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Critique de marielabrousse1


Vertigineux. S'il fallait un seul terme pour résumer cette lecture, ce serait celui-là.

Romain Lucazeau met en scène l'un de mes contextes préférés en science-fiction : un futur post-humain très, très lointain qui pousse à son paroxysme la troisième loi de Clarke (toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie). On devine que l'on se situe dans un univers où l'empire romain a perduré et s'est essaimé dans l'espace, et où les intelligences artificielles (ou plutôt « noèmes ») ont atteint un niveau de développement extrêmement avancé. Elles sont toutefois conditionnées selon une règle d'or : le Carcan, hérité des trois lois de la robotique d'Asimov, qui les place au service de l'humanité. Or, maintenant que l'humanité a disparu depuis longtemps, que reste-t-il à ces noèmes?

S'ensuit une solide réflexion existentialiste portée par un sense of wonder tout aussi solide. L'auteur combine à merveille la science-fiction ultra-futuriste, l'héritage de l'Antiquité classique et les questionnements philosophiques, dans un mélange que j'aimerais rencontrer plus souvent. Certaines scènes sont mémorables et me resteront longtemps en mémoire (comme celle d'un noème qui procède à une défragmentation, un acte devenu tellement ritualisé qu'il en est presque religieux).

Le style est riche et fleuri, même trop parfois, l'auteur se laisse souvent aller à de grandes envolées poétiques – si c'est votre truc, tant mieux, mais j'avoue que ça m'a pesé par moments. J'aurais peut-être dû étaler un peu plus ma lecture dans le temps pour la rendre plus digeste. Aussi, la fin, abrupte, n'en est pas vraiment une et laisse deviner que Latium était à l'origine un immense pavé divisé en deux tomes pour des raisons éditoriales. Les deux forment un tout et ne peuvent pas se lire indépendamment. Si les longues lectures vous rebutent, fuyez. Si vous êtes adepte de littérature classique (même si vous n'aimez pas spécialement la science-fiction), foncez.
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