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Citations sur Contre histoire du libéralisme (9)

La richesse et l'aisance dont elle jouit, et la culture qu'elle réussit par là à acquérir, renforcent la fière conscience de soi d'une classe qui tolère de moins en moins les abus, les intrusions, les ingérences, les limitations imposés par le pouvoir politique ou l'autorité religieuse. En se débarrassant de ces contraintes, le planteur ou le propriétaire d'esclaves développent un esprit libéral et une pensée libre.
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D'après le récit de l'Ancien Testament, la malédiction lancée par Noé contre Cham et ses descendants pèse sur les Noirs. Ce motif idéologique, souvent invoqué par les défenseurs de l'institution de l'esclavage, semble aussi trouver un certain écho chez Locke.
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Si elle est, d'un côté, synonyme de liberté, la Hollande est, de l'autre, à cette époque-là, synonyme d'esclavage, et d'un esclavage particulièrement horrible. Dans le Candide de Voltaire, ce qui porte un coup très dur à l'optimisme du personnage principal, c'est la rencontre au Surinam ("appartenante aux Hollandais") avec un esclave noir, réduit à un "état horrible" par un patron hollandais. L'esclave se réfère ainsi aux conditions de travail auxquelles il est soumis:
"Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe; je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe."
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Nous savons comment Tocqueville chante les louanges de l'espace de liberté sans précédent dont l' "individu" jouit aux États-Unis. Mais on peut constater la même chose dans l'espace africain conquis par la France :" les colonies de tous les peuples européens présentent le même spectacle. La part de l'individu y est partout plus grande que dans la mère patrie au lieu d'y être plus petite. Sa liberté d'action, moins restreinte."

Bien sûr l'aggravation importante de la condition des Arabes est le revers de la médaille ; Tocqueville ne se le cache pas : " Nous avons décimé la population"*, les survivants continuent d'être décimés par la famine provoquée par les modalités de la guerre... Admettons -le : " Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu'elle ne l'était avant de nous connaître." Mais alors, que faire ?... Momentanément , Tocqueville ne peut s'empêcher de reconnaître : " En ce moment, nous faisons la guerre d'une manière beaucoup plus barbare que les Arabes eux-même, c'est à présent de leur côté que la civilisation se rencontre. " mais on y trouve tout de suite après la déclaration que nous avons déjà relevée : il n'y a pas de place pour les scrupules humanitaires dans une guerre coloniale qui prend directement pour cible la population civile, à qui l'on refuse les moyens de subsister et les possibilités de se regrouper. Ainsi, " Du moment que nous avons commis cette grande violence de la conquête, je crois que nous ne devons pas reculer devant les violences de détail qui sont absolument nécessaires, pour la consolider." ...
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Le total de la population esclave en Amérique s'élevait à environ 330 000 en 1700, à presque trois millions en 1800, pour atteindre finalement un pic de plus de six millions dans les années cinquante du XIXe siècle. Le monde libéral contribue de façon décisive au développement de cette institution, synonyme de pouvoir absolu de l'homme sur l'homme.
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Alors que Locke, le champion de la lutte contre l'absolutisme monarchique, justifie le pouvoir absolu du maître blanc sur l'esclave noir, c'est Bodin, le théoricien de l'absolutisme monarchique, qui condamne ce pouvoir.
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À ce stade, l'esclave tend à perdre son caractère humain pour être réduit à l'état de chose, de marchandise, comme le montre en particulier la référence aux planteurs des Indes occidentales, qui possèdent "des esclaves ou des chevaux" sur la base d'un "achat" régulier, c'est-à-dire "à la suite d'un marchandage et à prix d'argent". Sans aucune nuance critique, Locke opère un rapprochement qui, dans la littérature abolitionniste, sert au contraire à exprimer avec force une dénonciation indignée. Cela vaut pour Mirabeau, qui compare, nous le verrons, la condition des esclaves américains à celle "de nos chevaux et de nos mules"; et cela vaut pour Marx, qui, dans le Capital, observe: "Le propriétaire d'esclaves achète son travailleur comme il achète son bœuf."
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Ce qui est bien connu en général est, pour cette raison qu'il est bien connu, non connu. Dans le processus de la connaissance, le moyen le plus commun de se tromper, soi et les autres, est de présupposer quelque chose comme connu et de l'accepter comme tel.
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Pendant longtemps, aussi bien le sort des esclaves noirs que celui des Indiens n'ont en aucune façon troublé la conviction profonde qu'ont les Anglais, de part et d'autre de l'Atlantique, d'être le peuple élu de la liberté. Dans un cas comme dans l'autre, on s'y réclame de Locke, aux yeux duquel, comme nous le verrons, les natifs du Nouveau Monde sont très proches des "bêtes sauvages".
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