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Critique de pompimpon


Après de longues années sur les chantiers des gratte-ciel de Manhattan, Barnabas Kane retourne s'établir dans le comté du Donegal où il est né. Il acquiert des terres et une ferme, s'y installe avec sa femme, Eskra, et son jeune fils, Billy.
Nous les rencontrons en 1945, au moment où les certitudes de Barnabas d'appartenir à la dure terre d'Irlande et de pouvoir s'y reconstruire une vie vacillent, lorsque l'étable est ravagée par un incendie.
Le voilà confronté à une communauté qui le rejette, lui le "faux-pays", mais à laquelle il est contraint d'avoir recours pour survivre.
Tout l'enjeu est là : Barnabas va-t-il obtenir l'aide qui lui est vitale, va-t-il accepter de se plier aux règles pesantes de cette société rigide, repliée sur ses traditions et le souvenir vivace des grandes tragédies qui l'ont ébranlée au fil des siècles ? Pourra-t-il sauver sa ferme, préserver sa famille ? Et comment Eskra et Billy parviendront-ils à traverser cet ouragan ?

Le style est foisonnant, excessif même. J'ai été longtemps rebutée par cette avalanche de mots, étouffante, qui se dressait au fil des pages entre les personnages et moi. Il m'a fallu du temps pour passer ce "mur des mots".
Mais une sorte de magie a fini par s'opérer, et la rencontre s'est faite.

C'est un roman âpre et dur, inexorable. Il n'y a pas une once de complaisance dans la description de la famille Kane, de son combat pour vivre, contre les éléments, les voisins, le village, et en son sein aussi.
J'ai été touchée par le destin d'Eskra, Barnabas et Billy dans ce Donegal qui ne veut pas d'eux, ils m'accompagneront longtemps.

Je voudrais saluer le formidable travail de traduction qui a permis cette rencontre. Marina Boraso a su se colleter avec l'abondance austère du verbe, elle a rendu les cassures de rythme, a restitué la plume baroque de Paul Lynch. Il n'y a pas de faux-pas, pas d'approximation.
C'est grâce à de grands traducteurs que nous pouvons découvrir les écrivains étrangers. Aurais-je autant aimé Shakespeare sans François-Victor Hugo, Edgar Poe sans Baudelaire ?
Avec ce travail remarquable, Marina Boraso nous permet d'accéder à l'univers de Paul Lynch et à la particularité de sa langue.
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