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Critique de Kellen42


J'avais entendu énormément de bien de James Lovegrove, et notamment de Days, critique acerbe de la société de consommation, dont j'avais entamé une lecture assez réjouissante. Un peu par hasard, j'en avais arrêté la lecture faute d'un bug qui m'avait fait perdre la page, et d'une malfonction temporaire de ma liseuse. du coup, j'avais Royaume désuni sous la main, j'avais été emballée par le début de Days, et l'actualité politique récente avait fait écho à la quatrième de couverture.

Alors, quelle est l'histoire derrière Royaume Désuni ? C'est principalement celle de Fen, instituteur rural dans une Angleterre mise au ban de la communauté internationale. Pourquoi, dans quelles circonstances, l'auteur reste très flou, parle de risques économiques qui n'ont pas payé et d'effondrement interne et extérieur. Peu importe, visiblement, et là serait mon premier reproche, celui de manquer de background et de rester dans le flou. On suit donc Fen, dont la femme, Moïra a été enlevé par une bande de voyou de la banlieue Londres, et qui va entreprendre un voyage plus ou moins initiatique pour… Lui même n'est pas tellement sûr, étant donné qu'ils ne sont plus guère mari et femme. Au fil du récit, le point de vue de Fen qui va de rencontres en rencontres plus ou moins loufoques alterne avec celui de Moïra, captive des Bulldogs anglais qui versent dans le rapt de femmes pour les parquer dans leur maison close privée. Glauque. Mais « heureusement » pour elle, ses cheveux roux sont repérés par le chef qui la prend sous son aile alors que le gang est en proie aux conflits internes et externes. Moïra va donc tenter de se tirer, elle mais aussi toutes les autres femmes, de cette situation.

Le style en lui-même est assez simple, malgré quelques passages un peu plus travaillés, et de belles phrases bien féministes. J'avouerai que je n'ai pas été réellement conquise, le tout manque de rythme et de tension, mais aussi à mon sens de but. Je n'ai pas vraiment compris où voulait en venir le livre. Les pérégrinations de Fen sont sympathiques, les rencontres au long de son chemin cocasses et atypiques. Dans l'idée cela m'a un peu fait penser à Watership Down, je m'attendais à ce que l'errance de Fen ait un but, comme celle des lapins qui rencontrent des simulacres de nos systèmes politiques… La société d'écrivains sectaires, le manoir utopique au chef charismatique, le vieil indien et sa locomotive… Mais non. Enfin, je ne crois pas. En fait, je ne sais pas. Je pense que c'est vraiment le soucis du livre, c'est que l'on se perd vite : quel est le message ? Quel est le but ? Au final, j'en serai complètement restée sur ma faim. La critique que l'on pourrait attendre d'un récit d'anticipation sociale n'est pas non plus flamboyante. Oui, les riches ont fuit, les gens se débrouillent comme ils peuvent, qui par isolationnisme, qui par partage et mise en commun des ressources, retour au troc. Oui, on montre bien qu'une fois que la société n'est plus là pour punir, pour réguler, les choix moraux et idéologiques appartiennent à chacun. Rien de bien original, ni sur le fond ni sur la forme, si ce n'est le ton assez léger et humoristique. D'ailleurs, à la fin, il n'y a aucune solution, on en revient relativement au postulat de départ.

Bref, si ce n'est le style fluide, et le fait que la situation politique actuelle fait sacrément écho au livre plus de 10 ans plus tard, c'était à mon sens une lecture dispensable et qui sera assez vite oubliée.
Lien : https://leschroniquesdekelle..
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