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Citations sur Première dame (17)

Ce matin toute la sainte presse se gargarise du symbole de l’investiture d’une femme pour représenter un parti majeur dans une campagne « jusqu’alors marquée par la testostérone et le machisme ».
Pourtant malgré le symbole qu’elle représentait , Nathalie M. ne lavera aucun honneur de femme. Elle n’a aucune chance. Je n’ai aucun doute. Ils vont commenter ses tenues ou ses brushings, et interroger sa capacité à incarner la fonction suprême. Ils vont traquer ses approximations sur les sujets masculins de l’économie et de la défense.
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Tu vois, j’en voulais à notre président d’avoir laissé nommer un ténor de l’opposition comme Regis B. à un poste international si honorable, si stratégique pour briguer ensuite de hautes fonctions chez nous. Mais maintenant je comprends la finesse machiavélique d’une telle proposition. Régis B., projeté à une position si exposée, avec ses mœurs scandaleuses, dans une culture plus stricte que la nôtre ne pouvait qu’exploser en vol.
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Journée atypique. Marc a dépêché un photographe professionnel et un visagiste pour m’apprendre à adopter un sourire photogénique. Il paraît que je suis trop expressive et que la presse passe trop de temps à analyser mes états d’âme alors que tout irait bien, et qu’il y a « une recette », qu’à chaque visage correspond une expression qui révèle sa beauté et que ce serait toute la prouesse de la Joconde.
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Des toiles abstraites, de celles qui ne disent rien de celui qui les a choisies, sont accrochées au mur, la moquette est d’un rouge profond.
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Solemn, hier, a encore égayé notre dîner lorsqu’elle nous a avoué qu’elle avait participé à des messes pour célibataires, lassée des garçons qui l’entourent. Je ne connaissais pas ce concept. Avec son autodérision habituelle, elle nous a dépeint les chants fervents et les regards en coin pour scanner l’assemblée, les intentions de prière pudiques qui transpirent l’envie d’aimer, l’offertoire à genoux qui relève bustes et fesses pour le lent défilé de la communion, comme une parade nuptiale.
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J’aimerais tenir le journal du fil tendu de notre vie jusqu’à cette cible. Je me suis dit qu’un jour, quelqu’un, le biographe de Paul ou les enfants, voudrait savoir comment j’ai vécu tout ça. J’ai également pensé que plus tard, peut-être, à l’heure du repos et de notre vieillesse, je voudrais me contempler dans le miroir de ces années, retrouver la femme que j’étais, me piquer à l’émotion de ces moments.
J’ai trouvé ce cahier dans la bibliothèque. Un de ces articles de papeterie avec une belle couverture de cuir que l’on caresse avec plaisir lorsqu’il vous est offert à l’occasion d’une inauguration, que l’on destine à de multiples projets mais qui finalement, souvent, reste vierge. À moi de jouer !
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J’ai posé mes mains sur les siennes et il m’a serrée dans ses bras. Sans un mot. Nous étions heureux, soudés, confiants, prêts à monter ensemble au front. Notre étreinte de lutteurs.
Plus tard, alors qu’il répondait à ses messages, j’ai posé ma tête sur son oreiller, ajusté ses lunettes qui tombent toujours sur son nez et je lui ai demandé :
— Quand est-ce que tu vas le dire aux enfants ? Il a souri.
— Je pensais ce week-end, à C., quand ils viendront pour le pont du 1er Mai.
Son téléphone a encore vibré. J’ai éteint ma lampe de chevet et essayé d’imaginer la tête que vous feriez.
Mardi 25 avril
J’ai compté : il nous reste un an, onze mois et vingt-six jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, soit sept cent vingt-six jours de campagne.
Le compte à rebours est lancé : J – 726 ! Paul sera encore un peu moins à nous et un peu plus aux autres. Mais il a l’air si sûr, si heureux.
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Lundi 24 avril
Paul m’a annoncé hier qu’il serait candidat à la primaire du parti pour l’élection présidentielle.
Je le savais déjà. Des nuits passées à le sentir se retourner, compter ses soutiens, préparer des phrases, se rappeler les propos des uns, les piques des autres. Des nuits de sueur, d’excitation et d’insomnie. Des nuits à caler son angoisse dans l’étau de mes bras. Des heures à l’emmailloter de ma tendresse pour qu’il s’apaise.
Je savais qu’il ne pourrait pas renoncer. Chaque fois qu’il s’est frotté à une ambition, il a relevé le défi, de peur de refuser un combat, de ne pas être celui qu’il veut. Et il était revenu surexcité de son déjeuner avec Marc T., jeudi dernier.
Il a posé ses mains sur mes épaules. Alors j’ai su. Je suis restée silencieuse pour le laisser goûter ce moment comme il l’avait imaginé.
— Trésor, je… j’ai décidé d’y aller. Je me présente à la primaire…
Son souffle, ses mains sur mon cou, la chaleur de son exaltation.
— Si, bien sûr, tu me soutiens.
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Enfermée dans la salle de bain pour prendre mon bain, j’ai cédé à la tentation de regarder les grands titres et j’ai récolté la souffrance que je cherchais. [...] Le monde se gargarise de photographies de Paul surpris, juché sur le scooter de notre fils, au petit matin, bien loin de notre domicile
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p. 66 Je le dis sans cesse aux enfants, une fratrie est une chance, un cocon d’enfance et de soi-même qu’il faut aimer et préserver.
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