AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bibliozonard


Synthèse.
C'est au 14e siècle, en Angleterre, sous une pluie incessante pendant des semaines, aux portes de l'hiver, harcelé par la peste, oublié de l'église, que 9 personnes doivent évoluer et survivre. Un colporteur défiguré, un ménestrel italien et son élève gay, une enfant diseuse de « bonne aventure », un couple où madame attend merveille de son artiste-peintre, une servante juive, un magicien cynique et un conteur. Ils forment la compagnie. Des menteurs. Alors qu'ils tentent de rejoindre le nord du pays pour fuir le fléau, les morts suspectes s'accumulent.
Impression
L'histoire est racontée par un des membres de la compagnie. Tous apportent l'animation nécessaire, leurs secrets, ils se méfient et évitent la réalité, respirent les faux-semblants, transpire la souffrance, tous sauf une seule personne. L'écriture actuelle dans une époque lointaine, la simplicité marque le coup, réussi, plus facile et agréable à lire qu'un ‘La religion' de TW qui tentait de coller à la réalité dans le langage, celui d'un professeur sage à tous niveaux, lourds.
Ambiance, le ton de l'histoire : sombre, triste, l'extrême de la pauvreté, la suspicion, le mensonge et la vérité, l'espérance et le désespoir. Un monde froid, pluvieux, glacial, déprimant.
Le choix de parler et de mettre en action le peuple plus que la bourgeoisie est le point de vue qui m'a plu. En plus des sujets comme la croyance en l'église et son inquisition mit en retrait, même si bel et bien là, sa présence se trouve dans la crédulité des gens. C'est plus le côté des soumis qui ressort.
La seule possibilité de s'en sortir, et encore, de tenir, c'est de croire en une multitude de saints, de Dieu, de présages, de très grande naïveté face à l'incroyable et aveugle devant la vérité. La malédiction apparaît dans la différence de l'autre et sa conjuration comme seule voie rédemptrice. Marier deux infirmes, pendre ou cacher un homosexuel, l'inceste, les juifs entre autres comme cause de la peste. Contes et légendes sont l'apanage des petites gens, profite aux voyageurs itinérants surtout comme ceux de la compagnie, les superstitions qui font la richesse de l'église, l'ésotérisme...
Je retiendrai quand même la ballade amoureuse d'Osmond et Adela (vers p333 à p374) et le conte du chevalier au cygne (538).
Pour le reste, c'était beaucoup trop long. J'aurais retiré au moins 200 pages. À 425 pages, je me disais que je lirais jusqu'au bout, car j'aimais bien l'écriture. le timing, l'intensité étaient tel un apprenti conducteur qui essaie de démarrer une voiture. L'engin avance par à-coup rapide et finit par caler. Finalement, la chute n'a pas été magistrale à cause de cet effet de toussotement. Une longue marche avec une grosse surprise à près de 250 pages, on espère 400 de plus vers une explosion qui ahurit les sens, mais l'attente est vaine avec des sursauts qui ne touche plus. La chute a été étouffée par l'envie de déballer tout d'un bloc lors de la révélation, la réflexion logique de l'un des membres de la troupe.
De là à dire que c'est le meilleur thriller historique de l'année (de sa sortie), soit c'est le seul qui a été publié dans le genre en 2008 (je prends cette année là où je situe la phrase du NY Times sur la couverture), soit les autres étaient vraiment pourris, soit c'est du copinage ou du rabattage, soit je suis passé à côté de quelque chose... Interpellé par le slogan grandiose qui avala ma naïveté, j'ai fouillé, afin de satisfaire mon voyeurisme des chiffres impressionnants et tout, sans rien trouvé.
Je dois admettre que ma source d'informations est limitée, je n'ai qu'un seul informateur au niveau de piratage informatique moins que nul, dans le rouge quoi, un peu googole même si capable de traduire les pages dans d'autres langues, pour me prêter mains fortes. Vu le personnel restreint pour étendre ma recherche, cette option m'est plus qu'utile, voire indispensable, malgré tout, pour que j'obtienne une info. Cela étant, rien n'y fit, je suis resté bredouille et j'ai jeté l'éponge après une heure. Misère, j'aurais voulu pêché quelques sorties de 2008 dans le genre thriller historique, mais j'ai du garder ma frustration pour moi. Pour nous. Alors, le meilleur de l'année ! Je dirais que le Yankee a lancé une balle dans le vide… Et sa compagnie passe pour une menteuse. Ça, c'était pour la phrase d'accroche sur la couverture. En y regardant de plus près, il y a une tendance, une infime ressemblance pour l'individu en capuche, à celui d'au-delà du mal de Shane Stevens. Tourné vers la droite en plus… le mensonge, regard à droite (là, j'ai cherché). Un dérivé, quelque part, tu vois c'est un peu comme le dentifrice tricolore, on le choisit inconsciemment, car les couleurs influencent notre achat. Eh oui ! Un individu au visage caché sur couverture sombre attaque notre système et incite à l'achat, car, personnage à capuche, tourné à droite = malaise, suspens, thriller, mensonge. Je pousse un peu, d'accord. Mis à part cette histoire de capuche, sur le Shane Stevens c'est Stephen King l'hameçon, mais je l'aime bien, je ne dirai pas du mal de lui.
Donc je ne suis pas envahi d'émotions à l'issue de la lecture de ce roman. Il y a quelques très bons passages de contes et ballades amoureuses. Même si la fin de partie est plus tendue, captivante, c'est la longueur et l'agencement de l'intrigue qui m'a ennuyé.
Le prochain livre sombre, je veux voir un individu avec ou sans capuche à l'ouest, ce qui signifie qu'en plus d'être barjo, il devra être tourné vers la gauche. Sans accroche ou juste la vérité en bas de couverture.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}