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Un fauteuil sur la Seine, c'est mieux qu'un bateau-mouche, pour recevoir une écriture fluviale en eau douce et des effluves au ras du nez. Amin Maalouf ne s'assied pas inconséquemment pour occuper le 29e fauteuil de l'Académie Française. Non ! comme il sied, il fait un discours, mais plus avant. Il signe son entrée par un regard/hommage envers chacun des occupants l'ayant précédé. Et je serais bien en mal de vous dire lequel j'ai préféré, de ces hommes pensants et engageant leur voix pour le meilleur ou pour le pire, avec ambition ou pas, certains même à leur détriment, mais en parfaite harmonie avec eux-mêmes. Je les ai tous aimés, en vérité, pour leur force ou pour leur engagement, pour leurs convictions d'hommes et parce que chacun revêt un attrait particulier que l'auteur a su mettre en exergue. C'est cela me dis-je alors, la force de l'écrit quand il passionne son lecteur. Quatre siècles d'histoire et je n'ai pas vu le temps passer…
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C'est parce qu'il a été élu (en 2011) à l'Académie française qu'Amin Maalouf s'est interrogé sur ses prédécesseurs depuis 1634. Qui avait bien pu occuper son siège, le 29e fauteuil, avant lui ? S'il en est quelques-uns dont les noms nous sont restés, il faut bien reconnaître que nombre d'entre eux ne sont pas restés immortels dans notre mémoire.
C'est donc la liste chronologique de ces fameux locataires que l'auteur va nous énoncer en invoquant tous les hauts faits historiques de la France en rapport avec ceux-ci. Mais avant, il nous racontera la genèse de cette Académie, non pas créée par Richelieu, mais plutôt institutionnalisée par lui.
De l'Histoire donc, mais aussi des histoires de susceptibilité, de sympathie, de jalousie. On a beau être immortel, on en reste pas moins homme avec tout ce que cela comporte de défauts comme de qualités. Et de respect aussi, bien retranscrit ici par les mots d'Amin Maalouf.

Parmi ces dix-huit prédécesseurs, certains m'ont étonnée comme François de Callières (1645-1717), diplomate et pacifiste dans l'âme, dont l'ouvrage « De la manière de négocier avec les souverains » a trouvé son véritable lectorat lors de la Première guerre mondiale. Ou encore le premier scientifique élu, Pierre Flourens (1794-1867), physiologiste et un des pionniers pour la recherche sur le cerveau.

Certaines anecdotes ont également retenu mon attention comme la manière dont Voltaire fut accueilli lors de son retour par le peuple de Paris, véritable ovation populaire avant l'heure. Ou celle du Sieur Giguet, véritable ami, et prêt à tout pour sauver la tête de son ami Joseph Michaud (1767-1839 ; pamphlétaire sous la Révolution mais aussi historien des croisades), comme inviter à dîner les gendarmes qui l'escortent vers le tribunal.
Autre anecdote intéressante, l'histoire des statuts mêmes de l'Académie qui au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ne pouvaient plus être appliqués tant il manquait de membres (morts, partis à l'étranger, en fuite, en prison ou à l'article de la mort) pour voter et renouveler l'assemblée. Sans parler de l'exclusion de Pétain, élu en 1929, mais non remplacé avant son décès.

Une lecture enrichissante qui permet de parcourir l'histoire autrement, face à la Seine, sous la Coupole, et installé(e) sur un prestigieux fauteuil.
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Quatre siècles d'histoire, il fallait les avaler, d'autant que la quatrième de couverture m'invitait à la fronde, à moins d'être boulimique, cette dégustation ressemblait à un repas de la IVème république avec 4 poissons puis 4 viandes.

Quel chef, ! Monsieur Amin Maalouf nous a préparé un menu étoilé à la Gagnère en nous épargnant le digestif, à savoir sa propre montée des marches vers l'éternité !

Des plats imposés, 18 impétrants à se succéder par le menu, les uns accompagnés de leur mentor, les autres arborant fièrement leurs origines, leur millésime, leur l'intelligence ou leur bouquet de rimes ou de prose.

Monsieur l'académicien Me Amin Maalouf, ne s'est pas posé sur un fauteuil au bord de la Seine, pour raconter de mémoire ce qu'il savait de ces immortels. Retroussant ses manches il arpenta toutes les bibliothèques susceptibles de le renseigner sur la qualité des récipiendaires.

Ce récit est magnifique, authentique, vrai, du bio, ou du moins du biographique, plein de finesses, de tendresse pour leurs défauts, de l'ironie pour ce qu'ils ont cru être leur panthéon, un florilège de l'esprit français.

On devine que l'ultime préoccupation de l'auteur est de montrer l'apport de chaque personnalité à la culture, la réussite de cette quête on la trouve dans ce mélange de tempéraments qui entremêle le cardinal de Fleury à Claris de Florient qui goûta à la prison, de Ernest Renan à Paul Chalmel l'amoureux discret, de André Siegfried l'orateur à Henry de Montherlant le toréador tourmenté.,

Amin Maalouf brosse un tableau singulier de notre langue avec ses multiples apports de personnalités du monde des arts des lettres ou des sciences.

On sera surpris par les diverses éruditions, ainsi réunies dans cette géologie académique, et le nombre de sciences nouvelles crées par ces artistes du verbe français ; la médecine expérimentale avec Claude Bernard, l'histoire des religions et la vie de Jésus avec Ernest Renan, l'anthropologie sociale avec Claude Lévi-Strauss, la biographie comme science avec Joseph Michaud, la physiologie et l'humanisme avec Pierre Flourens, de la manière de négocier avec François de Carrière.

François de Carrière s'est éteint en 1717 à 70 ans, ayant tardivement publié son ouvrage  "de la Manière de Négocier", car il attendait la mort de son maître Louis X1V ! Son texte et sa personne de tardèrent pas à sombrer dans l'oubli.

C'est 200 ans plus tard en 1917 que son texte entame une lente résurrection.
C'est un anglais sir Ernest Satow qui publia en 1917 un guide pratique se référant chapitre après chapitre à l'ouvrage de François de Carrière décrit comme une mine de sagesse politique.
On sait par exemple que Thomas Jefferson avait lu et admiré l'ouvrage de Carrière dont il gardait un exemplaire en permanence dans sa bibliothèque

Ainsi, l'art de négocier n'est pas une science, mais bien un art enseigné à Harvard, et l'auteur devenant ironie de l'histoire l'apôtre de la persuasion, pour l'inventeur du softpower, sa carrière est maintenant assurée, il a de nos jours un succès fou..

C'est le voeu que je forme pour Mr Amin Maalouf, puisse ce texte devenir un art, l'art d'accommoder les talents de nos ancêtres.
Cette première est une réussite littéraire, un hommage à l'esprit français cher à Molière, à le fontaine, à Molière et à Hugo.
A noter que le développement sur François de Carrière est personnel et subjectif.

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La tradition veut que tout entrant à L Académie Française prononce, dans son discours d'admission, le panégyrique de son prédécesseur.
Amin Maalouf, qui occupe le 29ème siège de la prestigieuse académie, n'a pas échappé à la règle.
Mais ce brillant auteur a choisi de retracer le parcours de chacun de ceux qui occupèrent ce 29ème siège depuis la tout premier d'entre eux, au XVIIème Siècle.
On traverse ainsi trois siècles entiers, jusqu'à l'aube du XXIème et on y découvre des auteurs demeurés célèbres autant que certains aujourd'hui totalement oubliés.
Certains nous ont malgré tout légué des expressions connues ou une oeuvre dont subsistent des bribes.
On y retrouve aussi d'illustres personnages, tel Ernest Renan ou Claude Lévi-Strauss, dont le plus modeste demeure l'auteur lui-même.
Ce recueil est un moment bien agréable où on découvre une foule de détails.
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C'est une formidable plongée, comme seul sait le faire Amin Maalouf, dans l'histoire de France.
On lui doit "Léon l'Africain", "Samarcande", "Origines", "Le Rocher de Tanios", "Le périple de Baldassard" ou "Les désorientés", autant de voyage dans l'histoire de la Méditerranée, mais ce nouveau roman, Amin Maalouf passe à la loupe une tout autre histoire, celle du fauteuil numéro 29 de l'Académie française qu'il occupe lui-même depuis 2011.
Dans "Un fauteuil sur la Seine, quatre siècle d'histoire de France", Amin Maalouf nous livre l'histoire des 18 hommes de lettres qui ont occupé ce fameux fauteuil numéro 29. L'auteur a lui-même succédé à Claude-Levis Strauss, un éminent anthropologue en juin 2011. Il est le 19e occupant de ce siège D'où alors cette remontée dans les siècles et la vie de ces hommes. En vue de la préparation de son discours d'investiture, Amin Maalouf s'est intéressé à ses prédécesseurs. Leur vie, leur écriture. La quête s'avéra vite riche en surprises et découvertes pour l'auteur. C'est ainsi qu'il nous offre à livre de passionnantes histoires dans lesquelles il fait partager à ses lecteurs anecdotes et événements importants. Aussi, pour les amateurs d'histoire des hommes et des affaires politiques, il est parfaitement indiqué à la lecture tant Amin Maalouf a fait un formidable travail de recherche qui permet au lecteur de redécouvrir sous un autre visage nombre de noms connus. On y trouve les conflits et cabales pour faire trébucher Corneille, Voltaire ou Victor Hugo, la querelle du Cid, le pouvoir des rois et cardinaux, les intrigues de couloirs, les histoires d'amour et autres coups bas qui ont émaillé la vie politique et intellectuelle de cette longue période.
Tout commence donc en 1634 avec le premier occupant du fauteuil, nommé Pierre Bardin qui se noya dans la Seine 14 mois seulement après son investiture en tant qu'académicien. Cependant ce n'est pas Pierre Bardin le fondateur de la compagnie, car celle-ci a été créée en 1629 par un groupe d'individus amoureux des lettres. Valentin Conrart, jeune écrivain a créé avec un groupe d'amis un cercle littéraire. Ils avaient l'habitude de se retrouver pour échanger sur toutes sortes de sujets, affaires, lettres et nouvelles. de fil en aiguille, les rencontres de ce cercle d'amis arrivent à l'oreille du cardinal de Richelieu. le cercle prend de l'ampleur et devient une institution officielle à partir de 1634.
A partir d'un simple fauteuil de l'Académie française, Amin Maalouf convoque l'histoire de France et tresse le parcours de nombreux personnages, et nous redonne à lire quelques événements ayant marqué ce pays comme la Commune de Paris, la guerre de 1870, etc. le tout avec une plume alerte, truculente et pleine de vivacité

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Lorsqu'il est élu, chaque nouvel académicien prononce un discours qui rend hommage à son prédécesseur. Voilà une coutume qui a vu le jour dès la création de l'Académie française. Amin Maalouf est allé plus loin, puisqu'il est remonté jusqu'en 1634 pour retracer les vies et les aventures des dix-huit hommes (Académie française oblige, ça aurait été dommage qu'il y ait des femmes dans le lot) qui se sont succédés et ont occupé le 29e fauteuil – celui sur lequel il siège dorénavant. Ce faisant, on remonte quatre siècles d'histoire de France, tantôt dans une approche, politique, intellectuelle, artistique, littéraire ou scientifique. Toujours du point de vue d'une élite française reconnue (Académie française oblige, bis).

Amin Maalouf nous livre un kaléidoscope historique qui ne vise pas l'exhaustivité. L'entreprise est considérable et assez réussie. Cependant ses phrases, qui cherchent dans le même temps l'ampoule et la sobriété, ont eu tendance à m'exaspérer (Académie française oblige, ter). L'on a parfois l'impression que l'auteur hésite entre le roman, l'anecdote et la rigueur historique : l'équilibre, dur à trouver, manque. Faire d'un fauteuil un lieu de mémoire permet de retracer une histoire incarnée où les noms connus éclairent ceux qui se sont perdus dans l'oubli et d'offrir un panorama historique accessible. C'est intéressant mais un peu trop démago pour ne pas être, au moins un peu, ennuyant.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Courtes biographies des 18 Immortels qui ont précédé l'auteur au fauteuil 29 De l'Académie Française. Rapide histoire de quatre siècles d'histoire de la France. Livre passionnant à lire.
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Un coup de coeur ! J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage passionnant d'Amin Maalouf, dans lequel il retrace de manière captivante le parcours de ses dix-huit prédécesseurs au 29ème fauteuil de l'Académie française. Sous-titré « Quatre siècles d'histoire de France », l'idée du livre est de voir en chacun d'eux le témoin précieux d'une époque et d'une longue transformation, le lecteur est ainsi baladé au fil de siècles par ces différents « promeneurs ».

Parmi ces dix-huit académiciens l'on retrouve des profils variés (mais que des hommes) : des religieux (Cardinal de Fleury), des politiques (Hanotaux), des scientifiques (Claude Bernard), des hommes de théâtre (Montherlant), des historiens (Michaud), des oubliés (Pierre Bardin) et des inoubliables (Ernest Renan, Claude Lévi-Strauss). Ces personnes engagées dans la vie de la cité permettent de vivre pleinement les moments forts de l'histoire politique, sociale, scientifique et culturelle des quatre derniers siècles. Et moi, cela me passionne !

Le contenu très intéressant, et d'une grande diversité, est renforcé par le style et la narration d'Amin Maalouf. Ce livre m'a tenu éveillé, s'enlève des mains avec difficultés.

Lien : https://evanhirtum.wordpress..
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Un fauteuil sur la Seine/Amin Maalouf de l'Académie Française
Élu à l'Académie Française en 2011 au fauteuil numéro 29 pour succéder à Claude Levi-Strauss mort à l'âge de 101 an et de ce fait l'académicien ayant vécu le plus longtemps, Amin Maalouf a eu l'idée originale de se pencher sur ses 18 prédécesseurs à ce fauteuil occupé pour la première fois en 1634 par Pierre Bardin.
On se souvient que l'Académie Française fut fondée par le Cardinal de Richelieu en 1634 et que malgré quelques soubresauts au moment de la Révolution de 1789 et lors de la Seconde Guerre mondiale, la Compagnie a résisté à toutes les tempêtes.
Après un bref rappel sur l'histoire de l'Académie qui fut d'abord un groupuscule d'amis lettrés se réunissant pour parler de leur art, Amin Maalouf se penche sur la vie de tous ses « ancêtres ».
Amin Maalouf, ce merveilleux écrivain considère ces dix huit prédécesseurs comme des membres de sa famille, ses ancêtres en quelque sorte : il nous offre un galerie de personnages inouïe, les uns célèbres en leur temps puis totalement oubliés, et d'autres passés à la postérité. Il s'est plu a réhabiliter avec passion certains que le temps avait relégués à la poussière des bibliothèques en évoquant des anecdotes multiples les concernant.
Au nombre des célébrités ayant occupé le siège 29, figure notamment le Cardinal Fleury, aumônier et précepteur du futur Louis XV qui fut proclamé roi à l'âge de 5 ans. Il prit les rênes du pouvoir à l'âge de 73 ans et les tint d'une main ferme jusqu'à sa 90 é année.
Il y eut Claude Bernard, le célèbre physiologiste.
Il y eut Ernest Renan qui osa parler de Jésus comme d'un homme incomparable, affirmation blasphématoire qui ne pouvait être tolérée à cette époque. Renan repoussait par ailleurs tout principe social supérieur à la volonté des individus.
Il y eut Henry de Montherlant puis Claude Levi-Strauss, celui qui chérissait les cultures, l'inventeur du structuralisme en ethnologie.
Il y eut aussi des fantasques comme Nicolas Bourbon deuxième occupant du fauteuil, qui n'aimait écrire qu'en latin.
Il y eut Quinault le librettiste préféré de Lully.
Ce texte « est une véritable traversée des siècles en 18 étapes, chacune en compagnie d'un promeneur différent » comme le dit si bien Amin Maalouf.
« Sans vouloir les défendre tous à tout prix, je me sentais porté à les regarder tous avec affection. Surtout les mal-aimés parmi eux, les incompris, les oubliés. »
« On se retrouve soudain héritier d'un fauteuil, d'un prédécesseur et même de toute une lignée. »

Un merveilleux livre de la Petite Histoire des occupants du siège 29, avec aussi l'évocation de grands hommes comme le Cardinal de Richelieu, Corneille, Molière, Voltaire, Hugo, Gambetta…qui croisèrent les académiciens ou en furent.


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Suite à son élection à l'Académie Française, Maalouf décide de retracer la succession des occupants de son fauteuil. Un beau voyage dans le temps : humain, littéraire, scientifique. Une agréable lecture, plongeoir vers de nouvelles découvertes d'auteurs oubliés pour de mauvaises ou bonnes raisons !
Plume légère livrant un hommage humble.
Lien : https://axel-roques.iggybook..
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