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3,23

sur 142 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les artistes français ont raison de se plaindre. Dès qu'ils sortent de leur périmètre, on les massacre. Isabelle Carré ne serait que comédienne. Olivia Ruiz ne saurait que chanter. Moi je suis curieuse, et je choisis Alex Lutz pour me faire une opinion. Il me fait rire, et son film « Guy » est une petite merveille.
J'ai lu « le radiateur d'appoint » sans me préoccuper de la personnalité de l'auteur. Je juge ici « le livre ». Alors tuons le suspens, je suis très mitigée.
Le sujet est léger (le monde vu d'un radiateur), la construction du récit hasardeuse (Anouck ne sert à rien) et le style, est souvent très lourd.
Alex Lutz abuse des « il y a », des « c'est », des insultes (souvent gratuites) et des adverbes (inutiles). C'est dommage parce qu'il a un vrai talent (ce n'est pas une surprise) pour brosser le portrait des gens du coin de la rue, jusque dans leurs manies, leur fragilité, leur absurdité - avec malice et tendresse (beaux exemples pages 15, 26, 30,164). J'ai eu parfois l'impression qu'il retenait son humour comme si le roman était une chose trop sérieuse pour l'accueillir. Et pourtant, son humour grinçant est de haute volée (p56, p100), fait d'un décalage entre l'énormité d'une situation et la réflexion anodine qui la conclue.
Lutz excelle dans le tic et le toc, les tracas du quotidien, les mesquineries anonymes, les travers du voisin, la déprime d'un supermarché en bord de rocade… Mais ça ne suffit pas à faire un roman. J'ai eu l'impression d'une succession de petits sketchs mal ficelés entre eux, sans vraie intrigue pour les porter. En rodage sur des dizaines de page, Alex Lutz décolle un peu sur la fin, quand on vire au drame. Normal, Alex est un clown triste, le désarroi se cache derrière ses blagues. Un sujet léger, disais-je ? En (grande) surface, seulement. Un radiateur est défectueux. Son commerce, entre complaisance et négligence, tue la petite vieille, comme un symbole de ce grand capitalisme qui nous étouffe. Un premier essai inabouti donc, mais pas inintéressant.
Bilan : 🌹🔪
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Étant fan d'Alex Lutz, j'avoue que j'étais curieuse de lire son premier roman.
Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de drôle. Au contraire, l'ambiance et les sujets abordés sont assez mélancoliques.
Le personnage principal est un radiateur d'appoint, au moins c'est un point de vue original.
Ce radiateur au prix modique est défectueux. Une vieille dame va en acheter un et ce sera le drame
Alex Lutz évoque notre société de consommation, mais aussi les conditions de travail difficiles, la misère, la solitude, la réussite sociale. C'est bien vu, ça se lit bien. Mais je l'oublierai vite je crois.
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Avec "Le radiateur d'appoint", Alex Lutz propose un conte philosophique à la manière des Lumières. Mais quel Huron, quel peuple suffisamment préservé, pour aborder la consommation mondialisée ?
L'auteur choisi donc d'adopter le point de vue d'un objet : un radiateur d'appoint.

Que ceux qui suivent Alex Lutz pour ses pastilles humoristiques ou ses spectacles ne s'attendent pas à retrouver son humour ici. Ce roman est animé d'une vision sans complaisance de notre société, matinée d'une mélancolie qui imprègne les films du comédien-réalisateur.

Ce premier roman n'est pas exempt de maladresses. le radiateur-narrateur ne peut pas raconter certains événements auxquels il n'a pas assisté, la chaleur humaine est forcément synonyme de troupe de théâtre, et le grand méchant est un patron de magasin de bricolage. Tout ceci a un côté intellectuel de gauche un peu caricatural.

Pourtant, petites perfidies et lâchetés humaines sont à la fois finement observées et très bien écrites. Mais aussi d'une tristesse lancinante, grise et presque sans espoir. Tout comme la zone d'activités qui sert de toile de fond au roman.

Sans être tout à fait surprise, ce gros bandeau rouge m'avait préparée à un peu d'humour.
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Vite lu et d'un style plutôt agréable, ce roman présente un narrateur un peu particulier, puisqu'il s'agit d'un radiateur d'appoint vendu moins de 100€ dans une grande surface de bricolage et qui présente une anomalie. Alors, narrateur, c'est un peu beaucoup dire... car si ce radiateur par le à "je" et qu'il nous fait découvrir 2 femmes qui l'achètent, la narration est finalement assez vite oubliée et on plonge dans la vie de ces deux femmes sans qu'il ne soit plus vraiment question du radiateur !
Anouck, artiste dans le théâtre, n'aura finalement qu'un petit rôle dans ce roman dont elle ne croisera pas ou peu les autres protagonistes. On se demande même un peu ce qu'elle fait là à vrai dire. L'autre, Françoise, une dame âgée qui vient acheter ce radiateur parce que sa chaudière est en panne et qu'elle se les gèle chez elle, est bien plus intéressante dans ce qu'elle va fédérer autour d'elle : un cercle constitué de la caissière qui lui a vendu le produit, des collègues de cette caissière, de son fils qui a l'impression d'avoir abandonné sa mère ou du moins de n'avoir pas fait ce qu'il fallait, et ce fils retrouvera le chef d'équipe des caissières qui était un ancien copain de classe.
L'histoire n'est pas tendre voir même un peu tristounette, lucide, mais c'est un roman qui ne laisse pas grand chose une fois refermé (je parle de mon ressenti, bien sûr !). En tout cas un premier roman très prometteur pour ce jeune réalisateur ;-)
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Je n'ai pas été étonné quand j'ai appris qu'Alex Lutz avait écrit un livre. Tout le monde écrit, les anciens présidents, les acteurs, les chanteurs, bref, tout ce qui est dans la lumière écrit, comme si c'était le Graal, le summum, l'art ultime. Selon la personnalité de chacun, on est en droit de douter ou d'espérer. Que peut avoir à nous raconter un ex-président poursuivi par de multiples affaires juridiques ou amoureuses, un chanteur sans voix ni charisme à propos de son père ou sa mère, ou une présentatrice météo victime d'un cancer de sein ou d'un mari violent.
Lutz, c'est différent, il est vif, intelligent et pratique déjà de nombreuses disciplines artistiques. Alors, pourquoi pas l'écriture ?
C'est là qu'on se rend compte qu'écrire un roman n'est pas à la portée de tous, si ce n'est dans le style, au moins dans la structure et le fond.
Dès l'approche de son roman, difficile de passer à côté de l'énorme bandeau rouge, certainement voulu par l'éditeur et le service marketing, et d'oublier qui est l'auteur.
Mais il bénéficie d'un a priori positif, comme je l'ai dit, je l'aime bien l'Alex, et je tenais à le lire avant d'être saturé de sa présence partout dans les médias.

Bref, qu'en est-il de ce Radiateur d'appoint ?
C'est là que ça se complique.
Tout est ambivalent. le sujet paraît léger, le monde vu d'un radiateur, sympa… mais on verse vite dans la morosité du quotidien des personnages, la misère architecturale des zones commerciales envahissantes, les rapports patrons-employés et les échecs de nombreux personnages. Nombreux n'est pas un vain mot.
Pour commencer, la place du narrateur. Il passe d'innocent comme un radiateur industriel qui n'a rien demandé, au narrateur omniscient lyrique et un tantinet poétique, vif, pour alterner sans cesse selon les personnages qui pensent ou agissent. Cela fait un peu souk, et on finit par perdre l'identité et l'intention. D'ailleurs, le radiateur porte bien son nom d'appoint, car il va et vient sans prévenir, disparaissant parfois au point de surprendre par son retour.
Cela entraîne aussi un style chaotique allant du poétique au vulgaire gratuit, heureusement teinté d'un humour à la Lutz, pouvant se permettre de franchir certaines lignes rouges du littérairement correct grâce à son ton vif.

Le fil de l'histoire ? Au départ, c'est celle d'un radiateur d'appoint vendu avec des défauts connus par les vendeurs et responsables du magasin, mais trop pressés de se débarrasser du stock (heureusement, une vague de froid va permettre des les y aider) pour ne plus en entendre parler… enfin, espèrent-ils.
Ça, c'est l'histoire de départ. Il y a aussi la rencontre de personnages issus du même quartier, aujourd'hui adultes et dispersés dans la société, qui se retrouvent autour du sujet principal.

Si l'auteur arrive à tirer des portraits pointillistes des personnages de cette grande banlieue sans âme ni avenir nous donnant un aperçu de son talent, il nous perd par ses digressions multiples. le livre est long à démarrer, beaucoup de personnages, de points de vue. On se demande parfois quand l'intrigue amorcée difficilement va revenir. C'est dommage, car on sent là une force narrative personnelle nous embarquant dans l'intimité de chacun, que ce soit dans leurs pensées ou leurs actes, voire leurs tics et leurs tocs. On vit plus une succession de scènes courtes qu'un roman proprement dit.

On est aussi dans cette atmosphère de cités au bord des rocades qui se font manger par les zones commerciales. On y découvre Françoise, le premier personnage qui achète le fameux radiateur, en lutte avec la grande surface qui jouxte son terrain et qui vient lui dérober à coups de justice quelques mètres carrés où pousse son vieux pommier pour être remplacé par une enseigne promotionnelle. On est dans ces transports en commun quotidiens, les clopes fumées sur le parking pendant la pause, les relations entre collègues et supérieurs hiérarchiques, etc.

Une fois tout cela exprimé, que faire ? D'abord se poser la question quant au rôle de l'éditeur qui aurait pu — ou dû — travailler avec l'auteur. Beaucoup de points cités en amont auraient pu être améliorés, fluidifiés, recadrés.
Beaucoup de sujets sont abordés, comme les conditions de travail, la banlieue, la famille, la solitude, le bonheur, l'évolution des amis d'enfance qui se retrouvent adultes, la consommation, etc. On sent que l'auteur a beaucoup de choses à dire ou de comptes à régler, comme c'est souvent le cas dans un premier roman.
Tout cela est dommage, car on ressent bien que, malgré ces faiblesses, Alex Lutz manie bien le verbe et trace bien ses personnages et situations. Il possède un sens de l'humour déjà avéré, mais n'est pas arrivé à le transcrire ou à se libérer pour laisser libre cours à ce style qui aurait pu faire de ce roman une première réussite.
Il faut parfois s'exposer pour être confronté au lecteur, voici qui est fait… à quand le deuxième qui sera, comme tous les seconds romans, attendu et scruté en détail ?
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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A travers les réflexions d'un radiateur bon marché mais défectueux au niveau de son utilisation, l'auteur nous relate la vie de quelques personnages, acquéreurs de cet objet, et qui se croisent au hasard de l'intrigue.
La première partie est intéressante sur la description d'une population qui subit soit sa pauvreté, soit son travail, soit son isolement mais le dénouement est un peu caricatural. Roman court heureusement.
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J'ai eu l'impression d'entendre la voix d'Alex Lux, au travers de ce diffuseur de chaleur, même défectueux, qui parvient à tisser un lien entre des morceaux de mornes vies. L'auteur rend un hommage sincère et plein d'humanité à ces gens qui se rêvent puissants sans jamais l'avoir été, que l'on nomme parfois subalternes, soumis ou rebelles. Un roman surprenant.
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A lire à température ambiante
Comédien, humoriste, metteur en scène, réalisateur, Alex Lutz, ce touche-à-tout inventif, s'est chauffé pour se lancer cette fois dans son premier roman. Lui qui aime l'originalité, il propose un texte presque entièrement plausible, avec une histoire pour le moins banale, sans connotation péjorative mais plutôt au sens de la recherche de simplicité, à travers un récit touchant qui pourrait s'introduire dans le quotidien de n'importe qui. Loin de céder à la facilité, il signe toutefois son oeuvre de la touche de fantaisie que son public attend et qui va constituer un vrai fil rouge, que l'on pourrait proprement brancher ou débrancher, puisque le narrateur n'est autre... qu'un radiateur. Alors, sur un petit fond tragique, l'auteur passe du chaud au froid, et frôle le gel pour rester au premier, tout au plus au second degré.
Il n'y a peut-être plus de saison mais le nouvel écrivain pourrait bien attendre la prochaine rentrée littéraire car, fort de sa fraîcheur, il doit probablement déjà brûler d'impatience de nous montrer de quel bois il se chauffe pour ne pas laisser sécher sa plume.
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