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Citations sur Champs de Castille (précédé de) Solitudes, Galeries et au.. (51)

Le printemps doucement…


Le printemps doucement
posait sur les arbres un baiser,
et le vert nouveau jaillissait
comme une verte fumée.

Les nuages passaient
sur la campagne juvénile…
J’ai vu sur les feuilles trembler
les fraîches pluies d’avril.

Dessous l’amandier fleuri,
tout chargé de fleurs,
— je m’en souviens —, j’ai maudit
ma jeunesse sans amour.

Aujourd’hui, au milieu de la vie,
je me suis arrêté pour méditer…
Oh! jeunesse jamais vécue,
que ne puis-je encor te rêver !
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Provierbos y cantares
(extraits mis en musique par Paco Ibañez)

Nuestras horas son minutos
cuando esperamos saber,
y siglos cuando sabemos
lo que se puede aprender.

La envidia de la virtud
Hizo a Caín criminal.
¡Gloria a Caín! Hoy el vicio
Es lo que se envidia más.

No extrañéis, dulces amigos,
que esté mi frente arrugada.
Yo vivo en paz con los hombres
y en guerra con mis entrañas.

Ayer soñé que veía
A Dios y que a Dios hablaba;
Y soñé que Dios me oía...
Despues soñé que soñaba.

Bueno es saber que los vasos
Nos sirven para beber;
Lo malo es que no sabemos
Para que sirve la sed.

Todo pasa y todo queda
Pero lo nuestro es pasar,
Pasar haciendo caminos,
Caminos sobre la mar.

Ya hay un español que quiere
Vivir y a vivir empieza,
Entre una España que muere
Y otra España que bosteza.

Españolito que vienes
Al mundo, te guarde Dios.
Una de las dos Españas
Ha de helarte el corazón.

Nos heures sont des minutes
Lorsque nous espérons savoir,
Et des siècles quand nous savons
Ce qui se peut apprendre

L’envie de la vertu
Fit de Caïn un criminel
Gloire à Caïn : Aujourd’hui le vice
Est-ce qui s’envie le plus.

Doux amis ne vous étonnez pas
Que mon front soit ridé,
Je vis en paix avec les hommes
Mais en guerre avec mes entrailles.

Hier j’ai rêvé que je voyais
Dieu et qu’à Dieu je parlais,
Et j’ai rêvé que Dieu m’entendait…
Puis j’ai rêvé que je rêvais.

Il est bon de savoir que les verres
Ne servent pas à boire ;
Ce qui est dommage est de ne pas savoir
A quoi sert la soif.

Tout passe et tout demeure,
Mais notre affaire est de passer,
De passer en traçant des chemins
Des chemins sur la mer

Il y a désormais un Espagnol qui veut
Vivre et commence à vivre
Entre une Espagne qui se meurt
Et une autre Espagne qui bâille

Petit Espagnol qui vient
Au monde, que Dieu te garde
L’une de ces deux Espagnes
Te glacera le cœur.

Traduction : Bernard Sesé
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Champs de Castille, CX, Chemins

Un jour tu la verras,
dit l'espérance,
si tu sais espérer.
Et la désespérance :
elle n'est rien
que ta souffrance.
Et le cœur bat…
La terre n'a pas
tout emporté.
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EL CRIMEN FUE EN GRANADA



Publicado inicialmente en 1937, en la revista Ayuda, sobre el fusilamiento de Federico García Lorca

I EL CRIMEN

Se le vio, caminando entre fusiles,
por una calle larga,
salir al campo frío,
aún con estrellas, de la madrugada.
Mataron a Federico
cuando la luz asomaba.
El pelotón de verdugos no osó mirarle la cara.
Todos cerraron los ojos;
rezaron: ¡ni Dios te salva!
Muerto cayó Federico
-sangre en la frente y plomo en las entrañas-.
...Que fue en Granada el crimen
sabed -¡pobre Granada-, en su Granada...

II EL POETA Y LA MUERTE

Se le vio caminar sólo con Ella,
sin miedo a su guadaña.
-Ya el sol en torre y torre; los martillos
en yunque y yunque de las fraguas.
Hablaba Federico,
requebrando a la muerte. Ella escuchaba.
"Porque ayer en mi verso, compañera,
sonaba el golpe de tus secas palmas,
y diste el hielo a mi cantar, y el filo a mi tragedia de tu hoz de plata,
te cantaré la carne que no tienes,
los ojos que te faltan,
tus cabellos que el viento sacudía,
los rojos labios donde te besaban...
Hoy como ayer, gitana, muerte mía,
qué bien contigo a solas,
por estos aires de Granada, ¡mi Granada!"

III

Se le vio caminar...
Labrad amigos,
de piedra y sueño, en la Alhambra,
un túmulo al poeta,
sobre una fuente donde llore el agua,
y eternamente diga:
el crimen fue en Granada, ¡en su Granada!


(Guerre – 1937)



LE CRIME A EU LIEU A GRENADE


Publié initialement en 1937, dans la revue Ayuda, à propos de l’exécution de Federico Garcia Lorca

I – LE CRIME

On le vit, avançant au milieu des fusils,
Par une longue rue,
Sortir dans la campagne froide,
Sous les étoiles, au point du jour.
Ils ont tué Federico
Quand la lumière apparaissait.
Le peloton de ses bourreaux
N’osa le regarder en face.
Ils avaient tous fermé les yeux ;
Ils prient : Dieu même n’y peut rien !
Et mort tomba Federico
- Du sang au front, du plomb dans les entrailles –
- Apprenez que le crime a eu lieu à Grenade
- Pauvre Grenade ! – sa Grenade…

II – LE POETE ET LA MORT

On le vit s’avancer seul avec Elle,
Sans craindre sa faux.
- Le soleil déjà de tour en tour, les marteaux
Sur l’enclume – sur l’enclume des forges.
Federico parlait ;
Il courtisait la mort. Elle écoutait.
« Puisque hier, ma compagne, résonnaient dans mes vers
Les coups de tes mains desséchées,
Qu’à mon chant tu donnas ton froid de glace
Et à ma tragédie
Le fil de ta faucille d’argent,
Je chanterai la chair que tu n’as pas,
Les yeux qui te manquent,
Les cheveux que le vent agitait,
Les lèvres rouges que l’on baisait…
Aujourd’hui comme hier, ô gitane, ma mort,
Que je suis bien, seul avec toi,
Dans l’air de Grenade, ma Grenade ! »

III

On le vit s’avancer…
Elevez, mes amis
Dans l’Alhambra, de pierre et de songe,
Un tombeau au poète,
Sur une fontaine où l’eau gémira
Et dira éternellement :
Le crime a eu lieu à Grenade, sa Grenade !



(Traduction de Bernard Sesé)
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Ce fut un clair après-midi, triste et songeur
après-midi d'été. Le lierre grimpait
sur le mur du parc, noir et poussiéreux...
La fontaine bruissait.

Ma clé grinça dans la vieille grille;
avec un bruit aigre s'ouvrit la porte
de fer moisi et, en se refermant, frappa lourdement le silence de l'après-midi mort.

Dans le parc solitaire, la sonore
copla bouillonnante de l'eau chantante
me guida vers la fontaine. La fontaine versait
sur le marbre blanc sa monotonie.

La fontaine chantait :  Frère, mon chant présent
te rappelle-t-il un songe lointain ?
Ce fut un lent après-midi du lent été.
Je répondis à la fontaine :
Je ne me souviens pas, ma sœur.
mais je sais que ta chanson présente est lointaine.

- C'était ce même après-midi : mon cristal versait
comme aujourd'hui sur le marbre sa monotonie.
Te souviens-tu, frère ?... Les myrtes traînants
que tu vois, assombrissaient les claires chansons
que tu écoutes. De la blonde couleur de la flamme
le fruit mûr pendait sur la branche,
comme maintenant. Te souviens-tu, frère ?
C'était ce même long après-midi d'été.

- Je ne sais point ce que me dit ton chant riant
des singes lointains, fontaine ma sœur.

Je sais que ton clair cristal d'allégresse
a connu déjà le fruit vermeil de l'arbre;
je sais que lointaine est mon amertume
qui songe en ce vieil après-midi d'été.

Je sais que tes beaux miroirs chantants
ont reflété d'anciens délires d'amour;
mais conte-moi, fontaine à la langue enchantée,
conte-moi ma joyeuse légende oubliée.

- Je ne sais les légendes d'anciennes allégresses,
mais de vieilles histoires de mélancolie.

Ce fut un clair après-midi du lent été...
Tu venais seul avec ta peine, frère;
tes lèvres se posèrent sur mon onde sereine
et dans le clair après-midi dirent ta peine.

Tes lèvres qui brûlaient dirent ta peine,
elles avaient alors la même soif que maintenant.

- Adieu pour toujours, fontaine sonore,
éternelle chanteuse du parc endormi.
Adieu pour toujours; ta monotonie,
fontaine, est plus amère que ma peine.

Ma clé grinça dans la vieille grille;
avec un bruit aigre s'ouvrit la porte
de fer moisi et, en se refermant, résonna
lourdement dans le silence de l'après-midi mort.
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Un soir de printemps
m’a dit une fois :
Si tu cherches des chemins
en fleurs sur la terre,
fais taire les mots,
écoute ton âme ancienne.
Que le lin blanc
qui te revêt soit
ton habit de deuil,
ton habit de fête.
Aime ta joie
et aime ta tristesse,
si tu cherches des chemins
en fleurs sur la terre.
Au soir de printemps
moi j’ai répondu :
Tu as dit le secret
qui prie dans mon âme :
je hais la joie
par haine de la peine.
Mais avant de fouler
ton sentier fleuri,
je voudrais t’amener
morte mon âme ancienne.

(pp.61-62)
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En rêve, peut-être …


En rêve, peut-être, la main
du semeur d’étoiles
a fait résonner la musique oubliée
comme une note de l’immense lyre,
et l’humble vague à nos lèvres est venue
de quelques paroles vraies.
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**************** A L'ENTERREMENT D'UN AMI ***************

On l'enterra par un horrible après-midi
de juillet , sous un soleil de feu .

A un pas de la tombe ouverte
il y avait des roses aux pétales pourris ,
entre des géraniums à l'âcre parfum
et aux fleurs rouges . Le ciel
pur et bleu . Il soufflait
un vent fort et sec .

Suspendu à de grosses cordes ,
lourdement , le cercueil fut descendu
au fond de la fosse
par les deux croque-morts .....

Quand il se posa , un grand bruit résonna ,
solennellement , dans le silence .

Le bruit d'un cercueil sur la terre est quelque chose
de tout à fait sérieux .

Sur le noir cercueil se brisaient
les lourdes mottes poussiéreuses ....

Le vent emportait
le souffle blanc de la fosse profonde

Et toi , sans ombre désormais , dors et repose ,
longue paix à tes ossements ....

Définitivement ,
dans un sommeil paisible et véritable .
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A mes yeux qui voient et ne demandent rien
quand ils regardent,
je sais que ne répondent pas
vos yeux clairs, vos yeux qu’emplit
cette bonne lumière tranquille,
la bonne lumière du monde en fleurs
que j’ai vu un jour dans les bras de ma mère.

(p.89)
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souvenir d'enfance

Un après-midi d'hiver froid et brun . Les écoliers
étudient. Monotonie
de la pluie derrière les fenêtres.

C'est la classe. Une affiche
représente Caïn en
fugitif et Abel en mort,
à côté d'une tache cramoisie.

D'un timbre sonore et creux
tonne l'instituteur, un
vieil homme mal vêtu, maigre et sec,
qui porte un livre à la main.

Et tout un chœur d'enfants
chante la leçon :
« mille fois cent, cent mille ;
mille fois mille, un million. Un après-midi d'hiver

froid et brun .
Les écoliers
étudient. Monotonie
de la pluie sur les fenêtres.
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