Bloc de haine

Bloc de haine, c'est l'histoire d'un mec. le mec grandit à Marseille. Il a des potes et une famille. Comme tout le monde. Rien de spécial et puis … y'a quelque chose qui part en vrille. Ca doit faire CLIC dans sa tête … Bouffé par la haine, il détruit tout ce qu'il y a autour de lui … y compris lui-même. Cette haine, elle prend racine dans le Racisme. le racisme banalisé du début : celui du mec qui met tout le monde dans le même panier, celui du mec qui écoute ce que balancent les médias, celui du mec qui n'a qu'un mot à la bouche « insécurité » mais aussi celui du mec qui ne fait que parler. Mais aucun racisme ne doit être banalisé parce qu'il ne suffit d'un rien, d'un rien du tout pour sombrer …
Passage par la case prison. Presque inévitable.
C'est là-bas qu'on fait la connaissance d'Alex. Gringalet devenu Hulk, on suit le flux de ses pensées et de ses journées routinières. On découvre son compagnon de cellule – Abid – et surtout, on découvre le vrai-Alex … à travers ses flash-back. le lecteur que nous sommes est transporté dans la vie de ce gamin de vingt-cinq ans. On essaie de nous montrer le chemin qu'il a pris, ce chemin tordu qui l'a conduit à la Haine. On essaie de comprendre ce cheminement mais bordel ! on a notre bonne conscience de « gars bien » qui fait qu'on le déteste cet enfoiré de facho et qu'on se refuse à lui trouver la moindre justification. On s'insurge. On se choque. On en est là … à essayer de comprendre, à essayer de penser à une issue de secours mais, cela nous paraît totalement impossible. Il est pourri par la haine.

Bloc de haine est porté par une écriture qui lui fait honneur. La plume blesse le papier. Les mots sont des uppercuts. Chaque flash-back est le coup qui nous remet la tête sous l'eau. On en prend plein la tronche. Mais, je vous rassure, Bloc de haine ne cherche pas à sortir les violons, à dire combien le racisme c'est nul ; combien vivre dans le respect, c'est important. Bloc de haine, c'est un peu le constat d'urgence. Un cri. le livre qui te balance à la tronche ce dont tu te doutes un peu : notre monde va sacrément mal. Et, on est un peu tous impuissants : on ferme les yeux, pire on les baisse, on atténue la vérité …

Petits – GROS ? – plus pour Marseille dont on parle avec franchise et avec humanité ; pour donner naissance à un personnage comme celui d'Alex et surtout de me l'avoir offert en exclusivité mondiale :)

Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Bloc de haine une réussite. Casquette basse les gars ! Et du coup, j'ai ré-écouté Petit Bonhomme des Wriggles.

Bloc de haine : le titre ne ment pas. Un livre sombre, qui plonge parfois dans le désarroi ou met mal à l'aise, mais qui fait aussi réfléchir, qui permet de s'interroger sur les comportements violents et racistes.

Incarcéré à Marseille, Alex est consumé par sa haine envers les étrangers. Entre deux séances de musculation, il ressasse son passé. Et l'arrivée d'un jeune codétenu arabe va exacerber sa colère et sa haine.

Ce livre nous expose le sujet sensible qu'est le racisme, non pas à travers une victime mais à travers un raciste, jeune de surcroît. La rage le ronge, à chaque instant, il bout de l'intérieur. de nombreux flash-back nous permettent de reconstituer son parcours et sa façon de penser. On le déteste, on s'insurge, et même si on essaie de le comprendre, ça nous paraît impossible. Un roman fort, blessant, qui nous révulse mais donne à réfléchir.

Un roman très dur, une écriture qui tabasse et montre le racisme dans tout sa noirceur. Gros coup de coeur!!!

Un livre dur, sombre et poignant!

Le personnage principal, Alex est très complexe. Très jeune déjà, une haine de l'autre le consume. C'est quelqu'un qui a la rage contre les arabes, les noirs, les juifs... A cela se mêle le désir de se montrer fort en toutes circonstances. Il faut plusieurs pages pour parvenir à comprendre d'où provient le mal qui le consume. C'est un jeune homme torturé, qui ne vit que pour le sport et ses muscles, et qui, une fois incarcéré n'a d'autres choix que de revivre sa vie à travers les barreaux de sa prison.

Nous en apprenons plus sur lui à travers ses réminiscences: les rapports très tendus avec son père qui voulait faire de lui dès son plus jeune âge, un homme, un dur, qui ne pleure pas et sait se battre. Son père qui déjà lui aura appris à refouler ses émotions.
Plus tard, une agression dont il n'a su se défendre va le convaincre de se mettre au sport et de se former une "carapace corporelle" cette fois.
Le racisme va alors assécher son coeur et son rapport aux autres. Il trouvera finalement refuge auprès de partisans du Front National jusqu'à commettre l'irréparable.

J'ai vraiment apprécié le style d'écriture de l'auteur: percutant à l'image de l'histoire raconté. C'est un livre qui se lit très vite. L'histoire m'a emporté et je tenais à savoir si Alex allait s'en sortir ou non. Bruno Longchampt a su me faire passer par de nombreux sentiments concernant Alex: de l'incompréhension à la compassion. C'est un livre qui a une dimension psychologique intéressante et qui m'a séduite pour cela également.

En bref, un livre d'actualité qui ne laisse pas indifférent!
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..