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Critique de VincentGloeckler


Dans l'asphyxie d'un soir de canicule, souffrant fatigue d'avaler les fumées des feux de tant de forêts, même lointaines, et de ne plus pouvoir ingurgiter, sans nausée, "l'air du temps", la parole inespérée, les mots comme un souffle d'air pur, revivifiant, de Marielle Macé... Un petit opuscule nécessaire, aussi lucide et pertinent que pouvaient l'être "Sidérer, considérer" (Verdier, 2017) ou "Nos cabanes" (Verdier, 2019) - et, si vous ne les avez pas lus, il n'est pas trop tard ! -, une analyse du "respirer" et de tout ce qui l'entrave, d'un point de vue socio-psychologique, historique, politique, merveilleusement servie par une langue qui sait, elle-même, inspirer, reprendre et donner souffle! Où l'on apprend que la respiration est aussi affaire de lutte des classes et qu'elle ne saurait se restaurer correctement sans un retour à la considération d'autrui, sans une réparation des liens, du discours et des projets communs. Que pour respirer mieux, il faut peut-être ... "conspirer" (en débarrassant évidemment le mot de toutes les mauvaises connotations liées aux récents "conspirationnismes"), au sens de respirer ensemble, de retrouver le sens de la solidarité. Et puis rendre de l'air à la parole, pour lui (et nous) redonner liberté et douceur... Un livre essentiel et magnifique, à mettre entre toutes les mains en cette irrespirable fin d'été!
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