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Critique de andras


Dans ce récit d'à peine cent pages, Marceline Loridan-Ivens, aidée par l'écrivaine Judith Perrignon, s'adresse à son père disparu pour lui dire ce que fut sa vie depuis ce jour d'avril 1944 où, arrivant ensemble de Drancy par le convoi 71 (celui aussi de Simone Veil et d'Anne-Lise Stern) ils furent séparés, lui envoyé à Auschwitz, elle à Birkenau, deux camps très proches l'un de l'autre comme elle pourra le constater quand elle y reviendra des années après la fin de la guerre.

Cette séparation d'avec son père tant aimé (qui, comme l'annonce le titre du livre, n'est pas revenu de la déportation) accompagne tout ce récit, lors de la période du camp mais aussi après, pendant le reste de sa vie. Et ce récit nous permet d'entrevoir pourquoi il fut si difficile pour tous les rescapés de la Shoah, et même impossible pour certains d'entre eux, de continuer à vivre, de "passer à autre chose", de profiter de l'existence tant leur existence avait été niée, n'étant plus pour les nazis que des "Stück", des morceaux, des déchets.

Marceline a des mots touchants pour évoquer son long compagnonnage avec le cinéaste Joris Ivens avec qui elle tournera de très nombreux documentaires, notamment sur la Chine communiste. Joris ayant une trentaine d'années de plus qu'elle, elle n'esquive pas la question de savoir si elle recherchait un père en lui. Cette liberté de ton (que l'on trouve aussi chez Simone Veil), cette audace toute naturelle, sont des ingrédients rares qui font de ce livre un document exceptionnel à plus d'un titre.
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