AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bigmammy


Quelque pages après avoir commencé cette lecture, j'ai cherché le nom du traducteur au style si limpide ... pour m'apercevoir que l'auteur est un Français pur sucre ...

Certains ont parlé de chef-d'oeuvre, évoqué J. Ellroy, R. Littell ou D. Winslow …Tout ça parce que l'on retrouve dans ce roman noirissime l'atmosphère du Dahlia noir, celui des polars où les cadavres ne portent pas de costards, dans la tentaculaire cité angeline truffée de miroirs aux alouettes pour starlettes rêvant des studios d'Hollywood.

Un scénario de film noir, en effet. Une écriture précise, fluide, des images en technicolor, le mélange de personnages réels et de fiction comme dans un vrai polar historique, des scènes d'anthologie (la course à l'hippodrome de Santa Anita, le coup de folie d'Audie Murphy, le soldat le plus décoré d'Amérique devenu acteur), un final époustouflant … Tous ceux qui apprécient les films américains des années cinquante vont adorer.

Le personnage central de l'intrigue est un minable producteur de série B, Larkin Moffat. En cet été 1953, dans le dernier mois de la guerre de Corée, l'Armée américaine veut imposer au cinéma sa propagande anti communiste dans le monde entier. Comme les grands studios sont gangrenés par la mafia, elle approche ce producteur indépendant pour qui tout est difficile : les studios protègent leur commerce en gardant un monopole sur les services techniques incontournables et font pression sur les syndicats de techniciens. Avec de l'argent, beaucoup d'argent ...

C'est encore la période où les films sont produits par des juifs selon les principes moraux catholiques (Ligues de décence) pour un public protestant. Mais ce temps est révolu. Une morale mondiale va bientôt se redessiner au service des intérêts commerciaux des multinationales, et ce sera la seule qui comptera.

Des stars sur le retour restent sur la touche : Errol Flynn, Clark Gable et la belle Hedy Lamar. Los Angeles grouille de camés, de gangsters qui se tirent dans les pattes comme ce Johnny Stampato, l'un des héros de ce roman qui a vraiment existé et qui survit à cette aventure …lui qui sera abattu d'un coup de révolver par une fille de 14 ans défendant sa mère Lana Turner (mais ça, c'était après !). Et où se marchent allègrement sur les pieds la police locale et diverses agences gouvernementales qui prétendent surveiller et manipuler les studios.

Bref, une lecture pleine de personnages bien campés, une construction millimétrée, une plongée dans une ambiance terriblement américaine dans le plus mauvais sens du terme : ségrégationniste, méprisant les minorités, anticommuniste, convaincue de son droit d'intervention militaire dans le monde entier …

Dominique Maisons, je vais certainement en lire lire d'autres ouvrages ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}