AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 238 notes
5
30 avis
4
63 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Renaud S Lyautey n'est pas le premier diplomate à choisir la plume pour faire vivre autrement ce que sa carrière lui permet d'entrevoir des pays dans lesquels il est en fonction.
« La baignoire de Staline » est son deuxième roman, et dès la première page, Tbilissi encore endormie, apparait au lecteur, sous l'oeil du commissaire Shengelia, attentif aux traces du passé soviétique marquant encore la ville. René Turpin, diplomate français, avatar de Lyautey, ne tarde pas à entrer dans le récit, manifestant très vite son attachement profond à la ville.
Les deux hommes vont se retrouver dans une enquête tortueuse après la découverte de la mort suspecte d'un jeune français, à l'hôtel Marriott. L'intrigue policière, soumise à de nombreux rebondissements, permet à l'auteur de mettre en relief tout ce qui l'a séduit dans ce pays où il a passé plusieurs années, il invite ainsi le lecteur à une plongée au coeur de l'histoire et de la civilisation géorgienne. Dans les pages de Lyautey, la douceur toute méridionale de la Géorgie trouve son expression la plus achevée dans la richesse gastronomique du pays, la complicité de Turpin avec son voisin de palier va mettre à profit leurs rendez-vous bihebdomadaires pour évoquer vins et spécialités locales, aux noms gourmands. Au-delà de ces évocations dionysiaques, l'auteur est attentif à planter le décor historique du pays. Il nous emmène sur les traces de Staline, à travers des vestiges qui pourraient paraître dérisoires, mais qui,au-delà du symbole, jouent un rôle actif dans le récit.
Il nous montre aussi comment la Géorgie contemporaine subit encore la pression russe à travers les régions indépendantes situées sur ses marges que sont l'Abkhazie et l'Ossétie. C'est bien de cette influence délétère qu'il est question dans le livre, et les relents du stalinisme prennent les traits d'un espion célèbre, sorti de l'ombre pour les besoins de l'intrigue, autour des mystères de Kim Philby, l'intrigue trouvera son épilogue.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil, cadre Noir de m'avoir permis cette découverte, je ne connaissais pas l'auteur, j'ai pris plaisir à la lecture de la « baignoire de Staline » dont j'ai apprécié la qualité évocatrice du contexte historique, en écho à la situation crée par l'invasion de l'Ukraine.
J'ai lu depuis « Les saisons inversées » le premier roman de l'auteur, j'avoue l'avoir préféré au second, rendez-vous dans la prochaine critique !
Commenter  J’apprécie          130
Tbilissi au coeur de la Géorgie, le cadavre d'un jeune homme, Sébastien Rouvre, est retrouvé à l'hôtel Marriott. Nougo Shenguelia et son coéquipier Bregvadze sont chargés de l'affaire. le défunt étant de nationalité française, l'ambassadeur de France désigne son conseiller René Turpin pour les seconder.
La mort est suspecte et de nombreuses pistes s'ouvrent au fur et à mesure de l'enquête : crime sexuel, règlement de compte mafieux, trafic de biens...? Les activités insolites du jeune étudiant vont les mener à voyager dans le pays jusqu'à la ville thermale de Tskaltoubo, crée par Staline.

Quel chouette roman qui navigue avec finesse entre polar et roman d'espionnage !
La mort de ce petit étudiant français va déterrer l'histoire d'un agent double du temps de la guerre froide. Mais c'est aussi un bel hommage à la Géorgie, traditions, culture, gastronomie sont à l'honneur ainsi que le passé soviétique toujours présent et même parfois encore pesant. Qu'il est difficile de se libérer du joug de la Russie !

Les personnages sont très attachants, le jeune inspecteur hanté par sa jeunesse brisée lors de la guerre avec l'Abkhazie, le diplomate français amoureux du pays, que le sort de son jeune compatriote touche tout particulièrement, l'ancien professeur Irakli Kartadze malicieux et passionnant lorsqu'il raconte les anecdotes de l'époque de l'URSS....etc...

Une très bonne lecture à fois prenante, divertissante, instructive et une fin judicieuse et réaliste.

Je remercie Babelio et les Editions du Seuil
Lien : https://chezbookinette.blogs..
Commenter  J’apprécie          130
René Turpin travaille à l'ambassade de France en Géorgie. Il travaille à Tbilissi et se trouve appelé par l'inspecteur Shenguelia car un ressortissant français a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel.

Ce fait divers va les mener à enquêter sur un oligarque, des reliques du passé et un espion, un des plus connus, Kim Philby, un anglais, un transfuge qui passa à l'Est et finit sa vie en URSS.

J'avoue avoir été tentée avant tout par le titre de ce polar, mais n'étant pas plus friande de ce genre que cela, je craignais encore un roman où les morts succèdent aux morts dans un éclaboussement d'hémoglobine.

Et bien, je me suis trompée et régalée avec ce récit. J'ai adoré en apprendre davantage sur la Géorgie et sur toute la période de la guerre froide, sur les espions et les transfuges.

L'enquête avance vite sans que l'on ne sente une précipitation. Bien que court, à peine 200 pages, ce roman, servi une plume simple et efficace, permet une plongée très intéressante dans l'URSS et les suites de son démantèlement, de cette ombre que la Russie fait encore peser sur les anciennes républiques socialistes.

Bref, une très agréable surprise que je recommande aux amoureux d'espionnage et de guerre froide.
Commenter  J’apprécie          122
Renaud Lyautey ,décédé l an dernier à l âge de 54 ans , a été ambassadeur de France en Géorgie de 2012 à 2016 .
Il connaissait donc parfaitement cette ancienne République Soviétique d où est originaire Staline .
Il nous la fait découvrir , son présent mais aussi son passé, à travers une enquête policière tintée d espionnage qui commence avec le meurtre d un jeune étudiant Français.
On suit avec plaisir le parcours sinueux de deux personnages attachants ,un diplomate Français et un officier de Police local pour découvrir le meurtrier.
Le suspense est loin d être insoutenable mais on passe un moment agréable en bonne compagnie .
..
Commenter  J’apprécie          110
Une enquête policière en terre géorgienne.

Un jeune professeur français, puis un ex commandant du KGB, puis une traductrice à l'ambassade française meurent les uns après les autres. Rien ne relie apparemment ces assassinats. Et pourtant…

Une excellente intrigue en mode page runner, sous la plume de Renaud Lyautey, un amoureux de la Géorgie.
Commenter  J’apprécie          110
Merci à l'éditeur, le Seuil et à Babélio pour cette agréable découverte. 

Un policier qui se déroule à Tbilissi, Géorgie, dépaysement garanti pour un voyage au Caucase. Un jeune Français est découvert assassiné dans une chambre d'hôtel, René Turpin, un diplomate est chargé de suivre l'affaire. Je pense à Aurel le consul du Suspendu de Conakry de Rufin en plus terne comme personnage. Ce sont les policiers géorgiens qui sont chargés de l'enquête. D'ailleurs d'autres morts suspectes vont succéder avec un sympathique détective d'origine abkhaze (occasion de découvrir cette région annexée par la Russie). L'enquête part en tous sens (je ne spoilerai pas!)

En plus du décor caucasien, on goûtera à la gastronomie locale sous l'expertise d'un aimable voisin de Turpin qui l'entraîne dans les meilleures cantines de la ville et cuisine aussi. J'aime les policiers qui n'oublient ni de manger ni de boire (mon préféré est Montalbano). Je vous laisse essayer des mets délectables aux noms imprononçables. 

Et Staline là dedans? l'action se déroule en 2009.La Géorgie est un état indépendant.  Staline, qui en est originaire comme Béria et nombreux autres, ont laissé un souvenir impérissable. Fierté ou terreur? L'ambivalence subsiste encore un demi-siècle après sa disparition. On ne peut ignorer les décennies communistes qui ont modelé l'urbanisme et les mentalités.

Les racines de l'enquête remontent à l'époque soviétique. de policier, le roman vire à l'espionnage....j'ai dévoré la fin tout à fait passionnante. 

une très bonne pioche de la Masse Critique!
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          110
J'ai beaucoup aimé ce roman policier se déroulant en Géorgie, avec une intrigue basée sur des motifs géopolitiques, liés à la guerre froide, à la construction nationale russe suite à la chute de l'URSS et la récupération de celle-ci par la Russie. La description de la Géorgie est très intéressante et donne envie d'aller découvrir le pays qui est paraît-il l'équivalent de la Côte d'Azur. J'ai retrouvé l'ambiance soviétique et l'auteur donne à toucher la complexité des relations russo-géorgiennes.

En comparaison avec les polars de Jean-Christophe Ruffin où on suit Aurèle le Consul, ce policier est beaucoup plus ancré dans son pays. On sent que l'auteur a vécu et aimé la Géorgie et qu'il prend prétexte de cette intrigue policière pour nous en faire découvrir plusieurs facettes (de la campagne anti corruption du président, qui fascine les autres anciens pays de l'URSS qui veulent se défaire de cette gangrène, à la manière dont les oligarques ont construit leur empire à la fin de l'URSS ou à la guerre civile qui eut lieu en Abkhazie en 1992 (étonnement, le livre ne parle pas de l'Ossétie du sud alors que l'intrigue se situe un an après la guerre)).
L'intrigue est bien menée même si assez contemplative (on est loin du suspens d'un thriller). Quelques rebondissements mais on sent que l'enquête policière est un prétexte pour passer du temps en Géorgie plus qu'une fin en soi (ce qui correspond bien au personnage principal, qui semble s'intéresser à l'affaire plus par envie presque capricieuse que par devoir professionnelle, sans en faire d'ailleurs une affaire personnelle) et qui semble plus réaliste en terme de temps nécessaire pour obtenir des informations.

J'ai été touchée par le poème dédié à l'auteur à la fin du livre, qui m'a fait comprendre qu'il était mort récemment.
Je lirai son autre livre, car j'ai vraiment apprécié découvrir la Géorgie à ses côtés. C'est un texte hybride entre un carnet de voyage et un roman policier, ce qui est peu courant et très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          110
Sébastien Rouvre est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à Tbilissi en Géorgie, ex pays de l'U.R.S.S. . Alors que les enquêteurs locaux optent pour un ébat sexuel qui auraient mal tourné, ils vont vite changer d'avis avec les autres morts qui surviennent.
L'ambassadeur de France est également mandaté sur cette enquête qui va mener tout ce petit monde à Tskatulbo, célèbre ville balnéaire au temps de Staline.

Les personnes qui me connaissent bien savent que dès qu'un roman se passe en Russie ou ex- U.R.S.S ou aborde ces pays, je fonce les yeux fermés. Donc je n'ai pas hésité à ouvrir ce livre.
Et je peux dire que Renaud S. Lyautey a su me happer dans son récit dès les premières lignes.
J'ai découvert la ville de Tskatulbo et son histoire que je ne connaissais absolument pas. J'ai également apprécié découvrir les plats typiques géorgiens.
Quant à l'enquête, elle est rondement menée . Je me suis posée mille questions, ait pensé que chaque personnage pouvait être coupable. Donc c'est un très bon point.
La fin m'a un peu déçu car je m'attendais à autre chose.
Mais je ne regrette aucunement cette lecture qui m'a fait passer un très bon moment .
C'est un deuxième tome qui peut se lire indépendamment. Ce sera également le dernier roman de l'auteur, décédé en 2022.

Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Seuil pour la découverte de cette pépite.
Commenter  J’apprécie          100
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre. Sans cela, je ne l'aurais probablement pas lu. Ni la couverture, ni le titre ne m'auraient en effet attirée. Or compte tenu de la guerre actuelle que la Russie mène sur le sol ukrainien, je trouve intéressant d'en savoir plus sur les relations entre la Russie et les pays de l'ancien empire soviétique. La Géorgie en fait partie. Pour en savoir plus, j'ai écouté l'émission Interception sur France Inter https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-23-octobre-2022-3110383
Revenons au roman. Un jeune ressortissant français, agrégé d'histoire, est retrouvé mort dans un hôtel et dans des conditions suspectes. Aidé par René Turpin, diplomate français, un policier géorgien mène l'enquête. Cette dernière les conduira notamment à Tskaltoubo, élevée à l'époque stalinienne comme ville thermale de luxe. Spécialisée dans la " spéléothérapie ", elle reçut les plus grands. Staline lui-même aimait y séjourner dans les années 1950. La salle de thermes privée de Staline et le bain où il se détendait existent toujours. D'où le titre.
D'autres meurtres sont commis. Ils portent la même signature. Par conséquent, un lien existe entre les victimes. Reste à découvrir lequel. L'enquête constitue le fil conducteur de ce roman. le propos est plus large. Renaud S. Lyautey maîtrise son sujet. Il fut ambassadeur en Géorgie. « Les Géorgiens et Staline... Les Géorgiens en ont bavé, sous Staline.. Je crois que les Géorgiens éprouvent des sentiments mêlés. L'effroi et le dégoût le disputent à une forme de fierté, d'admiration. Beaucoup restent fascinés par le côté incroyable de cette histoire, celle d'un fils d'un pauvre cordonnier de Gori qui devint tsar de toutes les Russies. » Et c'est aussi l'occasion de revenir sur Kim Philby, un agent britannique au service de l'URSS.
Vous l'aurez compris, ce court roman (213 pages) est riche en faits historiques. J'ai eu besoin/envie de consulter internet pour aller plus loin.
Commenter  J’apprécie          100
Un jeune Français assassiné dans une chambre d'hôtel à Tbilissi est le point de départ de l'enquête menée par René Turpin, premier conseiller à l'ambassade, conjointement avec Nougo Shenguelia, policier géorgien francophone. le récit prend la tournure d'un roman d'espionnage avec l'apparition de Kim Philby, un agent double ou même triple qui a réellement existé au temps de la Guerre froide.
Renaud S. Lyautey en situant son intrigue au lendemain de la guerre avec la Russie de l'été 2008, nous rappelle la mainmise de la Russie sur des territoires géorgiens dont l'Abkhazie. Il nous promène dans la patrie de Staline, à Tbilissi ou encore à Tskhaltoubo, une station thermale réputée où Staline se rendait fréquemment. Il nous ramène au temps du stalinisme quand de nombreux dirigeants étaient issus du peuple géorgien.
Renaud S. Lyautey connaît très bien le pays puisqu'il y fut ambassadeur. Il n'épargne pas les Géorgiens dont il critique la rusticité montagnarde et une certaine violence caucasienne. Il n'occulte pas la nostalgie des plus anciens pour l'ère soviétique. Mais on ressent dans son récit tout son attachement aux gens, au pays et à la gastronomie.
Ce roman policier avec sa part d'espionnage, n'est certes pas le polar du siècle mais il m'a procuré un très bon moment de lecture et de dépaysement. J'ai aimé ce voyage à Tbilissi et ses alentours qui m'a rappelé la semaine que j'y ai passé par un bel automne très coloré. L'écriture est simple et fluide avec de l'humour. J'imagine que son auteur, Monsieur l'Ambassadeur, ne se prenait pas trop au sérieux et j'ai été peinée en apprenant qu'il est décédé avant la parution de ce qui est son second roman.
Merci à Babelio pour ce Masse Critique
Lien : https://ffloladilettante.wor..
Commenter  J’apprécie          100



Autres livres de Renaud S Lyautey (1) Voir plus

Lecteurs (718) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1132 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}