Citations sur Jamais sans ma fille, tome 2 : Pour l'amour d'un enfant (18)
Une de ses amies a, elle aussi, essayé de s'échapper d'Iran quelques mois plus tard. Les forces de sécurité, la Pasdar, l'ont rattrapée et tuée. Son corps était tellement criblé de balles que sa famille a refusé de le reprendre. Il faut dire qu'en Iran, les familles qui veulent récupérer le corps de leurs proches exécutés par la police doivent payer pour chaque balle...
" - Non ... à moins que ... j'ai fait la connaissance d'un autre homme, mais ...
- Jessie, selon la loi islamique, lorsqu'on a eu des enfants avec son mari, on ne se remarie pas.
- Mais je ne suis pas remariée !
- Les enfants ne doivent pas habiter avec un autre homme. Le mari peut avoir d'autres femmes, mais vous êtes censée exclure les hommes de votre vie... "
Pour les enfants d'Alger, plus de "voyage hivernal". (On ne surnomme plus ces voyages les "visites de Noël", pour ne pas offenser la sensibilité musulmane.)
Marie-Anne a obtenu devant les tribunaux français son divorce et la garde des enfants, pour découvrir qu'en fin de compte ces papiers n'avaient aucune valeur en Algérie, où la loi est claire : les garçons appartiennent à leur père...
" - La loi en principe était pour moi, puisque la garde des enfants est toujours confiée à la mère jusqu'à l'âge de sept ans.
- Oui, mais tu es étrangère..."
(...) on nous nourrissait une fois sur deux, il paraît que c'est à la famille des prisonnières d'apporter la nourriture ! J'étais mal partie !
J'ai été élevée ainsi. Mes frères et sœurs aussi. Si quelque chose te fait de la peine, si quelque chose te fit souffrir, n'en parle pas. Ne parle que des faits, pas d'explications ni de sentiments. Et le fait que Betty est de retour avec Mahtob... Et qu'il y a de la tarte aux mûres... Point.
Il me revient en mémoire ce que disaient les rescapés des camps de la dernière guerre en rentrant chez eux : on ne raconte pas un cauchemar. Les autres n'imaginent pas ce genre de cauchemars.