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Critique de batlamb


« Ce que je suis en train de t'écrire n'est pas fait pour être lu – c'est fait pour être. »

Clarice Lispector s'inspecte, corps et esprit, et constate qu'elle est vivante, ici et maintenant, dans un instant qui fuit sans attendre sa pensée. Elle le suit comme elle peut, dans un flux de conscience couché à même le papier, assez proche de l'écriture automatique surtout quand elle nous décrit ses paysages mentaux, qui multiplient les signes de bourgeonnement, d'accouchement, de naissance. Elle écrit « sans modèle » afin de naître en même temps que le monde, de façon on ne peut plus personnelle. le « je » prédomine, mais aussi le « tu » qui représente un amant, ou le lecteur ou peut-être même l'instant fuyant. Mais tout cela n'est-il pas la même chose, tendue vers une seule naissance ?

« Tu es une forme d'être moi, et moi, une forme de t'être : voilà la limite de ma possibilité. »

Sa voix de contralto contracte les mots comme un diaphragme, et le chant se fait respiration.

« Il m'est soudain venu à l'esprit qu'il n'est pas besoin d'ordre pour vivre. Il n'y a pas de modèle à suivre il n'y a même pas de modèle : je nais.
Je ne suis pas encore prête à parler en « ils » ou « elle ». Je démontre « cela ». Cela est loi universelle. Naissance et mort. Naissance. Mort. Naissance et – comme une respiration du monde. »
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