Or c'est bien pour ça que l'on fait des cabanes : pour prendre soin de ce qui mérite que l'on y tienne, que l'on s'y tienne, et dire ce que l'on a besoin de protéger pour préserver notre amour de la vie.
Cabanes, donc: des façons de faire de penser, notamment de penser les lieux (de les penser sans en faire des espaces de réaction, de localisme, mais le seul sol où matériellement atterrir). Et encore de penser le temps, et avant tout l'avenir, afin de se rapporter à lui d'une autre façon.
Nos cabanes ne seront pas nécessairement plaisantes , légères. Elles diront aussi bien ce qui se tente que ce qui se malmène, ce qui s'essaie que ce qui se voit rabattu, maltraité. Elles diront quelque chose de ce monde de violences en tous genres, de vulnérabilités, de confiscations, de destruction des sols, et pourtant aussi d'espérances, de bravades et d'imaginations pratiques.
Il faudrait donc savoir ce que dirait la terre non pas si elle parlait, mais plus simplement (comme le posait Vinciane Deprez, malicieuse, au sujet des bêtes), si on lui posait les bonnes questions.