…la solitude. C’était un mélange de désespoir et de découragement, de peur et de manque. C’était le besoin d’aller chercher dans les ténèbres quelque chose qui nous fait défaut sans même savoir de quoi il s’agit. C’était le sentiment d’être en quête d’un désir, et le besoin de découvrir lequel. C’était une errance sans fin.
…on ne voit pas la chute qui se prépare. Les proches s’en veulent souvent de ne pas avoir vu les signes ; parfois à raison, mais pas toujours. Certaines fois, on ne remarque rien chez ces gens, et personne n’imaginerait qu’ils soient violents. Ils peuvent d’ailleurs ne jamais s’être montrés agressifs avec leur entourage. Parfois, certaines personnes basculent sans prévenir. La violence n’a rien de logique. Elle ne répond à aucune règle ni à aucun schéma.
Nos blessures ne nous rendent pas uniques : elles montrent juste qu'on a été blessé. La souffrance n'a rien de romantique : elle est simplement douloureuse.
Le traumatisme exercé un champ gravitationnel qui lui est propre, suffisamment puissant pour déformer tout ce qui vient avant, et même après. Chaque blessure est un repère sur notre chemin de vie. Chaque entaille est un panneau sens interdit qui bloque définitivement la route à la personne que nous aurions pu devenir, la vie que nous aurions pu avoir si seulement... Mais le tout premier traumatisme a une place particulière parce que c'est sans doute celui qui marque le début de l'histoire de chacun.