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Critique de Kirzy


°°° Rentrée littéraire 2020 #6 °°°

Ce premier roman complètement inattendu est un véritable coffre aux trésors, un don de mots offert au lecteur comme une parenthèse enchantée et enchanteresse hors du temps, hors du chaos du monde, un conte comme on en écrit plus dans lequel on plonge avec bonheur et qu'on referme le sourire aux lèvres.

Le point de départ est presque anodin : au coeur du Lubéron, deux voisins découvre après un soir d'orage un mur éboulé qui révèle des tessons de poterie fort anciens ; ils se lancent dans des fouilles archéologiques clandestines qui vont les amener très loin, jusqu'aux origines du monde.

Dès les premières pages, Olivier Mak-Bouchard déploie un talent évident pour faire voyager dans l'imaginaire. Chaque chapitre démarre par un proverbe provençal ou une citation de Frédéric Mistral, Jean Giono ou Henri Bosco, mais au-delà d'un simple patronage rassurant, l'auteur crée sa propre histoire ancrée dans le territoire fort du Lubéron. On mange des ocres à pleine bouche, on se prend le Mistral en pleine figure et il nous envoie bien loin des images d'Epinal habituelles avé l'accent. L'amour de ce jeune auteur pour ce Lubéron magnétique imprègne chaque page, il en fait son omphalos, là où se jouent toutes les forces cosmiques.

Le roman convoque légendes et patrimoine historique du Lubéron avec une simplicité limpide merveilleusement décantée, sans artifice ni ostentation érudite, avec une lenteur réelle qui stoppe l'accélération du temps et du tourbillon contemporain. Petit à petit, le récit dérive vers le fantastique avec une évidence toujours juste, mêlant personnages réels et personnages métaphysiques ou légendaires. Quel bonheur de voir le narrateur basculer dans un univers magique peuplé d'une femme-calcaire, de l'enfant Maître-Vent, du dieu celte Vintour !

Un roman atypique, délicieusement généreux, porté par une écriture fluide et humble, laissant toute la place au lecteur de laisser vagabonder son imagination. Comme une invitation à la vie et à l'amitié, comme un pied de nez au temps qui passe.

A noter, comme souvent chez le Tripode, une couverture écrin juste sublime réalisée par Philéas Dog ( aka Sophie Glade ), rendant hommage aux ocres du Lubéron ( et à ce sacré Hussard, le chat énigmatique du narrateur ). Je crois que rien que pour elle, j'aurais acheté ce roman …
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