Emporter de chez soi les parlers familiers,
C'est emporter un peu de terre à ses souliers.
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne!
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
Votre parler, c'est un peu le pays qui vous suit,
Votre accent, c'est un peu, invisible bagage,
L'âme des siens que l'on emporte en voyage.
Avoir un accent enfin, c'est quand on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose.
Extrait de l'Accent, Miguel Zamacois, écrivain et poète provençal (1886/1955).
" Mai'nant que l'argent est parti tout, nous voila prop'". L’expression est employée couramment en Bretagne, venant sans doute, de la traduction de Ni a zo prop, breman,'vat. Ailleurs on dit plutôt : nous voilà dans de beaux draps.
Tu mets de l'eau à celui-là, alors que tout le monde sait qu'il est parti avec le vin!
Réflexion d'une commère à une brave veuve arrosant les fleurs sur la tombe de son défunt mari.
Celui-là est bon pour aller aux enterrements. Traduction mot à motde hennezh' zo mat evit mont d'an interamantoù.
Il assiste volontiers aux enterrements, donc. Et y en a même des qui disent que " le jour où on le verra plus derrière un cercueil, c'est qu'il sera dedans !"
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