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Critique de Gabylarvaire


Je remercie Sonia pour ce conseil de lecture même si l'ensemble m'a ennuyé.
Bien que l'écriture soit soignée et poétique, j'ai été frustrée d'incompréhensions. Malheureusement, la béotienne que je suis, n'a pas tout compris.
Lorsque je lis les billets des autres, je me dis que je dois côtoyer le niveau zéro de l'intelligence. Ou c'est mon manque de culture qui m'a fait défaut.

Néanmoins, je retiens deux nouvelles qui m'ont touché pour des raisons personnelles.

La première nouvelle qui m'a plu, le Point du mari.
Le point du mari, qu'est-ce que c'est ? C'est une suture supplémentaire que le corps médical pratique à l'insu des femmes après un accouchement sous épisiotomie, consistant à resserrer le vagin afin d'accroître le plaisir de l'époux. J'entends beaucoup d'hommes, ces derniers temps, agacés par la révolte des femmes. Cependant, je sais de source sûre que l'on n'oblige aucun homme à se torturer des morceaux de chair pour satisfaire la femme. (J'ai tellement d'autres exemples prouvant que beaucoup d'hommes considèrent la femme comme sa propriété, comme un bien matériel ou un animal domestique, mais on va s'arrêter à l'exemple de la Nouvelle.)
Il était une fois, le corps de la Femme.
Glorifié, frappé, tripoté, violé, bafoué, déchiré, sacralisé, dénigré, dévoré, baisé, amoindrie, charmé, inspiré, annihilé, pilonné, mystifié, rejeté, transformé.
Il faut le cacher sous des kilomètres de tissu. Ou il faut trop le montrer. Il faut l'épiler. Des cheveux longs. Un ventre plat mais des gros seins. Des grosses fesses mais des jambes minces comme un poulet.
Un bout de viande ou une oeuvre d'art?
Il était une fois des morceaux de femmes désassemblées, désarticulées, transformées.

Dans la nouvelle de Carmen Maria Machado, la jeune mère est mise au courant, puisque le praticien fait un clin d'oeil complice à l'époux devant la femme parfaitement consciente, qui concrètement n'a pas voix au chapitre de SON PROPRE CORPS. Pour ceux qui tombent de haut, cette pratique se fait aussi dans les pays occidentaux. Alors certes, on est loin de l'excision et de l'infibulation, mais c'est l'objectif qui est choquant. La femme est autant considérée que le jour où l'on coupe les couilles de son chien. Vous ne demandez pas à votre chien : « tu es d'accord qu'on te castre ? ». Etonnement, ni l'époux, ni le médecin ne demanderont à l'épouse si elle accepte qu'on lui diminue l'entrée de son vagin. N'ayant plus de droit sur son corps.
A partir du moment où le corps de la femme ne lui appartient plus, ou se trouvent les limites ? C'est ainsi que je comprends le message : ne cédez rien, sinon vous finirez par y perdre la tête. le mariage ne doit pas donner l'impression que le corps de la femme appartient au mari. L'épouse doit accompagner son conjoint dans la vie et non être chosifiée à ce qu'il veut au moment où il veut.

La seconde nouvelle qui m'a plu, c'est Huit bouchées. Elle m'a rappelé le roman de Sarai Walker, (in)visible, cette femme en surpoids qui rêve de devenir mince avant de réaliser, grâce à une féministe de renom, que peu importe son corps, beaucoup d'hommes ne verront en elle qu'un bout de viande. (D'ailleurs je vous invite le lire ce roman, même si certains passages sont rébarbatifs, l'auteur tient un sujet très intéressant que malheureusement elle n'exploitera pas à fond, mais qui mérite notre attention).
Dans cette nouvelle, le personnage ne rencontrera pas de féministe pour lui faire changer d'avis. Bien au contraire, elle aura toute une cohorte de femmes la poussant à la mutilation jusqu'au médecin qui va carrément m'indigner avec cette phrase : « Vous allez souffrir. Ce ne sera pas facile. Mais après, vous serez la plus heureuse des femmes. » Devenir la copie conforme de la sororité jusqu'à se perdre. S'illusionner du bonheur sacrifiant le plaisir. C'est presque de la folie. Et c'est clairement ainsi que je vois ce déséquilibre de bouffer huit cuillères par repas pour rester mince. Je dédie d'ailleurs ce billet, à ma fidèle amie que j'admire avec beaucoup d'amours, qui a refusé de se trancher des morceaux de son estomac pour plaire à son fourbe d'époux, avec cette phrase : « j'aime trop manger, j'aime trop vivre ». Refusant ainsi de perdre la tête pour un homme. Je n'ai rien contre la sleeve, il faut juste la faire pour de bonnes raisons (santé, problème physique, mais ne faîtes pas cela pour ressembler à Charlize Theron et surtout pas pour plaire à un homme).

Mention spéciale pour ce passage où la protagoniste rencontre un amas de graisse dans sa cave digne d'un Cronenberg.
N'est-ce pas avec cette nouvelle Sonia que tu as pensé à moi ?





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