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Citations sur Bleu corbeau (18)

Je suis allé habiter chez Elisa, la demi-sœur de ma mère. Elle, elle a compris. Elle a été la seule. Elisa me laissa maigrir autant que je voulais, dormir autant que je voulais et avoir des insomnies autant que je voulais. Elisa me laissa ne pas parler autant que je voulais. Et elle me laissa fêter l’anniversaire de mes treize ans avec nos voisins octogénaires, puis apporter une part de gâteau au mendiant de la rue Duvivier et à son chien. Je m’accroupis à côté d’eux et remarquai que le mendiant avait les yeux marrons, et le chien, les yeux verts, et que dans leurs yeux à tous les deux il y avait des choses que je n’avais jamais lues dans aucune encyclopédie.
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Pendant ce temps, les mollusques de la mer de Copacabana faisaient taire le monde dans leurs coquilles bleu corbeau. Et les corbeaux survolaient la ville de Lakewood, Colorado. Les corbeaux bleu coquillage.
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June prépara un dîner qui emplit la maison d'odeurs chaudes. Elle mit de la musique et accrocha dans l'air des agrafes invisibles qui nous rapprochaient, noeuds d'une trame de crochet sur la pointe de l'aiguille. Nous étions un monde de compatibilités, nous fraternisions, nous nous équivalions - et quand ce n'était pas le cas, nous nous compensions. Un don de June : soudain nous étions tous les quatre cette grande famille improbable, multinationale, pleine de langues différentes et d'accents différents dans les mêmes langues. Nos âges étaient en théorie assez incompatibles, nos préoccupations et occupations, idem, nos passés nous identifiaient comme des animaux d'espèces différentes, résultats de processus évolutifs distincts, et pourtant nous étions là.
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En quarante ans, des gamines appelées Evangelina viennent au monde. Grandissent face à la mer de Copacabana. Ne se méfient de presque rien. N’ont jamais vu d’éclipse. N’ont jamais assisté à un raz-de-marée, ni à un tremblement de terre, ni à un ouragan. Elles ne rêvent jamais d’Amazonies humides où un jour des guérilleros communistes se sont retranchés, mouillés, salis, amourachés, ont tiré, ont été touchés par des tirs, ont été faits prisonniers, ont subi des tortures et, une fois morts, ont été enterrés là, quelque part.
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Il se passe un phénomène curieux quand on reste trop longtemps loin de chez soi. L’idée qu’on a de ce chez-soi –d’une ville ou d’un pays- se décolore comme une image en couleur exposée tous les jours au soleil. Mais on n’acquiert pas tout de suite une autre image pour la remplacer.
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À quel moment s’aperçoit-on qu’on est en train de vieillir ?
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Même si les Brésiliens se sont toujours très clairement positionnés dans cette histoire : halte-là, nous ne sommes pas des immigrants hispano-américains. D’ailleurs, vous n’avez qu’à regarder notre visage, nous sommes bien différents en terme de biotype et nous ne parlons pas espagnol, nous parlons portugais. POR. TU. GAIS. (A l’école, je devais remplir un papier en indiquant mon groupe ethnique. Les options étaient : CAUCASIEN. HISPANO-AMERICAIN. NATIF AMERICAIN. ASIATIQUE. AFRO-AMERICAIN. Et moi, j’étais où dans cette histoire ?)
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Mais tous les arbres décidèrent que puisque c'était l'automne, il y avait des mesures à prendre. Jaunir, par exemple, et commencer à jeter des feuilles par terre.
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Puis il détourna les yeux, ni lui, ni moi, nous n’aimions les paroles à l’eau de rose, même celles qui n’arrivaient pas à la surface de l’eau et restaient en embuscade. La simple possibilité, la seule chance qu’une telle chose puisse exister risquait de rendre le monde mou et douceâtre, or dans un monde mou et douceâtre, les gens ne vivent pas, ils ne font que glisser et se lamenter
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Quand l’ennemi avance, on recule, et quand on doit reculer, on trébuche parfois sur soi-même
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