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Critique de germ1tor


Été 1902. "Souvenez-vous l'Angleterre n'est pas en crise".
Jack London nous propose un reportage en immersion dans les bas-fonds de Londres, le paradis du laissez-faire.
Misère noire, insalubrité, alcoolisme. La faim. Voilà le quotidien de millions de britanniques: des hommes, des femmes, des enfants aux comportements bestiaux car réduits à cet état primitif « de misérables bêtes malheureuses ».

Plus qu'instructif est le quotidien des sans-abris. Les nuits dehors à errer, les asiles, les humiliations. Jack London nous fait partager ses expériences et ses rencontres. La société a-t-elle vraiment changé dans le traitement de ses sans-abris?
Les vieux, que la vie n'a pas épargné, sont laissés pour compte car non productifs.
Le travail ouvrier est rare et payé une misère pour 12 voire 14 heures par jour…et les classes moyennes les traite de fainéants, littéralement de bons à rien.
Il y a concurrence de la main d'oeuvre immigrée tirant les salaires vers le bas. Comme c'est étrange? A l'époque, c'était les juifs polonais et russes.

Dans « La propriété contre la personne humaine » et les chapitres qui suivent, le constat de la situation sociale du début du XXème siècle est accablant. Les idées d'avant-garde - pour ne pas dire socialistes - de Jack London se manifestent ouvertement.
Je me suis toujours demandé comment il aurait vécu, commenté voire reporté la Révolution Russe de 1917.

Entre Dickens et Zola dans la description de la misère et des miséreux, la lecture du « Peuple d'en bas » s'avère intéressante pour se remémorer ce que précarisation signifiait hier et ce qu'elle signifie aujourd'hui. Ses formes ont changé bien heureusement. Mais ses ingrédients restes inchangés.
Ce n'est pas un roman, mais une chronique politique loin d'être obsolète sur le sens du progrès social: « Si la civilisation a augmenté le pouvoir de production de l'individu moyen, pourquoi n'a-t-elle pas amélioré le sort de cet individu? ».
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