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EAN : 9781022601611
Editions Métailié (12/03/2015)
3.94/5   16 notes
Résumé :
Alex est mère célibataire, elle essaie de concilier les études et le travail dans une épicerie asiatique. Elle vient d’une lignée de femmes vietnamiennes qui ont aimé des Américains, d’abord pendant la guerre du Viêtnam puis aujourd’hui à Chicago, où Alex a toujours vécu sans jamais avoir mis les pieds à Hanoï. Fils d’une mère mexicaine et d’un père brésilien, David est passionné de jazz, il joue de la trompette et le futur devrait s’ouvrir à lui sans cette nouvelle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
David, 32 ans, trompettiste par passion, vendeur pour gagner sa vie, vient d'apprendre qu'il a un cancer et qu'il va mourir dans peu de temps. Il commence à faire le ménage dans sa vie, vide son appartement. Et fait la connaissance d'Alex, mère célibataire, étudiante, et caissière. Cette relation va illuminer la fin de sa vie, et elle aidera aussi Alex à voir les choses sous un autre angle, jusqu'à faire un voyage à hanoï, d'où sont originaires sa mère et sa grand-mère et où David voulait aller mourir.

Joli livre, tout en nuances, qui dessine des portraits de personnages ordinaires, mais pleins de mystère, qui tentent de tracer leur chemin, en dehors de toute ambition, de tout désir d'être extraordinaire, mais qui essaient de trouver une place, un geste juste, même si éphémère. le style est très simple, mais en même temps empreint de poésie, une poésie humble, proche du quotidien, mais qui permet d'enchanter ce qui pourrait n'être que banal.

Une bonne surprise, même si cela devient un peu plus prévisible à la fin.
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Ils ont des racines lointaines : lui du Brésil et du Mexique ; elle du Vietnam. Ils vivent tous les deux à Chicago. La rencontre de David et d'Alex est fortuite et leur attirance réciproque. le moment est mal choisi, Il n'a que quelques mois à vivre mais c'est comme ça, l'existence vous réserve des surprises quand vous n'attendez plus rien. Il leur reste peu de temps pour s'aimer et se tenir la main. Mais ils ne refuseront pas ce cadeau du ciel. C'est vrai, Hanoï a tout pour être une histoire à tremper les mouchoirs de larmes. Sauf que c'est Adriana Lisboa, romancière brésilienne remarquée pour Bleu corbeau, qui raconte. Exit le mélo, Hanoï célèbre la vie, les airs de jazz qui l'embellissent, le rapprochement de deux êtres qui acceptent que leur passion soit brève. Petit à petit, David se défait de tout ses biens matériels. Il se prépare pour le grand voyage. Alex est de plus en plus présente, elle le sera jusqu'au bout et accomplira ce qu'il n'a pu faire. Adriana Lisboa préfère la pudeur et la délicatesse aux grandes envolées larmoyantes. Elle trouve de la poésie dans le quotidien et de l'émotion contenue dans les petites choses. La fin du roman est un modèle du genre. Une ellipse pour dire l'après, quand tout est fini, quand un autre chapitre commence, quand la tristesse se teinte d'une mélancolie qui fait avancer parce qu'il n'y rien d'autre de mieux à faire. Avec le sentiment d'avoir vécu comme il le fallait et de ne pas être passé à côté de ses sentiments. Hanoï est un beau roman sur le destin et les routes qui se croisent en vous changeant pour l'éternité.
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David a trente-deux ans, il vit à Chicago. Un oncologue tripotant un petit éléphant en pierre lui a parlé traitement, protocole, chimiothérapie ou radiothérapie. Il lui a dit combien de temps il lui restait. Très peu. Quelques mois.

Fils unique d'un émigré brésilien et d'une mexicaine, qui sont morts tous les deux, il n'a pas à proprement parler de famille. Son ex-fiancée l'a quitté avant la maladie. de sa vie d'avant, il ne veut rien garder, hormis sa trompette. Car il est passionné de jazz. Et même s'il n'est pas devenu le musicien célèbre qu'il aurait rêver d'être, il tient à cet instrument. Vidant peu à peu son appartement de tous ses effets personnels, David fait don de ses objets aux gens qui l'entourent. Des voisins, des inconnus. Un renoncement au matériel qui semble alléger le poids de la maladie. Dans cette même logique, parce que le temps est désormais un bien précieux, compté, David envisage d'en gagner un peu. En sautant les étapes obligées qui suivent l'annonce d'une maladie incurable comme la sienne. En s'épargnant la colère, la dépression, le refus de l'évidence. Il s'efforce d'être dans l'acceptation et le renoncement. Il va ainsi croiser Alex, une jeune mère qui élève seule son fils, Bruno. Entre ses études à la faculté et son travail à la supérette asiatique, ses journées sont longues.Mais la jeune femme est un espoir. de leur rencontre naîtra l'impératif de ne vivre qu'au présent, en faisant "de son mieux". Autour d'eux, gravitent Truong, l'ancien moine bouddhiste et patron de la supérette, ou l'ombre douce et familière de Huong et Linh, la mère et la grand-mère vietnamienne d'Alex. Mais l'ultime projet de David est d'entreprendre un voyage. hanoï sera le dernier, son cimetière des éléphants...

Avec un tel sujet, Adriana Lisboa aurait pu écrire un véritable mélo, dégoulinant de bons sentiments. Elle en a fait tout l'inverse. C'est avec délicatesse et pudeur qu'elle dresse le portrait d'un jeune homme terriblement attachant, qui a beau être condamné, n'en demeure pas moins profondément vivant. On se demande parfois comment réagir si une telle tragédie nous arrivait. Je ne savais pas vraiment quoi répondre, mais aujourd'hui je pense pouvoir affirmer que j'aimerais avoir la dignité de ce personnage. de là à en être capable, c'est autre chose... Mais son amour pour les autres, sa profonde générosité dans un moment qui appellerait à l'égoïsme m'a beaucoup questionnée. Cette faculté de David à lâcher prise et celle de l'auteure à le raconter sans qu'on ait non plus le sentiment qu'elle contourne son sujet, est assez perturbant. Tout comme le fait que son roman ne se résume pas qu'à la fin programmée de son héros. Il est aussi question d' exil, de déracinement, de guerre, de métissage. Des rêves avortés qui ne se réalisent jamais, en musique ou au basket-ball. Des choix que l'on fait et qui bouleversent la vie.

En évitant les écueils du genre, Adriana Lisboa produit une magnifique réflexion sur la relativité du temps, sur les liens familiaux, le rapport au monde. On ne peut s'empêcher, une fois le livre refermé, de conserver en soi cette injonction vitale : accrocher un sourire à ses lèvres.
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Ce roman est écrit par une écrivain brésilienne mais a paradoxalement peu à voir avec le Brésil. En effet, en dehors de la langue d'écriture qui est le portugais et du personnage principal David qui a un parent brésilien, les personnages vivent aux Etats-Unis, à Chicago.

Ce roman a des points communs avec un de mes récents coup de coeur, "Snow queen" de Michael Cunningham (éditions Belfond). Les deux se passent dans une grande ville américaine, un personnage est condamné par un cancer : Beth dans "Snow queen", David dans "Hanoï", Tyler (dans le roman de Cunningham) et David sont tous les deux musiciens. Ce sont deux romans sur l'amour et deux romans plutôt introspectifs, psychologiques : les deux auteurs nous placent au plus près des personnages.

"Hanoï" est un roman d'une grande richesse. Roman d'amour, sur la famille, sur le déracinement, sur le métissage culturel, sur les relations entre les Etats-Unis et le Viêtnam, etc. Adriana Lisboa y célèbre la vie, bien que la mort inéluctable et la maladie soient constamment présentes. L'auteur met en relief les moments de bonheur et les choses simples de la vie. C'est un livre émouvant. L'histoire d'amour provoquée par l'entrée de David dans l'épicerie vietnamienne dans laquelle travaille Alex est très finement amenée, très belle. Alex est elle-même fille de vietnamiens.

C'est un roman pudique, l'écriture est simple, directe et en même temps très belle. On peut noter ça et là quelques répétitions de termes mais c'est peut-être dû à la difficulté de trouver des mots variés en français pour retranscrire au mieux le vocabulaire portugais. Elles ne sont aucunement gênantes pour la fluidité de la lecture. Les phrases sont dans l'ensemble plutôt courtes. Il faut saluer le travail de Geneviève Leibrich , traductrice notamment du prix Nobel de littérature José Saramago et de Lidia Jorge.
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hanoï, c'est le cimetière d'éléphants de David. David a un cancer du cerveau, il n'a plus que quelques mois à vivre. Ses parents sont décédés, le reste de sa famille n'habite pas aux Etats-Unis… Il décide donc de partir sans déranger personne et de vider son existence. Il dit à ses proches et ses voisins qu'il déménage dans un autre Etat, leur donne toutes ses affaires. Mais c'était sans compter sa rencontre avec Alex, jeune maman de 22 ans…

Ce n'est pas une romance dramatique pleine d'émotions. Bien au contraire, tout y est pudique, doux, non dit. David n'a plus rien à perdre et a tout à donner, mais il ne peut s'empêcher de nouer une relation avec une femme et un enfant. Je pense que l'autrice a voulu dire que, malgré tout, on ne peut que vouloir éviter de mourir seul.e. Elle a créé une histoire pleine de générosité, sur des humain.e.s qui font de mieux avec ce qu'iels (s)ont.

C'est le genre de roman court qui ne se dévore pas (comme la majorité des romans courts, d'ailleurs). La plume est légère, je ne sais pas comme le dire autrement. Comme des pensées saisies au vol.

hanoï est une jolie histoire et je retiendrai le nom d'Adriana Lisboa pour de futures lectures !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle était fatiguée. Son fils s'était réveillé plusieurs fois pendant la nuit et, quand l'aube commença à poindre, un cauchemar l'avait arraché de son lit, le coeur battant, comme si elle devait prendre une décision (mais laquelle ?) au sujet de quelque chose (mais de quoi ?) très rapidement. C'était le pire genre de cauchemars. Celui où la peur flotte dans l'air comme un parfum, sans qu'on sache d'où elle vient ou à quoi elle renvoie. Sans qu'on sache ce qu'il faut craindre exactement.
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La blancheur des murs se suffisait à elle-même.Les murs donnaient l'impression d'exister avec la fonction de soutenir des toits et d'offrir protection et isolement aux personnes, rien de plus. Les meubles n'avaient pas besoin de décorer, il suffisait qu'ils aient une utilité. Des chaises pour accueillir des personnes assises. Une table pour recevoir des assiettes, des verres et des coudes.Et il y avait une paix dans tout ça,Il y avait de la gratitude dans le fait que les objets ne semblaient pas avoir de responsabilité esthétique. p.136
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Son plan n'incluait pas de séances d'adieux, David le savait. Il y aurait des larmes et autre chose du même genre qu'il valait mieux éviter.
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Video de Adriana Lisboa (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adriana Lisboa
Adriana Lisboa - Bleu corbeau .Anne-Marie Métailié vous présente l'ouvrage d'Adriana Lisboa "Bleu corbeau". Parution le 19 septembre 2013 aux éditions Métailié. Rentrée littéraire 2013. Notes de Musique : "Um Rastro" by Emijota (http://freemusicarchive.org/music/Emijota/Voce_Pensa_Sub_-_Vol1/05_Emijota_-_Um_Rastro)
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