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Citations sur Saint-Just & des poussières (6)

Nous avons de l'histoire une idée vague et défaite. Nous savons qu'elle a eu lieu. Nous supposons les hommes et les dates. Nous supposons les mots, nous imaginons les foules en armes, le sang craché et tombé à cause des mots. Nous pensons en être issus. Nous regardons les murs des villes, les rues qui portent les noms de ceux qui autrefois ont dit les mots et craché le sang.
(page 9)
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Une nuit avait passé, et si on ne sait rien de cette, que les historiens n’ont sous les yeux qu’une porte battante entre deux jours, aucun document à commenter doctement, on peut rêver cette nuit, sûr au moins que Saint-Just ne fit aucun rêve. Qu’il passa la nuit à la bougie, à scander l’air auprès de quelques amis des phrases qu’il avançait devant lui comme un somnambule, étonné lui-même par elles et la force qu’il avait de les dire. Saint-Just voit l’occasion où nous ne voyons que les coulisses obscures. L’occasion d’éprouver les Gellé, les mondes vieux. (…) On bat le rappel des troupes. On convainc. On dessine des hypothèses, des perspectives. Quand le jour se lève, on est plein de courage. On vote en levant haut la main. Des amis qu’on ignorait avoir autour sont là pour voter comme un seul homme.
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On dit que la Terreur est la Révolution elle-même, son régime, son principe : son devenir fatal comme il en est de toute révolution. On dit : c'est le bloc dans lequel est taillé l'édifice funeste de ces années. On dit cela comme on crache, la nuit, en l'air.
On ne voit pas les mille anfractuosités par où passe chaque jour de ces jours, et que ce bloc est moins pierre que fleuve, labile et redoutable, aux courants irréguliers, torrents filant et roulant sur cent rochers âpres, s'enfonçant parfois sous la terre même, rejaillissant plus loin, plus faible ou plus large, plus emporté ou parfois presque étale comme un lac.
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IL PARAîT QUE LE TEMPS PASSE, le temps que passe ce qui défait le temps : il paraît que tout passe, et c'est faux. Le passé demeure, seul et intact. Il suffit de se baisser. On tendrait les mains et on le ramasserait. Il est là. Il ne nous attend même pas.
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Si le père prit les armes pour conquérir des titres, le fils les ramassa aussi pour en déposséder le monde. Comme on ne tue pas le père sans s'arracher une part de sa peau, il portera le nom de Saint-Just comme un crêpe violacé, un mauvais coup de l'histoire. C'était la sienne dans la mesure où c'était celle de son père : et contre l'histoire aussi il fallait prendre les armes, contre son nom.
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l'Histoire n'est qu'un théâtre peuplé de corps surgis seulement pour la beauté d'un geste ou d'une réplique.
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