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Critique de michelangelo


La tendance actuelle dans le polar français est de repousser toujours plus loin la limite avec un exposé qui n'est qu'un leurre, un mirage qui cache une réalité parfois totalement opposée. A la manière d'un miroir qui dévoilerait la face cachée d'un visage, cachant ce qui ne serait que le pâle reflet de ce monde réel.
Cette technique favorise bien des pirouettes hallucinantes et des retournements de situations inattendus. On frise parfois la limite du tolérable, mais peu importe. Ce qui est recherché est avant tout c'est évidemment de maintenir le lecteur dans un état de perplexité tel qu'il ne peut lâcher le livre avant de comprendre. Car généralement, c'est uniquement dans les derniers chapitres que les nuages savamment accumulés font place à la lumière.
Il me semble que c'est bien Michel Bussi qui a initié ce mode d'intrigue avec son excellent roman Nymphéas noirs qui reste pour moi une réussite parfaite dans un genre qu'il a eu du mal à renouveler par la suite.
La difficulté de ce type d'écrit réside principalement dans la capacité du lecteur à accepter d'être embarqué dans une fausse aventure qui cache une toute autre réalité des faits. D'autant plus que peu d'écrivains sont capables de composer avec les éléments d'un puzzle construit de toutes pièces sans en perdre quelques-unes en chemin.
Les Refuges n'échappent pas à la dure loi de l'analyse.
Le début est prometteur, comme il se doit. Bien des mystères apparaissent qui ne sont pas logiquement explicables. La trame narrative suit son chemin bien balisé, puis l'explication apparaît peu à peu pour retourner en définitive vers l'inexplicable.
Choisir la maladie mentale comme support narratif exige une maîtrise parfaite d'un monde mal exploré et principalement sujet à controverses. Créer un monde virtuel dans lequel le malade s'installe pour se protéger du mal subi ou du mal commis est une forme de démence connue. La manipuler relève de la haute-voltige.
À cet exercice, l'auteur ne m'a guère convaincu. Son héroïne semble trop lucide pour sombrer dans ces mondes parallèles et le dénouement qui se veut pédagogique ne m'a pas apporté la clé de décryptage d'un roman qui se veut déroutant mais accumule les sorties de route.
J'ai fait cette lecture à la demande d'une amie. J'espère que ma chronique ne la laissera pas déçue et amère. Parfois il faut accepter une divergence de goût. Les Refuges n'ont pas ma préférence.

Michelangelo 5/10/2022

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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