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Citations sur Laure du bout du monde (139)

- C'est çà, dit Aimée à son père et vous supporterez çà vous ! Que votre petite-fille soit la seule à ne pas avoir de cartable neuf ? Le premier beau souvenir qu'on a dans sa vie, c'est l'odeur d'un cartable neuf !
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Le professeur de français l'avait bien souligné en désignant Laure du doigt devant toute la classe. " Elle a une supériorité sur vous : elle lit ! "
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Le grand Népomucène, le fort en maths regardait Laure de travers. Il sentait confusément que sa voisine lui était supérieure par quelque endroit, mais il se refusait à croire que ce fût à cause de cette bagatelle : elle lisait.
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Le beau jour, il avait dix ans, où son père Florian lui avait fait faire le tour complet des trois cent cinquante hectares, il avait été anéanti par leur pauvreté. Il n'en parlait jamais. Pas plus qu'il ne commentait les orages ni la mort, il ne soulignait jamais le temps qu'il faisait. Il invectivait les uns ou les autres, leur montrait le poing quand il se savait seul, mais avait-il envisagé un seul instant de quelle nuit des temps ils avaient surgi pour l'accabler ?
Et c'était cet homme-là qui écoutait Bach sans broncher. Soudain, par cette musique il prenait la mesure de tout ce qu'il avait ignoré jusque là. Il se tenait exactement dans la même position que Séraphin : tête basse et les mains sur les cuisses.
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- Ne cherche pas. Moi aussi, je suis né de rien. Nous avons la chance d'être sauvés, la chance, pas plus. On doit poser un doigt sur ses lèvres pour qu'elle parte pas, pour qu'elle ne nous entende pas respirer.
- Mais quelle chance ? dit Laure.
- Comprendre ! dit Séraphin. Tout le monde ne l'a pas. Chut !
La pénombre l'avait déjà absorbé qu'il gardait encore le doigt en travers des lèvres.
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Elle ne laissa filtrer son secret que dans la tristesse de ses yeux, mais un enfant de cinq ans est beaucoup plus perméable qu’un adulte au mystère des âmes et Laure, traversant le regard de sa tante, capta tout ce qu’il contenait de détresse.

Chapitre 4
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(Laure) regardait autour d'elle ces quelques cinquante personnes et cette dame en noir dont elle distinguait le visage derrière Séraphin. Elle ne comprenait pas très bien ce qui pouvait les réunir dans ce soudain silence, mais quand tout se tut et que la musique fut souveraine, Laure s'aperçut en regardant autour d'elle que ces visages d'inconnus se ressemblaient tous dans leur parfaite immobilité. Les préoccupations de chacun s'étaient effacées derrière une expression unanime où se lisait l'humilité. Par la musique c'était le secret du pardon qui se manifestait.
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Et il régnait par là-dessus une odeur de papier, d'encre et de gomme arabique aussi suave que celle des muguets au printemps dernier. (page 96)
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Elle eut le temps de comprendre que, sous le bandeau, sa grand-mère morte conservait encore les vestiges des cheveux blonds de ses dix-sept ans qu’elle avait cachés toute sa vie en les tirant bien et en les couvrant de coiffures pratiques, de sorte que nul ne les avait jamais plus remarqués.

Chapitre 6
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Le grand-père, en cachette de tous, l’entraîna un soir dans sa chambre. De l’armoire ancestrale, noire à force d’âge et de fumée ancienne, caché sous une pile de draps qui embaumaient l’aspic, il tira un grand cahier qu’il ouvrit devant Laure comme il l’aurait fait pour une cassette. Les pages en étaient remplies de lettres de l’alphabet en couleur bleues ou violettes, faites d’italiques, de gothiques, de lettrines enluminées.
— J’aimais faire ça, dit-il, autrefois.
Laure eut à peine le temps de le voir. Il remit le cahier en place soigneusement, bien à plat sous les draps à la lavande.
— Tu le diras à personne que je t’ai fait voir ça.
Il avait gardé à la main un petit livre terne qui était cartonné.
— Tiens ! dit-il, prends ça ! Ça je te le donne. Mais tu le liras qu’à table, ça t’aidera à manger.
Laure lut à haute voix :
— Le Tour de France par deux enfants. Qu’est-ce que c’est la France ?

Chapitre 3
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