie prise à l'école ; il était là, et pourtant il était absent.
« Est-ce que c'est Paul qu'on appelait Princi? » demandai-je.
Daniel acquiesça en silence.
« Qui est-ce qui l'appelait Princi? »
Daniel se pencha brusquement en avant et cacha son visage dans ses mains. Je crus, l'espace d'un instant, qu'il allait se mettre à pleurer.
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– Le jour de sa mort, il était aussi allé se promener en forêt, continua-t-elle. Le matin, au petit déjeuner, il nous a annoncé qu’il avait l’intention de faire une longue promenade. Il espérait voir quelque chose de nouveau, quelque chose qu’il n’avait jamais vu auparavant. Je lui ai fait des sandwichs et je lui ai donné un thermos avec une boisson. Et avant son départ je lui ai rappelé de prendre sa boussole. Au cas où il se perdrait dans la forêt. Elle est très grande, la forêt de l’autre côté de la route, tu comprends.
– Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
– Ensuite… ensuite Paul a fait quelque chose de très dangereux. Quelque chose que tu ne dois jamais faire. Tu m’entends ? Il est allé sur la voie ferrée. Et quand le train est arrivé, Il devait être absorbé dans ses pensées, ou peut-être qu’il observait un animal ou quelque chose comme ça. Ce qui fait qu’il n’a pas entendu le train et qu’il a été percuté. Et qu’il a été tué.
– Est-ce qu’il a eu mal ? » demandai-je.
Maman secoua la tête. « Je ne crois pas. Ça s’est passé tellement vite. On n’a pas le temps de se demander si ça fait mal ou non. »
Après à l’instant elle continua à raconter, mais sa voix n’était plus la même.
« C’était le 21 juillet l’année avant ta naissance », dit-elle, et c’était comme si elle se parlait à elle-même. « En fait c’était le jour où ils ont marché sur la lune pour la première fois. Je me souviens que j’étais un peu inquiète vers le début de l’après-midi. Comme mal à l’aise. Stéphane était dans la cuisine, en train de faire la vaisselle. Il écoutait la radio. Il chantait une chanson qu’on entendait assez souvent cet été là. It’s the time of the season when your love runs high… Et tout à coup on a sonné à la porte. C’est moi qui ai ouvert. Devant la porte il y avait deux policiers. Ils ont demandé à entrer.
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«Tu crois qu'elle est sur une des photos? demandai-je.
– Qui?
– Celle dont Paul était amoureux », expliquai-je.

Daniel secoua doucement la tête.

« Non, Jonas. La personne dont Paul était amoureux n'était pas à l'enterrement.
– Ah bon? Comment cela? Ils n'étaient plus ensemble? »

Daniel ne répondit pas. Au lieu de cela il se pencha pour attraper une cigarette. Je continuais à le questionner pendant qu'il l'allumait.
« C'est ça? Ils n'étaient pus ensemble? Ils n'étaient plus amis?
– Tu poses beaucoup de questions.
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Et il est exact que la douleur semble diminuer, parfois. Mais il est aussi exact que la douleur a sa vie propre, que le fait de penser à la peine qu'on a contribue à l'alimenter. Que l'on peut devenir prisonnier de sa douleur si l'on y pense trop, de sorte qu'elle devient pratiquement constante. Elle peut même nous engloutir, si bien qu'on ne peut plu en sortir. Tu comprends ? On devient comme obsédé par sa douleur.
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« Savais-tu que Paul écrivait un journal?
– Oui.
– As-tu une idée de l'endroit où se trouve ce journal? »
Daniel me tapota la joue en riant.
« Eh non, Sherlock. En vérité je n'en ai pas la moindre idée. Je croyais que c'était toi qui te chargeais de tout ce qui était résolution de problème et recherche d'indice dans cette histoire. »
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C'est ce que je veux dire ; que la douleur n'est pas constante même le premier jour, mais qu'elle nous submerge par vagues successives, un peu comme le ressac sur le rivage. Peut-être que les premières vagues sont fréquentes, mais ensuite on a un peu de répit avant que la vague suivante ne déferle sur la plage. Et pendant ce répit, on peut prendre le temps de regarder la télé ou d'aller se promener en forêt, par exemple. On est presque comme à son habitude pendant les accalmies.
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Il y a tant de façon de rendre compte de la réalité. Un être humain avec sa vie, ses sentiments, ses pleurs et ses rires ; un être humain qui a vécu, et qui est mort ; un être humain comme toi et moi, peut subitement voir sa vie décimée dans le raccourci saisissant de quelques malheureuses lignes de journal – un journal qui n'est bientôt plus d'actualité et qu'on jette, tout jauni. Ou qu'on enferme dans des archives poussiéreuses.
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502 jours séparent le dernier jour de ta vie du premier jour de la mienne.
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