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Critique de Milllie


La vie de Hugo, adolescent un peu rebelle et un peu perdu, change du tout au tout quand il intègre la bande de Freddy, un charismatique garçon de son âge. de virées en moto en plus ou moins grosses bêtises, la bande des 4 commence à faire parler d'elle et permet à Hugo de gagner son surnom de Bohem, celui pour qui la liberté et l'absence d'attaches sera un absolu. Mais comment vivre libre dans un monde qui s'évertue à vouloir vous faire rentrer dans des cases ?

Cela fait longtemps que je vois passer des critiques dithyrambiques de ce livre (que j'ai pris soin de ne pas lire jusqu'au bout pour me réserver la surprise !) et je me réjouissais de le lire enfin, pensant comme la plupart des lecteurs être emportée dans cette aventure et bouleversée par ce récit. Malheureusement ce ne fut pas le cas, j'ai découvert avec Nous rêvions juste de liberté un beau roman mais je n'ai jamais réussi à être pleinement embarquée dans l'histoire et totalement convaincue par ce récit. Ce qui m'a le plus gênée est je pense le style adopté par l'auteur : Henri Loevenbruck a choisi un langage parlé, très familier, censément celui de Bohem puisque le roman se présente comme sa confession et le récit de ses aventures passées. J'ai trouvé que cela sonnait affreusement faux, beaucoup trop de vraies-fausses-maladresses erreurs de style, alors que pourtant Bohem adore lire et n'est plus le jeune adolescent du début du livre, un langage familier assez désuet et qui m'a souvent paru très daté voire franchement maladroit, j'avais l'impression d'entendre l'auteur essayer de (laborieusement) "faire jeune". du coup impossible d'y croire vraiment, malgré la force du récit j'ai souvent été ramenée à la réalité du fait qu'il ne s'agissait que d'un roman, avec un auteur beaucoup trop visible derrière le personnage de Bohem. L'autre point qui m'a gêné est l'absence de toute référence temporelle ou géographique. C'est apparemment voulu par l'auteur pour rendre le roman universel, on comprend qu'on est à peu près à la fin des années 70 mais ce n'est jamais explicite. Quand à la géographie, mystère, cela ressemble par beaucoup d'aspects aux Etats-Unis au point que j'ai parfois eu l'impression d'y reconnaître certaines villes américaines transposées sous d'autres noms mais là aussi on ne sait pas vraiment. J'ai trouvé que cela rendait le récit très désincarné, m'empêchant une fois de plus d'y croire vraiment, et surtout il m'a semblé que pour un road-movie où l'auteur nous livre de belles descriptions de paysages et donne de nombreuses indications de lieux, cela rendait les choses bizarrement abstraites et souvent un peu creuses.

Ces défauts mis à part (et malheureusement dans mon cas ils ont été trop prégnants pour que j'arrive à réellement lâcher prise et me laisser emporter par ce roman), je rejoins les autres critiques enthousiastes sur les points forts de ce roman. Cela fait du bien de lire un tel récit, de suivre cette petite bande de bric et de broc, qui grandit petit à petit au fil de l'aventure, de suivre leurs aventures décousues, leur voyage qui n'a d'autre but que la route, la moto, les aventures, l'amitié. Les valeurs mises en avant par l'auteur, cette liberté tant chérie de Bohem d'abord, et cette devise du groupe, Honneur, Loyauté et Respect, sont si justes qu'on ne peut qu'être convaincu et avoir envie que cette aventure se prolonge à l'infini. Certaines pages sont juste bouleversantes, on comprend dès le début que ce refus des normes et des règles du monde va se payer cher et quand l'inéluctable arrive on aimerait tant ne pas y croire. L'auteur nous livre aussi une description très juste de la dynamique d'un groupe, des trahisons inévitables, du choix entre une vie rangée et confortable ou une vie loin de toute contrainte mais souvent difficile. C'est beau et cela fait du bien !

Nous rêvions donc de liberté est donc un roman que j'ai lu avec grand plaisir et dont j'ai tourné les pages rapidement, qui plus est au sein d'une lecture commune qui a permis d'échanger au fil du roman et qui a rendu l'expérience encore plus agréable (même si encore une fois j'aurais aimé comme mes comparses pouvoir adorer ce roman en oubliant ses défauts !). Dommage que les parti-pris et les choix opérés par l'auteur aient joué pour moi de façon négative me laissant un peu plus réservée sur mon ressenti final.
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