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Critique de cecilit


Excellente surprise que cette bd d'autant que je n'attendais ni Wilfrid Lupano (l'auteur, entre autres, de la série caustique et humoristique Les Vieux Fourneaux) ni Stéphane Fert (dessinateur des contes Peau de mille bêtes et Morgane) pour nous raconter ce pan tragique de l'histoire des États-Unis : comment l'ouverture de la première école pour jeune filles noires, en 1832 dans le Connecticut, a tourné au fiasco et au drame du fait du refus des suprémacistes blancs de voir les personnes de couleur s'instruire, de la peur de l'autre (nourrie par un évènement relaté dans le très instructif avant-propos) et du racisme profondément ancré.
Wilfrid Lupano a choisi d'écrire son scénario sous l'oeil des jeunes filles, pour montrer leur courage et leur esprit de sororité face à la violence, et de rythmer l'intensité dramatique par des cases sans dialogue. Part belle est alors donnée à Stéphane Fert dont l'univers poétique et féerique colle paradoxalement mais parfaitement au scénario. Alors que l'on ne s'attend pas à ce genre de dessin pour ce genre de récit, Stéphane Fert fait preuve de beaucoup d'intelligence quand il croque les trognes des villageois de manière exagérément caricaturale afin de mieux montrer leur bêtise et ainsi anéantir leurs arguments. Les visages des jeunes filles sont simplement nuancés dans leurs expressions par un trait pour la bouche et deux billes pour les yeux mais la palette graphique de Stéphane Fert, reconnaissable par ses teintes pourpres, violine et bleu pastel, explose quand celles-ci, face au drame, se réfugient dans le fantastique et le conte.
Bref, j'ai beaucoup aimé l'alliance de ces deux artistes.
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