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Critique de Bruidelo


Je lisais les robaïats d'Omar Khayyam en me disant que ce serait bien quand même d'être moins ignare sur le contexte de son écriture, la Perse du XIème siècle, quand je me suis souvenue qu'Amin Maalouf avait écrit un livre-hommage au poète.
La première partie est biographique. Omar Khayyam n'est pas seulement poète, c'est un éminent filassouf (=philosophe), un astrologue, un mathématicien (c'est de lui que nous vient ce x symbole de l'inconnu sur lequel nous avons tant sué du temps de notre scolaire jeunesse).
S'il côtoie les puissants, Omar Khayyam a peu de goût pour les intrigues, le pouvoir. Il préfère observer les étoiles, boire du vin, écrire des robaïats. C'est bien dommage mais assez fréquent, les plus sympas répugnent à exercer le pouvoir et laissent la place aux plus terribles. Ici le refus de s'engager d'Omar fait le lit de l'implacable et fascinant chef des Assassins, Hassan Sabbah.

Et puis cette machine à remonter le temps qu'est ce roman nous transporte 8 siècles plus tard, et nous nous retrouvons aux côtés de Benjamin Omar Lesage, en quête du manuscrit de Samarcande, écrit de la main du poète.
Benjamin doit son second prénom, et peut-être même la vie à Khayyam: la première fois qu'ils se retrouvent seuls, ses futurs parents, découvrant avec ravissement qu'ils sont tous deux en train de lire les Robaïats, ont la sensation que leurs «lignes de vie venaient de se rejoindre», et c'est entre deux poèmes qu'ils se donnent leur premier baiser.
Son périple dans l'univers oriental est particulièrement intéressant lorsqu'il nous entraîne dans les turbulences politiques de la Perse, nous faisant assister à la brève victoire des démocrates, que le Tsar russe et le gouvernement anglais vont s'empresser de contrer pour préserver leur mainmise sur les richesses du pays.

J'ai aimé le côté instructif et dépaysant, je mourrai moins bête - mais, comme Omar Khayyam le disait bien avant Marion Montaigne, je mourrai quand même.
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