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Critique de Pausole


Clarice Lispector...quel nom! On croirait entendre la langue des serpents.
Cependant, l'écriture est entomologiste, d'une précision presque inhumaine.
On sent la volonté de l'autrice d'être le plus juste possible dans la description de la longue et inéluctable descente de la narratrice au fond d'elle même, au fond de son moi, à côté de sa folie et de son espoir.

Un appartement carioca, dans un immeuble, sous les toits. Une chaleur écrasante, la rencontre avec une blatte, l'indicible et la recherche de la rédemption. Luxe détails.

Cette rencontre entomologiste, l'écrasement de la blatte est le point de départ d'un cheminement métaphysique de la narratrice, de la déconstruction d'une identité passée travestie? rêvée? à la conquête d'un nouveau "moi" justifié/transformé mais surtout transcendé dans l'expérience de l'autre, de la blatte comme miroir reformant.

La narratrice s'effeuille tel un oignon, couche par couche, interrogeant, doutant sans cesse : omnibus dubitandum.

C'est un voyage éprouvant, l'écriture y est pour quelque chose, car elle a le côté saillant, brutal et sans concession d'un quadrilatère parfait. La pensée est disséquée, géométriquement. Et ce du début, à la fin.

Quelle lecture dérangeante, gênante et comme cela fait du bien.
Nul masochisme! Juste le bonheur de se frotter au cerveau d'autrui, à la différence. Qu'il est agréable de ne pas être pris pour un imbécile.

Comme elle le dit elle-même en exergue : Âme non forgée, s'abstenir, les limbes ne sont pas loin.
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