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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le romancier suédois John Ajvide Lindqvist (né en 1968) est connu pour son bouquin Laisse-moi entrer, déjà adapté deux fois au cinéma. le retour des morts, qui vient de paraître, est son second ouvrage.
A Stockholm en l'été 2002, un orage électrique fait se relever les morts, décédés depuis moins de deux mois. Devant cet évènement inimaginable les autorités et les particuliers ne savent quelle attitude adopter, chacun réagissant de manière empirique, guidé par son instinct. Les premières observations montrent qu'en présence de ces « revivants », selon la terminologie officielle, les pensées des vivants se propagent par télépathie créant des situations embarrassantes et stressantes.
A travers le portrait de quelques personnages, l'auteur va nous entraîner dans une histoire qui durera cinq jours, du 13 au 17 août. Il y a Gustav Mahler, journaliste à la retraite et père d'Anna qui vient de perdre Elias, son fils de huit ans ; Elvy, grand-mère de Flora une adolescente branchée punk/gothique, toutes deux ont une sensibilité hyper développée, comme un sixième sens, « à une autre époque, elles auraient peut-être été shamans ». David, veuf depuis le décès d'Eva dans un accident de voiture, et son jeune fils Magnus.
Reprendre contact avec ses chers disparus n'est pas chose aisée, on s'en doute. Si Gustav Mahler décide de cacher le petit Elias, Anna sa mère n'est pas aussi chaude, quant à David éperdu d'amour pour sa femme Eva, il ne sait pas très bien comment gérer la situation. Enfin Elvy, touchée par la grâce ou hallucination, elle se persuade d'être à la veille de la fin du monde et de la Résurrection, comme il est dit dans les Saintes Ecritures, « la Vierge Marie, la Sainte Mère de Dieu, m'a déclaré en personne que je devais mener les gens à elle ».
Si John Ajvide Lindqvist ne nous épargne pas quelques descriptions assez gore et assez réalistes de ces cadavres revenus au pays des vivants, il ne s'appesantit pas non plus sur cet aspect des choses. Son propos n'est pas d'effrayer le lecteur par des scènes horrifiques, comme nous y ont habitué les films du genre avec zombies affamés de chair humaine et toute le tremblement. C'est d'ailleurs pourquoi ce roman est réussi, car au-delà de l'aspect premier granguignolesque, il y a une réflexion sur la mort.
Interrogations métaphysiques sans qu'on soit dans le roman à thèse, nos rapports avec nos défunts, l'amour et la mort, Eros et Thanatos. Sans oublier aussi des allusions à la situation sociale de la Suède et quelques piques contre ce modèle trop aseptisé pour l'écrivain, « elle ressentait l'envie de hurler et de se débattre quand la tolérance l'enserrait comme une camisole de force » hurle Flora l'un des personnages emblématiques de ce roman. Les résurrections s'apparentent alors, dans une métaphore, à un mouvement rebelle et de révolte.
Je n'ai pas l'habitude de lire des romans de « morts-vivants » mais si j'ai été séduit par cet ouvrage, c'est comme je l'ai dit précédemment, parce que John Ajvide Lindqvist dépasse le genre, pour en faire un ouvrage plus profond et qui touche le lecteur. Emotions et réflexion, un roman qui va vous donner de bons moments de lecture.
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Stockholm, 13 août 2002. Un orage magnétique s'abat sur la ville, provoquant des migraines atroces chez les habitants, et empêchant les appareils électriques de s'éteindre. Puis brusquement, l'orage s'arrête, et tout revient à la normale, du moins en apparence... Car soudain, tous les personnes mortes depuis deux mois ou moins reviennent à la vie...
David vient de perdre son épouse Eva dans un terrible accident de la route, et il assiste à son réveil, à la morgue.
Elvy, elle, assiste en compagnie de sa petite-fille Flora au retour à la maison de son mari, ancien malade d'Alzheimer.
Quant à Gustav, ancien journaliste, il déterre lui-même son petit-fils...
Pour quelle raison les morts sortent-ils de leurs tombes? Que peuvent-ils bien vouloir? Comment gérer cet incroyable évènement?
Entre horreur et espoir, les familles s'interrogent...

Le premier mot qui me vient à l'esprit quand je repense à cette lecture est étrange, mais aussi glauque, et bizarre. Que ceux qui s'attendent à un livre genre Resident Evil, avec scènes sanglantes et zombies mangeurs de chair humaine, passez votre chemin, vous ne trouverez rien de tout ça dans ce livre. Au contraire, l'écriture est étrangement poétique, onirique, bien que ce roman m'ait franchement fait froid dans le dos.

Nous suivons donc trois groupes de personnages: tout d'abord David, sa femme Eva et leur fils Magnus. Eva a un terrible accident de voiture qui la laisse défigurée (lisez la description par vous-mêmes, c'est assez... particulier). Elle est la première "revivante" à se réveiller, et David assiste au spectacle, à la morgue. Seulement, ce n'est pas vraiment le genre de vie que l'on pourrait espérer, vu qu'Eva est vivante sans vraiment l'être. Elle va donc subir une batterie de tests, pour voir si elle serait apte à retourner vivre dans un environnement normal, car elle est la seule à pouvoir parler et se faire comprendre, ce que pour ma part j'ai trouvé franchement flippant.

Nous suivons également Elvy et sa petite-fille Flora, qui ont toutes deux ont des capacités psychiques un peu particulières. le mari d'Elvy était atteint d'Alzheimer, et pour elle sa mort a presque été un soulagement après des années d'efforts à le soutenir dans la maladie. du coup, elle se pose des questions: doit-elle encore le soutenir? L'amour dure-t-il au-delà de la mort?
J'ai aimé son histoire, mais j'avoue que son délire mystique m'a quelque peu dérangée.

Et enfin, nous suivons Gustav Mahler, sa fille Anna, avec laquelle il entretient des relations quelque peu tendues, et son petit-fils Elias, qu'il déterre lui-même après avoir entendu toutes les rumeurs de résurrection. Leur histoire est belle et touchante, mais je ne sais pas si j'aurais été capable de faire tout ce qu'il a fait pour Elias. Je sais que l'amour peut faire faire des choses incroyables, mais là, pfou...
Car Mahler, qui n'a jamais fait son deuil, essaie par tous les moyens de redonner un aspect humain à son petit-fils. Ce qu'il fait est touchant, et pourtant une fois encore j'ai trouvé ça glauque.

J'avoue que mon premier contact avec ces revivants a été... bizarre. Une fois encore, oui. Habituez-vous, car je crois que ce mot va revenir assez souvent! ^^
Tout le monde est perdu face à cette situation inédite, et nous lecteurs avec. Comment gérer la chose? Car si les morts sont bien sortis de leurs tombes, ils ne semblent pas vraiment avoir conscience de ce qu'il se passe autour d'eux. Ils sont revenus à une sorte de demi-vie: ils ne parlent pas (sauf Eva, la femme de David), ne mangent pas, n'ont aucun besoin physique...

Et les vivants, eux, sont totalement largués. Avant cela, la mort était la fin de tout. Si les morts ne restent pas morts, alors qu'en est-il de l'après vie? N'y a-t-il plus rien?
Autre fait étrange: ceux qui sont morts depuis plus de deux mois ne se réveillent pas, pas plus que ceux qui meurent après l'orage magnétique. Pourquoi seulement ceux qui sont morts depuis deux mois ou moins? Qu'ont-ils de spécial?

La réponse nous est donnée dès le début: des larves blanches qui entrent dans le corps des morts. Ce qui est dommage, c'est que l'on n'en apprend pas plus à leur sujet. Pourquoi elle choisissent ces corps, pourquoi faire revenir les morts à la vie, on ne nous explique pas vraiment les choses, et c'est dommage, car cette histoire était bien trouvée et méritait d'être mieux exploitée.

Au final, le Retour des morts est un livre flippant (rien que la couverture, brrr... ^^), au sujet peu commun, mais dont certains aspects auraient mérité d'être plus creusés.
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Autant j'avais adoré Morse (ou Laisse moi entrer) autant, là, j'ai eu nettement plus de mal.

Alors on reconnaît quand même le goût de l'auteur pour revisiter des créatures surnaturelles de façon plutôt atypique.
Ici les zombies ne sont presque qu'un prétexte (comme l'étaient les vampires dans son précédent livre) pour se poser des questions bien plus larges sur l'autre, sur la mort, et sur comment l'accepter.

En fait, je ne suis pas vraiment déçue dans le sens où je ne m'attendais pas vraiment à grand-chose : de base, je n'aime pas les zombies, et j'ai bien du mal à voir comment ils peuvent être au centre d'une histoire intéressante. Ce n'est donc pas "Le retour des morts" qui me fera me réconcilier avec ces bestioles.

Mais bon pour une fois, il ne s'agit pas de zombies qui viennent bouffer des humains. Par contre, il ne faut pas s'attendre à un scénario en béton, parce que pour être honnête, il ne se passe absolument rien, c'est en même frustrant : les morts reviennent, et c'est tout. La fin pourra même amplifier votre frustration

Et c'est le principal reproche que j'aurais faire à ce livre : on ne semble aller nulle part. Quel est le but, franchement ? Comme je le disais précédemment, ça ressemble juste à un prétexte pour philosopher un peu sur la vie, sur la mort. Mouais... Pas vraiment ce que j'espérais (et surtout si on attend un thriller comme Laisse-moi entrer, on peut se retrouver d'autant plus déçu !)

Et finalement, la narration était trop éclatée à mon goût. Des articles de journaux, interviews, conférences et points de vue de différents personnages, ... Il y en a trop, et du coup difficile de s'attacher aux personnages, ou seulement de s'intéresser à eux. Surtout que le délire sur la religion et le spirituel, je m'en serai bien passée.
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