- A Alger, on faisait des parties de foot sur la plage avec les camarades et ensuite on prenait un bain. (...) Tu ne sais pas comment la mer est belle là-bas. Tiède, transparente par endroits. J'aime cette sensation de ne faire plus qu'un avec la mer.
Ce soir, les étoiles sont si brillantes qu’il lui semble que, rien qu’en tendant le bras, elle pourrait les toucher.
Je n𠆚i pas l’intention de mourrir. J𠆚i trop de projets.
Mais qui es-tu véritablement ? Quel est cet homme que j’ai face à moi, que j’aime et qui me demande d’accepter un bonheur qui serait à ses yeux « le bonheur ». Un bonheur pour qui ? Pour lui, pour moi, pour nous ?
Si Maria ne voit pas Camus pendant deux jours, elle glisse sous sa porte des petits mots, des lettres, et parfois même une seule phrase. Et même s’il ne répond pas immédiatement, il attend fiévreusement ses messages en lui envoyant à son tour des lettres enflammées.
Ils marchent plein d'étoiles dans les yeux. Des passants se retournent. Maria et Albert ont quelque chose que les autres sentent sans l'expliquer. Ils sont beaux. Simplement. Pas d'une beauté factice, mais de celle qui irradie sans que l'on sache vraiment pourquoi. Une façon de se mouvoir, un port de tête droit et franc ; le corps libéré, le visage offert, ils sont heureux...
Ce qui se vie entre nous et unique. Tu es mon unique.
Il est fier, gentiment macho, cela participe de son érotisme à elle, mélange insoupçonné de ce qu'elle nomme "tout à la fois sa crudité et son mysticisme cosmique". L'un n'allant pas sans l'autre, en ce qui la concerne.
Ce matin, au bureau, Camus vient de recevoir un pneumatique. Elle a simplement écrit :" Tu me vertiges". Il l'appelle. (...)
-Je brûle d'amour pour toi, Maria.
-Moi aussi. viens vite.
À part des nuits d'amour en pleine guerre, qu'ont-ils a partager ? se demande-t-elle. Un moment de plaisir... ou plus que cela ? Qu'importe ! Ce qui compte, c'est jouir de l'instant, quand cette rencontre prend la forme d'un cadeau de la vie.