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sur 608 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un chef d'oeuvre
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Roman-phare, roman-fleuve, roman éprouvant. Au-dessous du volcan est un livre incroyablement complexe et qui, pourtant à sa sortie en 1947, séduisit un large public. Au centre de l'oeuvre, qui écrase les autres productions de Malcolm Lowry, Geoffrey Firmin est un ancien consul britannique au Mexique qui a atteint la quarantaine et se laisse dériver vers l'alcoolisme le plus profond en la petite ville de Cuernavaca, abandonné il y a un an de cela par sa femme, Yvonne. Celle-ci revient, en même temps que le frère de Geoffrey - et Yvonne et Hugh ont eu une aventure - auprès du Consul. le roman se déroule en une seule journée de 1938, qui s'annonce comme longue et terrible pour Geoffrey.
Il serait complexe et inutile, surtout, de résumer pareil roman. Voilà les évènements d'une journée comme les autres, à ceci près qu'il s'agit de la fête des morts au Mexique, voilà les évènements qui décideront finalement de la vie d'un homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même, et qui tâche de reprendre possession de sa vie tout en sachant, en sentant, que celle-ci lui a définitivement et irrémédiablement échappé.
Grâce à l'alcool, Geoffrey est lucide. A cause de l'alcool, il disparait et rend impossible tout amour avec Yvonne. le roman décrit avec une minutie extraordinaire les mécanismes psychologiques d'un homme qui se tue sciemment et en même temps inconsciemment, usant d'une langue riche, foisonnante, précise, musicale même, où chaque mot prend une importance considérable. On prend conscience, en même temps que Geoffrey, de la réalité tangible de la séparation définitive entre lui et Yvonne mais on espère, sans y croire totalement, que tout est encore possible. Là est la poésie tragique du roman, et qui le fait si grand.
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Lu il y a cinq ans, j'avais une impression de lecture extraordinairement difficile, d'avoir galéré tout au long des nombreuses pages d'un roman que je trouvais répétitif.
Relecture donc et constat : je ne suis plus le même lecteur. Beaucoup de livres lus entre-temps et un travail avec des personnes alcooliques me font dire...
Une écriture puissante et inventive, des thèmes universels (amour, couple, alcool-ivresse...), une construction fine et ciselée et imparable. Une atmosphère hallucinamment pesante, pesante, pesante... Quelle force, quelle évocation-émotion, waw. On sent que le gars sait de quoi il parle, quel vécu... Quel roman !
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Je ne sais pas si, comme moi, vous avez l'habitude de sauter les avant-propos, préfaces et autre postfaces avant de vous lancer dans un roman mais, pour le coup, je vous conseille de ne pas faire l'impasse sur celles qui ont accompagnées la publication d'Au-dessous du volcan en France à la fin des années 50 et que l'on retrouve dans cette version chez Folio. Vous y trouverez les clés indispensables pour bien comprendre la substantifique moelle de ce texte que Paul Morelle n'a pas hésité à qualifier dans le Monde de « chef d'oeuvre comme il n'en existe pas dix par siècle ».


C'est un fait, Au-dessous du volcan n'est pas simple d'accès. Il demande de l'attention, il vous pousse dans vos derniers retranchements de lecteur. le premier chapitre, d'une centaine de pages, est déstabilisant, presque inintelligible. Il se dresse comme un mur qu'il vous faudra contourner pour accéder à ce monument de la littérature, rien de moins. L'histoire est pourtant simplissime. Un homme, consul britannique déchu, échoué dans un coin perdu du Mexique, noie son mal-être dans la tequila et le mescal. Douze chapitres retraçant ses douze dernières heures, sa chute vertigineuse et inéluctable. Yvonne, sa femme, qui l'a quitté, qui revient, qui l'aime et qu'il aime, ne pourra que constater les dégâts, impuissante. Dans l'avant-propos, Maurice Nadeau parle de l'histoire d'amour du consul et d'Yvonne comme d'une « des plus belles et des plus poignantes qu'on ait jamais lues. »


Mais Au-dessous du volcan ne se résume pas à une magnifique histoire d'amour impossible. C'est « le roman d'un alcoolique qui, avec une lucidité effrayante et une suprême maîtrise de moyens, décrit tous les symptômes de sa maladie et lui trouve ses véritables causes, qui ne sont pas du ressort de la médecine » (Nadeau, encore). Car le consul est malade de l'âme, incapable d'aimer, incapable de communier avec l'autre. On assiste au spectacle de son dérèglement, à sa volonté délirante de dépasser l'ivresse pour accéder à l'absolu. Et le consul de finir abattu par des policiers fascistes à la sortie d'une gargote. Il bascule dans un ravin, mort. Quelqu'un jette auprès de lui le cadavre d'un chien.

Dis comme ça, ça fait ne fait pas très envie, je le concède. Mais ce roman est proprement fascinant. Sa construction, son exigence, son style inclassable en font un texte à part, essentiel, et je me répète, un monument de la littérature.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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livre culte !! même si ce mot se déguste à toutes les sauces aujourd'hui, il reste un de mes livres les plus lus et relus. Il est d'ailleurs nécessaire de le rouvrir et de retrouver Geoffrey Firmin dans sa chute. C'est une histoire d'amour, c'est aussi celle d'une déchéance, de l'alcool (le mescal), du Mexique.Plusieurs niveaux de lecture (d'ou la relecture quasi obligatoire) pour ce roman qui se déroule le jour des morts; Beaucoup de signes, de symboles aussi (les chiffres, les jardins...) Superbement écrit (attention, certaines phrases semblent ne pas finir...), la tension du héros, ses "monologues", ses hallucinations sont parfaitement rendus. On s'extasie sur le travail que M.Lowry a du fournir pour un tel ouvrage (alcoolique de surcroît). Je suis systématiquement pris dans les griffes du consul, et je pense le comprendre et partager avec lui sa fin inéluctable. Bref c'est Magnifique... un livre qui se mérite.
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(lu il y a 4 mois)

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Voila un livre qui offre des personnages généreux…Que dis-je, des univers entiers bien plutôt !

Il relate la destiné de personnalités qui ne pourraient certainement pas se laisser décrire sur un profil de réseau social. Leurs tempéraments secrets (et pour cause), rentrés, souterrains nous échappent. Les attitudes profondément torturées, mélancoliques et flegmatiques succèdent aux comportements dissimulateurs, imprévisibles, démesurés. Bref c'est la vie !... Fichtre ! Ces trois cas sociaux là, Geoffrey, Yvonne, Hugh, en tiennent une couche ! Peu de roman peuvent se targuer de personnages aussi touchants …!

Il faut se préparer à une lecture quelques peu Joycienne, se frayer un chemin à la serpe encyclopédique entre les champs lexicaux de l'ésotérisme et de la cabale, les mondes chatoyants de l'éthylisme et de la junte, les termes espagnols, les références aux histoires et aux civilisations mexicaines, aztèques et hispaniques, la botanique, la diplomatie, le tout écrit par un britannique.

L'immersion est totale, ce qui fait de ce livre un traumatisme. Les lecteurs de ce roman auront du mal à se souvenir de ne pas avoir été au Mexique.

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Lowry a écrit avant tout une histoire d'amour, - pas uniquement le grand amour, mais peut être aussi l'amour de soi (« No se puede vivir sin amor ») - qui devient véritablement bouleversante dans la seconde moitié du livre.

C'est aussi un tour de manège qui donne la gerbe, un rodéo périlleux qui ne laisse pas de répit, un embarquement dans la calle étouffante d'un navire ou seule la guitare donne encore du baume au coeur, une lecture difficile après lequel on acquiert le rang d'initié.

Ajoutons que le livre peut être raisonnablement considéré comme un ouvrage de référence sur l'alcoolisme.

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

On aimerait bien que ce pauvre consul puisse se libérer et roucouler avec Yvonne non loin de Vancouver. Pourtant, il fini par choisir comme tout les grands hommes le remède qui lui fait du mal. Pour notre plus grand plaisir, leur souffrance à deux s'étalera le long d'une interminable journée dans une prose moite, magnifique comme peu d'auteurs l'on osé, rude et passionnée à l'image d'un coït avec le Mexique tout entier !

Il est recommandé de plonger le livre dans une bassine de téquila pour extraire tous son jus. Malcom Lowry, lui, selon la légende, n'a pas eut besoin de cela pour gâter ou égarer son manuscrit plusieurs fois et devoir le réécrire encore et encore….

« Box ! Arena Tomalin ... Las manos de Orlac, con Peter Lorre »

Mystérieux et épuisant !...
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Détail important : le titre de ce volume, publié chez Grasset, est "SOUS le volcan". Il s'agit d'une seconde traduction ", par Jacques Darras, du chef d'oeuvre de Malcolm Lowry ( "Under the Volcano).
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Un excellent roman, de l'acabit de l'"Ulysse" de Joyce. L'histoire nous mène jusqu'au Mexique à Quauhnahuac, la ville où se dressent au loin en témoins deux volcans : le Popocatepetl et l'Ixtaccihuatl. le héros poursuit son bonhomme de chemin, en borracho accomplit, jusqu'à une fin qu'il sait probablement inéluctable, une véritable tragédie grecque en somme, jouissive jusqu'au dernier mot inscrit sur la page et qui est d'ailleurs remplit de symboles empruntés à la mystique juive, au Talmud, au jardin d'Eden, à l'éternel retour Nietzschéen.
On en ressort bouleversé en ayant le sentiment d'avoir été secoué dans tous les sens.
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Un décor grandiose, volcanique et irréel: le Popocateptl est à distance, comme un témoin du drame.
Le roman commence par la fin, deux personnages se rappellent du dernier jour du Consul, un notable déchu, charismatique et en souffrance.
C'est un roman de plus de 600 pages sur cette fameuse journée qui aurait dû bien commencer puisque la jolie femme du Consul, tant aimée, est revenue mais, durant une promenade, en proie au démon de l'alcool, le temps d'appréhender le premier mezcal , ce dernier fuit...

Quel bonheur que de suivre les déambulations du Consul, torturé par son passé. Ce personnage imposant, alcoolique et en quête de solitude tient le lecteur en haleine car peu à peu un portrait se dessine dans les vapeurs d'alcool.

Mais il faut parfois subir des descriptions ou des retranscriptions de la radio mexicaine fort longues car elles semblent sans intérêt et parasitent, à mon avis, l'histoire. Si bien que j'ai parfois évité ces "déserts" en sautant ces pages.

S'il n'a pas abandonné, le lecteur est ainsi récompensé de sa patience par les 100 dernières pages qui accélèrent furieusement le rythme. Et c'est en lisant la fin que j'ai compris... le début.

Pourquoi relire un roman si âpre?
Parce qu'il est si dense qu'il garde une part de mystère très attirante, parce qu'il subsiste une émotion intense de cette oeuvre si dérangeante, si poétique sur la déchéance, bien construite, finalement.
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Que l'on lise ce roman à 18 ans ou à 50 ans, l'effet reste d'une certaine manière similaire en ce sens que l'on reste à la fois émerveillé et stupéfait par sa richesse subjective et la profondeur de son analyse de la réalité humaine.
Sachant que dans cette histoire se déroulant au Mexique et comme le dit lui même Lowry, les xopilotes (les vautours) planent tout au long du livre.
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