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EAN : 9782505082460
144 pages
Dargaud (27/11/2020)
4.15/5   1550 notes
Résumé :
1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (404) Voir plus Ajouter une critique
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"Le racisme, comme le sexisme, commence par la généralisation, c'est à dire la bêtise!" Christiane Collange.


1832, Canterbury dans le Connecticut.
Une nuit blanche! Les jeunes élèves noires eurent une peur blanche en voyant tous ces blancs dans une colère noire.


Ils venaient saccager leur école, en sortant des ténèbres, comme une effroyable marée noire...
Des habitants de Canterbury dont la bête noire était Prudence Crandall, cette femme blanche qui osait enseigner à des noirs!


Les auteurs s'inspirent de l'histoire vraie de Prudence et Sarah Harris, sa première élève noire.
D'autres jeunes femmes noires suivirent son enseignement.


Les auteurs ajoutèrent le personnage d'une "vieille sorcière blanche" qui montre à Sarah et aux autres élèves, que les femmes doivent s'émanciper, par elles-mêmes, sans attendre quoique ce soit de la part des hommes.


Une vieille aux cheveux blancs qui ramène le corps d'un jeune noir nommé "Sauvage", abattu par un blanc, afin de mettre la ville de Canterbury, face à son hypocrisie et à ses crimes.
-"Il s'appelait Charles. Je ne viens pas demander justice, car je ne suis pas folle! Mais au moins, regardez le!"


Elle regardait les habitants de Canterbury, dans le blanc des yeux. Aucun homme n'en sortirait blanchi, de cette histoire...


Roman graphique paru en janvier 2021, et c'est en janvier 2021 que des hommes (dont des Suprémacistes, QAnon et racistes) partirent à l'assaut du Capitole, en voulant changer l'histoire de leur pays...
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Canterbury, petite ville paisible dans le Connecticut, 1932. Les habitants sont encore marqués par la sanglante révolte d'esclaves menée par un certain Nat Turner, l'année précédente, dans le sud de l'état. En deux jours, la bande a tué pas moins de 60 personnes issues de familles blanches, propriétaires de terres ou d'esclaves. Si les Noirs sont "libres" aujourd'hui, ils n'ont pour autant aucun droit et les Blancs vivent dans la peur de se faire assassiner... Prudence Crandall est une jeune institutrice qui enseigne à de jeunes filles blanches, très appréciée aussi bien de celles-ci que de la population. Non loin de là, Sauvage, un jeune garçon livré à lui-même, ne peut s'empêcher de relater les faits d'armes de Nat Turner, ce qui n'est pas du tout du goût de Sarah, une adolescente noire, qui s'interroge sur de vraies questions, à savoir pourquoi son bâton, dès qu'elle le plonge dans l'eau, a l'air de se briser. Elle s'empresse d'interroger Prudence à ce sujet. Cette dernière prend conscience alors que les Noires n'ont pas du tout accès à l'enseignement. Elle décide alors d'accueillir Sarah dans sa classe, ce qui va, d'emblée, déplaire aussi bien aux jeunes blanches qu'à la population de Canterbury. Mais Prudence n'en a que faire...

Cet album est inspiré d'un fait réel. En effet, Prudence Crandall, institutrice de profession, ouvrira l'une des premières écoles destinées aux jeunes Afro-Américaines et ce, malgré la tension latente entre Noirs et Blancs. En effet, comme le souligne Wilfrid Lupano en avant-propos, Nat Turner et sa bande de révoltés est encore bien présent dans l'esprit des gens, la majorité des Blancs pense que des Noirs, il y a en a déjà beaucoup trop, et l'abolition de l'esclavage n'interviendra que 30 ans plus tard. Aussi, c'est sans surprise que Prudence attise la colère de Canterbury. Femme courageuse et volontaire, elle poursuivra néanmoins sa cause, soutenue par les abolitionnistes. Si l'auteur s'est librement inspiré de faits réels, le propos n'en reste pas moins percutant et passionnant d'autant qu'il trouve malheureusement résonance aujourd'hui. Il met parfaitement en lumière le combat de cette femme mais aussi le droit à l'éducation, le racisme, la religion. Graphiquement, Stéphane Fert nous offre de très belles planches. Son dessin sans contour et tout en rondeur, et sa palette de couleurs douces apportent douceur et légèreté, détonant avec la gravité du propos.
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Mon nouveau cahier serré contre ma poitrine, je toque à la porte de la classe.
La voix de mon enseignante, Prudence Crandall, s'élève
-Entre, Sarah
Je tourne la poignée de la porte, la gorge nouée, les mains moites …
Elles sont toutes déjà là, assises derrière leurs pupitres. Une vingtaine de paires d'yeux se braque sur moi. Je lis la stupeur sur leurs visages, leur étonnement, certaines vont même jusqu'à pousser un cri de surprise. Mais bientôt ces impressions fugaces vont laisser place au dégout, aux ricanements, à leur incompréhension …

Après ma lecture enthousiasmante de la bibliomule de Cordoue de Wilfrid Lupano, impossible de résister, je me suis jetée avec avidité sur Blanc Autour, du même auteur, immédiatement séduite par le trait de Stéphane Fert.
À nouveau, une jolie réussite, même si clairement un ton en dessous de la magnifique Bibliomule !
En 1832, une jeune femme, Prudence Crandall, tient une école-pensionnat pour jeunes filles de bonnes familles. Prudence est alors très appréciée par tous les habitants de la ville de Canterbury. Mais un beau jour, Prudence accueille Sarah, une jeune voisine qui fait montre d'envie d'apprendre et de curiosité, à qui elle décide de donner sa chance. Prudence ne le mesure pas encore, mais cette décision va bouleverser à tout jamais sa vie, car Sarah est … noire.
La population blanche est stupéfaite et menace de retirer ses filles de l'école. Prudence va alors prendre une décision radicale en décidant d'ouvrir exclusivement son établissement aux jeunes filles noires à la rentrée suivante. Toute la ville va alors se révolter contre cette audace, et lui livrer une guerre sans merci….
L'histoire est passionnante, mais le personnage de Prudence aurait pu être plus fouillé, et sa personnalité un peu plus mise en avant. Je suis restée un peu sur ma faim également sur la suite de sa vie, j'aurais aimé que le roman graphique l'aborde plus longuement et me raconte le parcours de ces jeunes filles noires, qui ont pu ensuite transmettre leurs envies d'apprentissage, d'indépendance et d'autonomie à leurs propres filles.
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Roman graphique, bande dessinée, je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est que j'ai aimé les dessins et apprécié l'histoire.
1832 : une jeune femme blanche crée dans le Connecticut une école pour jeunes filles noires. Si l'esclavage n'existe pas dans le Nord, la tolérance et l'ouverture d'esprit ne sont pour autant pas de mise.
Cette histoire est tirée de faits réels. Tristement réels.
C'est bon de rappeler de temps à autre que l'école est une chance et peut être un luxe. Ca a été le cas pour les jeunes filles passées par cette école : une chance et un luxe mais de courte durée.... 2 ans....

Une histoire à connaître. Plutôt pessimiste en fait. A moins que ce ne soit mon humeur du jour....
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Prudence Crandall (1803-1890) est une institutrice américaine qui a ouvert en 1833 l'une des premières écoles destinée aux jeunes Afro-Américaines, à Canterbury dans le Connecticut, suscitant une forte opposition parmi les habitants de la ville.

"Blanc autour" de Wilfrid Lupano (au scénario) et de Stéphane Fert (au dessin) reprend justement cet épisode. Parce que les parents des filles blanches à qui elle fait classe menacent de les retirer de l'école si elle s'entête à continuer d'accueillir Sarah, une jeune fille noire, Prudence Crandall ne se démonte pas et prend l'initiative de les remplacer par toutes jeunes filles noires en désir d'instruction.

De là, nous suivrons cette institutrice dans ses démarches et son combat, dans les difficultés auxquelles elle doit faire face au quotidien (menaces et désapprobation des habitants de la ville, exécution de ces menaces parfois aussi, "désagréments" judiciaires). Nous suivrons également quelques-unes de ses élèves, ainsi qu'un petit sauvageon noir qui récite à qui veut bien l'entendre (ou pas) des extraits des Mémoires de Nat Turner.

L'histoire en elle-même vaut le détour, d'autant qu'elle se déroule dans le Connecticut 30 ans avant l'abolition de l'esclavage mais dans lequel il est déjà aboli. En 1832, moment où débute cette histoire, les Noirs sont donc "libres". On pourrait penser que le Connecticut était en avance par rapport à d'autres États, et c'est le cas, mais bien du chemin lui reste à parcourir encore : parce que si les Noirs sont libres, ils restent une "race inférieure", considérés comme moins que rien. Question égalité entre les hommes, il faudra repasser...

Prudence et ses élèves, ainsi que les quelques personnes abolitionnistes qui les soutiennent, doivent faire face quotidiennement aux préjugés, racisme, ségrégation et discrimination raciales. Prudence a mené un véritable combat et c'est ce combat que l'on découvre grâce à ce roman graphique.

Si je n'ai pas su apprécier les dessins comme il se doit, que j'ai trouvés un peu méli-mélo ou peut-être un peu trop enfantins, le scénario quant à lui est un gros coup de poing qu'on se prend en pleine face. Il nous fait passer par quantité d'émotions diverses, de la colère à la tristesse en passant par des sentiments d'injustice.

J'avais longuement hésité à la bibliothèque, parce que justement en le feuilletant je voyais bien que le graphisme ne me plaisait pas. Et c'est uniquement grâce aux conseils de ma bibliothécaire qu'il a finalement atterri dans mon panier à emprunts. Conseils que je ne regrette absolument pas d'avoir suivis parce que j'en ressors convaincue malgré tout.

Un roman graphique fortement féministe comme je les aime, percutant, et d'autant plus réaliste qu'il s'inspire d'une histoire vraie.
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critiques presse (8)
Bedeo
25 août 2021
Les auteurs montrent parfaitement bien comment la diffusion et le partage de l’instruction sont perçus comme une menace par une communauté blanche qui a conscience de la remise en question de son pouvoir qui pourrait en découler. Si leur démonstration est bien entendu salutaire, il est possible de la trouver parfois un peu trop appuyée. Cela n’affaiblit en rien les grandes qualités narratives de cet album qui, notamment par son découpage et sa mise en page, travaille le temps de manière tout à fait intéressante, jouant sur les dilatations comme sur les accélérations.
Lire la critique sur le site : Bedeo
FocusLeVif
17 février 2021
Deux auteurs blancs et français racontent la première tentative d'école pour jeunes filles noires aux USA. Un fait réel aux allures de conte moderne, et nécessaire à plus d'un titre.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Actualitte
10 février 2021
Blanc autour est un BD historique qui, malgré un trait rond et des couleurs chaudes qui la feraient passer pour un album pour enfants, attaque frontalement un sujet brûlant : celui de la place occupée par les Noirs au sein de la société américaine, non de nos jours, mais au cours de son histoire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
02 février 2021
Une histoire à ne pas manquer en ce début d’année, qui ne démoralise pas mais galvanise face à l’intolérance et au racisme.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
28 janvier 2021
Ce roman graphique doux-amer nous rappelle qu'aux USA chaque victoire pour les droits civiques s'est accompagnée d'un violent retour de bâton.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
21 janvier 2021
Blanc autour est autant un portrait de Prudence Crandall, qu’un plaidoyer de la cause abolitionniste, qu’un marqueur pour le droit des femmes et de l’évolution sociale des États-Unis.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
18 janvier 2021
Un album qui tombe à pic alors qu’on a vu il y a peu que les USA pouvaient toujours entretenir en leur sein de vieux démons sur fond de racisme, ségrégation, complotisme, mépris de la constitution.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
LesInrocks
12 janvier 2021
Dans une BD documentée et incarnée, les Français Wilfrid Lupano et Stéphane Fert racontent l’ouverture, au XIXe siècle, d’une école pour jeunes filles afro-américaines.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
— Éduquer quelques noirs, bon, à la limite.... Mais pourquoi justement ICI, dans notre ville ?
— Il y a sûrement des endroits plus adaptés !
— Si des noirs débarquent ici à cause de cette école, il y aura des agressions ! Des cambriolages ! Pas de ça ici !
— Ce n'est pas un problème de lieu ! C'est tout le projet qui est dangereux !
— Et d'ailleurs, pourquoi des filles ? En quoi cela va-t-il les aider dans leurs tâches quotidiennes ?
— Ça n'a pas de sens ! Ça risque de laisser penser à ces négresses qu'elles valent les blanches.
— Vous imaginez ? Ça fera des arrogantes ! Et après, ce sera quoi ? Elles voudront épouser dec blancs ?!
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- Il n'y a que ça, ici, des journées éprouvantes.
- De quel "ici" parles-tu ?
- Cette école.
- Fais ta valise et fonce sans tarder là où les journées sont paisibles. Et quand tu seras arrivée, envoie-nous une carte.
- Quoi ?
- Elle veut dire, je crois, qu'il n'existe pas un "ailleurs" qui soit paisible, pour nous.
- Dès lors que nous voulons nous instruire, en tout cas. Aucune journée n'est "éprouvante", dans cette école. C'est le monde tout autour qui est une épreuve.
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- Je trouve votre fille bien seule. C'est une pitié de la voir ainsi.
- Je ne comprends pas. Elle est si généreuse. Si intelligente. Si instruite. Si forte ! Elle n'a pas un seul soupirant !
- Je crains que beaucoup des qualités que vous venez de nommer ne soient considérées comme des handicaps par les hommes en âge de se marier...
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Apprenez docilement la culture des blancs ! Vénérez les écrivains des blancs, l’histoire écrite par les blancs ! Les noms des hommes célèbres blancs ! La philosophie des blancs ! Gavez-vous du monde des blancs ! A la fin vous serez toujours aussi noires.
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Je veux bien apprendre Alexandre le Grand, "L'Iliade", Christophe Colomb, le Mayflower...
Mais j'ai besoin de comprendre la différence entre un ignoble massacre et une conquête héroïque. Parce que je ne la vois pas, mademoiselle. Je ne la vois pas.
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