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Critique de paroles


C'est parce qu'il a été élu (en 2011) à l'Académie française qu'Amin Maalouf s'est interrogé sur ses prédécesseurs depuis 1634. Qui avait bien pu occuper son siège, le 29e fauteuil, avant lui ? S'il en est quelques-uns dont les noms nous sont restés, il faut bien reconnaître que nombre d'entre eux ne sont pas restés immortels dans notre mémoire.
C'est donc la liste chronologique de ces fameux locataires que l'auteur va nous énoncer en invoquant tous les hauts faits historiques de la France en rapport avec ceux-ci. Mais avant, il nous racontera la genèse de cette Académie, non pas créée par Richelieu, mais plutôt institutionnalisée par lui.
De l'Histoire donc, mais aussi des histoires de susceptibilité, de sympathie, de jalousie. On a beau être immortel, on en reste pas moins homme avec tout ce que cela comporte de défauts comme de qualités. Et de respect aussi, bien retranscrit ici par les mots d'Amin Maalouf.

Parmi ces dix-huit prédécesseurs, certains m'ont étonnée comme François de Callières (1645-1717), diplomate et pacifiste dans l'âme, dont l'ouvrage « De la manière de négocier avec les souverains » a trouvé son véritable lectorat lors de la Première guerre mondiale. Ou encore le premier scientifique élu, Pierre Flourens (1794-1867), physiologiste et un des pionniers pour la recherche sur le cerveau.

Certaines anecdotes ont également retenu mon attention comme la manière dont Voltaire fut accueilli lors de son retour par le peuple de Paris, véritable ovation populaire avant l'heure. Ou celle du Sieur Giguet, véritable ami, et prêt à tout pour sauver la tête de son ami Joseph Michaud (1767-1839 ; pamphlétaire sous la Révolution mais aussi historien des croisades), comme inviter à dîner les gendarmes qui l'escortent vers le tribunal.
Autre anecdote intéressante, l'histoire des statuts mêmes de l'Académie qui au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ne pouvaient plus être appliqués tant il manquait de membres (morts, partis à l'étranger, en fuite, en prison ou à l'article de la mort) pour voter et renouveler l'assemblée. Sans parler de l'exclusion de Pétain, élu en 1929, mais non remplacé avant son décès.

Une lecture enrichissante qui permet de parcourir l'histoire autrement, face à la Seine, sous la Coupole, et installé(e) sur un prestigieux fauteuil.
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