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Critique de StCyr


"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn" Victor Hugo. La Légende des siècles

Martin a commis un crime. Taraudé par la crainte, éperonné par la culpabilité, il s'enfuit, tel un cheval ayant désarçonné un cavalier, allant se perdre dans l'immensité du territoire brésilien plongé dans la nuit.

La fuite, pour celui qui s'est affranchi de la communauté des hommes et l'isolement qui s'ensuit, prennent l'aspect d'une tentative instinctive de reconstruction de soi à travers la réappropriation, par le langage, du monde minéral, végétal et animal. C'est un homme en voie de régénération, taciturne, qui arrive dans une fazenda isolée dirigée par une femme aigrie sur le retour, l'impérieuse Victoria. Il se fait embaucher comme garçon de ferme. La quinquagénaire lui donne des ordres, il s'exécute, la voix dit et le corps obéit. Cette sujétion mutique lui permet de poursuivre son réapprentissage du monde et sa rédemption à travers la remise en cause des mécanismes du langage qu'il opère en son for intérieur.

Figure de proue du Nouveau Roman brésilien, Clarisse Lispector, est considérée par les milieux autorisés comme une des figures majeures de la littérature brésilienne du XXème siècle. Et pourtant. À la lecture du Bâtisseur de ruine, la même impression domine que devant les productions d'une autre autrice contemporaine et tout aussi célébrée, Marguerite Duras. L'incompréhension et l'agacement. La prose de ce roman, où l'itérativité, au lieu d'agir comme un rai de lumière, ajoute à l'ambiguïté de l'expression formelle, plonge le lecteur médusé dans une atmosphère équivoque où règne l'indéterminé. Frustrant.
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