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Critique de Allantvers


Vous n'aimez pas le cirque? vous n'aimez pas les chiens? vous ne lisez pas de romans jeunesse? Allez-y quand même: c'est Jack London.

Et comme c'est Jack London, ce roman pour la jeunesse n'en est pas vraiment un dans la mesure où le propos, d'une brutalité parfois assez insoutenable, cible avant tout leurs ainés pour dénoncer le sort épouvantable réservés par les dresseurs contemporains de l'auteur aux animaux de cirque. C'est d'ailleurs bien ce que London affirme en préliminaire au roman, qui contribuera par son retentissement à faire avancer la cause animale.

Et quand bien même ce serait un roman jeunesse, on ne s'en attache pas moins à ce chien Michael tant notre Jack bien-aimé (le mien en tout cas, je suis une inconditionnelle) pousse l'anthropomorphisme au point que l'on identifie en Michael tout ce que l'homme a de meilleur, à commencer par la capacité d'aimer, et par opposition tout ce que les hommes auxquels ils est obligé de se soumettre au cours de ses aventures ont de vil et d'abject. A l'exception de Dag le stewart, un amour d'homme en dépit de ses douze pintes de bière quotidiennes, comme quoi chez Jack London il ne faut pas se fier aux apparences et encore moins aux conventions.

Néanmoins, Michael chien de crique reste à mon sens en-dessous des inoubliables Croc Blanc et L'appel sauvage sur deux points, l'un de forme, l'autre de fond.
Sur la forme, la structure en chapitre calibrés me rappelle les propres mots de Jack London dans l'autobiographique John Barleycorn, quand il se peint dans son rôle d'écrivain s'astreignant à produire ses mille mots par jour, vaille que vaille : on ressent en effet à la lecture cette discipline d'écriture un peu contrainte, come une obligation à produire une oeuvre de commande. Mais l'art du conteur et la flamme de la plume sont là pour contrebalancer cet effet.
Le point de fond, plus gênant, est le racisme lourdement affirmé, plus encore que dans Les mutinés de l'Elseneur, au point que le chien Michael lui-même est présenté comme tel, un chasseur de Noirs qu'il méprise. A remettre dans le contexte certes, mais cette facette noire de London ne cesse de m'étonner, lui qui brille par ailleurs de tant de lumières, et notamment de lucidité et d'ouverture d'esprit.

Quatre étoiles au final pour cette oeuvre de London que je lis comme aficionada, mais que je mettrais pas dans les mains d'un enfant.


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